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Mes meilleurs voeux pour l’année prochaine

C’est le moment idéal. La semaine prochaine les adeptes de la communication officielle vont pratiquer la technique rituelle des « ballons sonde » avant la rentrée. Cette stratégie consiste à laisser « filtrer » (c’est le verbe idoine) des informations peu agréables destinées à préparer l’opinion dominante à des changements de cap. L’observation du niveau des réactions permet ensuite de mesurer le niveau de rejet ou d’adhésion des projets. Chaque ministère a donc préparé les messages qu’il doit expédier dans la mer médiatique. Le plus en pointe qui a pris les devants reste celui des comptes publics. L’avenir s’annonce très sombre pour lui.

Les vacanciers de retour au boulot ou en instance d’y retourner, ressemblent aux passereaux se fracassant sur les grandes baies vitrées d’une maison. Étourdis par le choc de l’inflation et pas encore remis de cette période où ils n’ont pas forcément trouvé les opportunités de se reposer ou de ses distraire, ils ont besoin de se ressaisir. Même situation pour toutes celles et tous ceux qui ont été contraints de se détendre sur le canapé du salon en regardant des rediffusions de Magellan ou de Capitaine Marlot : la reprise suppose une belle dose de fatalité. De partout les désillusions progressent et traversent les générations.

Le ministre le plus mal en point sera donc celui des comptes publics. Tous les autres n’ont aucune obligation à mettre en œuvre des réformes alors que lui doit trouver les solutions pour soit rester fidèles à l’axiome de la baisse des impôts et dissimuler la réalité d’un déficit faramineux qui se profile. Je connais la difficulté de la position pour y avoir été confronté durant une bonne décennie. La seule différence c’est que je n’ai jamais proposé à grand renfort de communication que le « quoi qu’il en coûte » se réaliserait sen diminuant les recettes. Or voici le gouvernement la tête dans le sac.

La démagogie dogmatique de la suppression de la taxe d’habitation, de celle de la télévision, du refus de rétablir une certain équité fiscale, d’exonérations de charges sociales va se payer au prix fort. L’augmentation constante des frais financiers liés à la dette abyssale qui a été augmenté durant la crise sanitaire à l’époque bénie des taux zéro va plomber les prévisions 2024. D’où comme ce fut le cas au début de la fronde des gilets jaunes la recherche effrénée de mesures symboliques pour persuader que les contribuables bernés qu’ils seront épargnés.

Maintes fois j’ai écrit ici que la communication de Bercy était portée par l’ambiguïté d’un mot : « impôts ». Tout a été fait depuis cinq ans pour transférer les produits des contributions directes vers des taxes à la consommation. Et là la même recette est appliquée avec une taxe sur le poids des véhicules, sur les plus âgés d’entre eux qui pollueraient, sur les autoroutes, sur les extensions d’aéroports, sur les billets d’avion, la fin progressive de certaines niches fiscales, des avantages fiscaux liés au gazole non routier pour le BTP et l’agriculture, les seuils déclencheurs des malus automobiles seraient revus à la baisse, et la fiscalité des véhicules d’entreprise serait renforcée. La liste va s’allonger. Les petits ruisseaux constituent souvent les grandes rivières mais nous sommes een période de grande « sécheresse » généralisée

Toutes ces annonces négatives seront bien entendu, mis sur le compte des nécessités de la mise œuvre de la transition écologique et accessoirement sur celles et ceux qui portent un discours écologique. C’est du gagnant-gagnant pour le gouvernement. Il suffira dans les prochaines semaines avant le marathon budgétaire d’agiter le chiffon de la peur de l’immigration en provoquant un débat totalement dépassé avec les récents événements en Afrique. Il y aura bien entendu bien d’autres contre-feux idéologiques mettant en scène les extrêmes. Sauf que lentement l’opinion dominante dérive et prend conscience que ses problèmes sont ailleurs.

