Le mois de Juillet a toujours été celui des examens. Attendre que l’on vous communique des résultats décisifs pour la suite de votre vie constitue toujours un moment angoissant. Même celui qui prétend se détacher de ces contingences ne flambe pas trop quand le préposé à la communication du bilan des opérations obligatoires se présente. Dès que l’on connaît les éléments ayant motivé la décision la suite de l’été n’est plus la même. Libération de la peur de l’échec ou plongée dans le désespoir d’avoir à affronter la dure réalité des mauvaises appréciations. Quand vous avez dépassé les trois-quarts de siècle, malgré l’expérience de nombreux épisodes de tests en tous genres ces rendez-vous prennent une toute autre valeur.
Toute la journée de hier j’ai retrouvé les examens plus très scolaires mais médicaux et j’ai été frappé par la similitude. J’ai attendu le verdict du jury en blouse blanche avec la même impatience que celle que j’avais éprouvé lors des moments ayant jalonné ma vie de collégien ou de normalien. La seule différence c’est que tous les efforts que vous accomplissez pour répondre aux exigences de la norme de santé n’améliorent en rien la réalité. Vous êtes otage de procédures mystérieuses qui vous échappent et en plus l’interactivité avec ceux qui sont chargés de vous observer reste limitée.
Dès le petit matin j’avais préparé mon petit cartable avec ma convocation, mes papiers d’identité puisqu’il devient obligatoire de la contrôler au moment de l’entrée sur le lieu de l’examen. Pas question d’être ne retard car il s’avère de plus en plus difficile d’être admis à s’inscrire. L’accueil ne saurait être plus agréable. Une place de parking gratuite vous attend et pour accéder aux salles d’examens une signalétique parfaite n’autorise pas la moindre hésitation. Je ne parle pas. Je me souviens de toutes les supputations ou élucubrations de ces derniers jours sur un résultat inquiétant qui me plongerait dans le doute sur mon avenir.
Une heure avant les candidats ne se bousculent pas. Le cadre du centre d’imagerie installé dans l’espace du grand ensemble Robert Boulin à Libourne, moderne, lumineux, spacieux avec une batterie de secrétaires prêtes à vérifier mon aptitude aux contrôles pratiqués ici. L’une d’entre elles me questionne et me présente le programme. Il correspond parfaitement à ce que j’ai appris et donc il n’y aura aucune surprise. Aucune inquiétude donc à avoir de ce coté là ! J’ai parfaitement confiance en des techniques qui n’empruntent rien à l’intelligence artificielle mais dont je ne possède pas les clés.
Injection dans le bras droit qui ne marche pas… et donc comme d’habitude quand ce coté se révèle inutile on se rabat sur la gauche avec un « rouge sang » qui fonctionne au mieux. Me voici prêt pour aller à la rencontre du scintillement des étoiles nées des petites quantités de matières radioactives (radiotraceurs) que l’on m’a injectées. J’ai une permission de deux heures avant de revenir prêt à passer le contrôle. Je suis attendu et illico allongé sans chemise et sans pantalon, dans une machine qui va tenter de scruter les « fautes » que comporterait mon squelette. Les images révèlent en effet des changements ou des anomalies dans les os.
L’examinateur invisible manipule des parties mobiles de son engin sophistiqué. De la tête aux pieds l’investigation silencieuse n’a rien de rassurant. Que va-t-il découvrir ? Mes défaillances éventuelles me préoccupent. Le contrôle continu a déjà mis en évidence l’une d’entre elles dont on ne sait pas si elle n’a pas contaminé toute le reste. Chaque fois la durée de l’opération est annoncée ce qui transforme les minutes en laps de temps interminables. J’ai vraiment envie que la mise sur le grill se termine. Lorsque le maître décide de clore sa copie le soulagement me gagne. Soulagé mais pas pour autant rassuré. Le verdict tombera dans quelques minutes.
L’été est bien loin. Les vacances aussi. Ici les présents qui attendent dans une salle « néonisée » aspirent tous à retrouver leur liberté. Privilège de ma ponctualité je n’ai pas trop à gamberger sur les erreurs que j’ai pu commettre durant les années intérieures. Un docteur es- scintigraphie qui n’a pas encore, en raison de son jeune âge le titre de professeur m’invite à le suivre dans un bureau dépouillé de tout objet superflu. J’ai la trouille. Quand il m’annonce que j’ai un double zéro je ne peux retenir une joie intérieure. J’ai zéro en anatomie du squelette qui n’a aucune tache suspecte. Je suis reçu et sauvé avec un zéro pointé au scanner. Certes il a bien détecté des nids d’arthrose que je trouve adorables ! Il
La remise des résultats écrits après ceux présentés à l’oral mettent un terme à ces examens estivaux imprévus. Me voici dehors. Le soleil m’accueille très chaleureusement. Il me reste encore malgré tout quelques autres sévères épreuves de ce type avant la rentrée… pour me permettre de redoubler ma vie avec des coefficients différents. Celle-là est derrière moi et je ne la regrette pas !
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Je te félicité pour ton résultat à l’examen que tu redoutais.
Mais tu as l’art de décrire cette épreuve avec une distance surprenante, comme s’il ne s’agissait pas de toi. Quel talent!
J’espère que tu vas déguster un bon café et passer une très bonne journée.
Ce que je vous souhaite aussi à toutes et tous.
@ à mon ami Gilles…
Notre Jean-Marie n’a pas du talent… ! C’est un… GENI… !
Pour moi, c’est début septembre, et je ne peux pas vraiment dire que ça m’enchante.
J’ai déjà eut droit à l’IRM le mois dernier, la prochaine fois c’est la biopsie.
Et après ?
@ ton amie Laure…
Courage J.J. Je sais de quoi tu parles… Ceux et celles qui t’aiment sont avec toi !
Ta patience n’a d’égal que ton courage.
Nous voilà rassurés, et longue vie à « Roue Libre ».
C’est l’égoïsme qui prime ! J’ai omis de te dire ma satisfaction et mon soulagement d’apprendre les bons résultats de tes examens. Mais on pense toujours d’abord à sa petite personne. Chassez le naturel…
@ à Philipe et à J. J.…
Fuerte abrazo a los dos…