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Le vainqueur de la séquence électorale en cours est déjà connu

La campagne présidentielle qui n’existe vraiment pas, ressemble à la cour d’école de mon enfance quand il fallait constituer les équipes de foot. Souvenez-vous deux leaders organisateurs marchaient l’un vers l’autre pas après pas en collant le talon d’une chaussure à la partie pointue de l’autre, jusqu’à ce que le vainqueur chevauche celle du concurrent. Il avait alors le droit de choisir le premier parmi les postulants au match allant ainsi de celui qui était réputé le plus compétitif à celui qui pouvait constituer un handicap. Cette méthode semble inspirer les prétendants à l’Élysée.

J’ai encore en mémoire les promesses anticipées de distribution de postes au sein des formations constituées qui favorisaient ainsi les enrôlements successifs. Le mercato reposait alors sur quelques billes ou quelques friandises glissées en douce pour se retrouver du coté des meilleurs. Il est bien évident que ce ne sont pas des méthodes qui se pratiquent en politique. Et pourtant chaque jour il est aisé de constater que ce que les « laché(e)s » appellent une « trahison » n’est en fait qu’une affaire de dumping sur l’avenir. Les engagements derrière un(e) candidate ne relève pas de l’empathie mais bel et bien de l’intérêt.

D’abord le système actuel plaçant les législatives après l’échéance présidentielle conduit celles et ceux qui souhaitent poursuivre leur route électorale à choisir la locomotive la plus adaptée à leur ambition. Il me faut répéter que cette année, il n’y a aucune certitude sur le retour d’une large majorité parlementaire en adéquation avec le résultat de l’élection présidentielle. Surtout en cas du succès du sortant. Les élections législatives françaises de 1988 qui avaient eu lieu les 5 et 12 juin à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale par François Mitterrand, afin d’élire la IXe législature de la Cinquième République ne furent pas à la hauteur de ses attentes après un net succès.

Intervenant dans la foulée de l’élection présidentielle qui voit sa  réélection, elles marquent la fin de la première cohabitation et le retour d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale. Le Parti socialiste (PS) et ses alliés avaient cependant échoué à obtenir une majorité absolue, mais redeviennent la première force à l’Assemblée nationale, au détriment du RPR et de l’UDF, qui gouvernaient depuis 1986.

Il n’y aura pas d’adhésion suffisamment forte au vainqueur de 2022 pour qu’il puisse rassembler. Encore une fois il sera élu par défaut et contre quelqu’un mais pas parce qu’il suscite un mouvement postif de fond. Avec une abstention aux alentours de 40 % le candidat en tête au premier tour aura mobilisé à peine 15 % des électrices et des électeurs sur son programme. Un second mandat ne provoque jamais le même enthousiasme que le premier et la coalition des mécontentements provoquera des mouvements électoraux ressemblant au fameux retour du balancier. Or nombreuses et nombreux sont les femmes et les hommes prétendant au Palais Bourbon qui se sont déjà penchés sur la calculette.

« Z » sera quoi qu’il advienne dans ce contexte le grand vainqueur des scrutins qui s’annoncent car ils lui permettront de s’installer durablement dans le paysage politique national. A cet égard l’histoire du populismes rappelle que bien moins connu que ne l’est « Z » Robert Poujade avait réussi une percée exceptionnelle avec mouvement syndical, l’Union de défense des commerçants et artisans (UDCA), dans un contexte déprimé et déliquescent de la IVe République similaire à celui que traverse la V° République.

La version électorale dite Union et fraternité française (UFF) eut 52 députés élus (2,4 millions de suffrages, soit 11,6 %) à l’Assemblée nationale lors des élections législatives de 1956, avec une loi électorale qui accorde 70 députés au MRP avec pourtant près de 230 000 voix de moins. Parmi eux se trouve Jean-Marie Le Pen, qui va devenir la figure marquante de l’extrême droite en France. La chute des partis « historiques » va ouvrir un boulevard aux « novateurs » dont vont se réclamer quelqu que soit les scores présidentiels les « Z »

Si leur leader perd (pour lui ce serait de ne pas être au second tour) il va se victimiser (je n’ose pas imaginer s’il n’a pas les 500 signatures) ou dans le cas contraire exulter et préparer les échéances ultérieures avec un RN démonétisé et en lambeaux. Les ralliements en cours ne sont que des calculs de probabilités pour l’avenir. Ceux qui sont en place (députés européens, sénateurs) se rallient sans risques et préparent une place de choix dans le mouvement Z. C’est différent pour les ralliements au président sortant qui assure une possibilité meilleure aux législatives que les autres partis. Alors certains se mettent au chaud.