Plus rien n’a de prise sur un climat anxiogène et délétère installé comme un dôme caniculaire au-dessus du pays. Il se dit que les dépressions finiront tôt ou tard par pénétrer sur cette zone de surchauffe. La géopolitique ajoute aux incertitudes et aux interférences. La Chine s’enfonce dans une crise économique inquiétante. La planche à dollars et à euros fonctionne à plein régime pour financer la résistance ukrainienne. La consommation des ménages se tasse et l’épargne bat tous les records. Le pétrole repart à la hausse. Il ne manquerait plus qu’un hiver rigoureux pour que le système explose.

Heureusement il va y avoir une fenêtre de tir intéressante pour annoncer le pire : la Coupe du Monde de Rugby. Sans le savoir les Bleus portent une grande part de la stratégie budgétaire en cours de préparation. S’ils se viandent la catastrophe menace. D’autant qu’en 2024 année de tous les dangers il faudra la faillite sportive du PSG et le fiasco qui s’annonce sur les résultats de Jeux Olymiques. Mais moi ce que j’écris… n’a aucune importance !  D’où comme ce fut le cas au début de la fronde des gilets jaunes la recherche effrénée de mesures symboliques pour persuader que les contribuables bernés qu’ils seront épargnés.

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Cet article a 6 commentaires

  1. J.J.

    C’est un peu mélangé, ça s’en va et ça revient…mais on y arrive. La canicule fait des ravages.

    « Les vacanciers de retour au boulot ou en instance d’y retourner, ressemblent aux passereaux se fracassant sur les grandes baies vitrées d’une maison. »

    Ils ont déjà eu un avant goût de ce qui les attend avec la hausse inopinée (?) du prix des carburants, qui, comme par hasard s’est produite alors qu’ils étaient piégés sur leur lieu de vacances et ne pouvaient faire autrement que de passer sous les fourches caudines de l’augmentation(les fourches claudine, comme disait le vieux maire d’une commune où j’ai travaillé).
    Comme par hasard également il a fallu répercuter immédiatement la hausse du prix du baril, alors qu’une baisse ne peut jamais être répercutée avant que les stocks achetés chers soient écoulés.
    Les commerçants fournissant le fil blanc, doivent aussi faire des affaires.
    Décidément, je n’y connais rien en économie .

    1. christian grené

      « Décidément, je n’y connais rien en économie. » Eh ben moi, j’en connais un rayon. Sous la canicule, même en Roue Libre, j’économise mes forces.

      1. Laure Garralaga Lataste

        @ à mon ami christian…
        Tu noteras que sous la canicule… pas un geste ! Même pas la force d’ouvrir « Roue Libre »… !

  2. LAVIGNE Maria

    Jusqu’à 44° au CHU de Bordeaux. Nos hôpitaux bien malmenés depuis longtemps déjà, ne peuvent accueillir les malades, les futures mamans dans des conditions acceptables. Ce gouvernement n’en a cure car le projet de budget 2024 prévoit encore de faire les poches à la sécu. donc à nous tous et l’hôpital attendra. Seul l’affichage compte.
    Nous attendons avec fébrilité de connaître la taxe foncière à venir. Elle ne peut qu’augmenter puisque les collectivités n’ont plus la taxe d’habitation pour financer les projets.
    Macron ne veut pas augmenter les impôts des nantis mais fait payer ses largesses par les moins bien lotis, ils sont plus nombreux certes.
    Ils vont bien trouver un sujet pour amuser la galerie, donner du grain à la presse Bolloré et pendant ce temps là, la potion amère sera avalée.
    P….encore 4 ans à supporter !!!

    1. J.J.

      P….encore 4 ans à supporter !!! si on n’hérite pas d’encore pire, en ce domaine tout est possible.
      Au titre des économies de bouts de chandelles et de la pingrerie vexatoire : suppression pour les retraités dont le revenu fiscal de référence se situe en dessous d’un certain niveau(en bref, des gens qui ne sont rien) le bénéfice des Chèques Vacances, c’est à dire le « bonus « apporté aux sommes souscrites pour l’achat des dits chèques, soit 20% environ de la somme investie. Un vrai pactole !

      1. Laure Garralaga Lataste

        @ à mon ami J.J.…
        « P….encore 4 ans à supporter !!! »
        à condition que… la chance me prête vie… ! J’aurai 88 ans…
        Le bel âge… !

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