Rien n’est fini car les sondages vont accentuer les ralliements, les désertions, les soutiens intéressés et les renoncements : comment réhabiliter les idées et les valeurs et inciter les gens à aller voter ?

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Cet article a 12 commentaires

  1. Bernie

    Bonjour, il faut sortir de ce jeu des sondages. C’est troublant et n’apporte rien comme connaissance aux électeurs.

  2. Bernie

    Les sondages représentent des enquêtes d’opinions qui manipulent les électeurs et electrices

  3. J.J.

    Beau chassé croisé des rats quittant leur navire et effectuant de splendides aller -retour. Ça c’est de la politique constructive.

  4. Laure Garralaga Lataste

    Lorsque les sondages démarrent avant que l’on connaisse « les vrais candidats », ceux qui ont obtenu les 500 signatures, on déclenche « cette folie antidémocratique ».

  5. christian grené

    Ce n’est plus un méli-mélo, mais un cocktail de mélinite et de mélodrame.

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à mon ami Christian
      N’étant pas Che Guevara, je suis allée voir le sens de ton mot « mélinite »… Merci pour cet apport de connaissance, et pour cet enrichissement de mes connaissances en « guérilla ».
      On en apprend des choses avec ses amis et amies…… !!!

      1. J.J.

        Un charment produit un peu vieillot qui a servi en particulier à charger les obus.
        On a trouvé mieux depuis.
        Apparemment il n’y en avait pas dans celui qui a atterri dans cette école d’Ukraine, sinon on n’aurait pas pu interviouver le personnel….

  6. facon jf

    Bonjour,
    voici le score des parrainages à ce jour 14h00
    ARTHAUD Nathalie 529, LASSALLE Jean 503, MACRON Emmanuel 1345, PÉCRESSE Valérie 1945,ROUSSEL Fabien 529, viennent de franchir la ligne.

    le suivant pas loin derrière JADOT Yannick 490,
    un peu plus loin DUPONT-AIGNAN Nicolas 379, MÉLENCHON Jean-Luc 370, LE PEN Marine 366, ZEMMOUR Éric 291, ASSELINEAU François 217

    Loin derrières
    POUTOU Philippe 199, KAZIB Anasse 122 , TAUBIRA Christiane 86

    HOLLANDE François 1, BARNIER Michel 1, PHILIPPOT Florian 1

    Moi ça me fait rire … tel qui rit vendredi, dimanche pleurera ( Étymologie 1668) Alexandrin de Jean Racine dans Les Plaideurs (acte I, scène 1, vers 2), passé dans la langue courante en tant que proverbe.

    Bonne journée

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à facon jf
      Et que dire de la grande absente ! Préparerait-elle son retrait du cirque ?
      Je ne promets pas le grand soir à ceux et à celles qui trouveront la grande absente de ce jeu de quilles !

      1. christian grené

        Fait pas la fière Hidalgo.
        Con abrazos.

  7. faconjf

    Grave erreur de ma part à 17h00
    HIDALGO Anne 1074
    plus de parrainages que de personnes présentes à ses meetings.
    avec mes excuses.
    En punition j’apprendrais par cœur les paroles de  » J’ Oublierai Ton Nom ». Interprétée par l’évadé fiscal, qui a échappé de peu aux obsèques nationales. Grandeur et décadence de mon pauvre pays!

    De semaines inutiles en futiles dimanches
    De secondes immobiles aux aiguilles qui penchent
    J’oublierai ton nom

    Dur pour moi

    1. faconjf

      PAROLES DE LA CHANSON J’OUBLIERAI TON NOM
      PAR JOHNNY HALLYDAY qui n’était que l’interprète.
      Les Paroles sont de Michael JONES et Jean-jacques GOLDMAN
      et la Musique de Jean-jacques GOLDMAN
      © JRG EDITIONS MUSICALES – 1986
      Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu.

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