Les femmes et mes hommes ont toujours aimé le déguisement et les masques qui permettent encore et toujours de transformer son quotidien. Le carnaval constitue depuis de siècles un moment de la vie sociale durant lequel on échappe à toutes les règles. En choisissant une personnage, un animal, un héros imaginaire ou des rôles plus ou moins ingrats, Il a toujours été possible d’échapper à son quotidien grâce à un costume plus ou moins sophistiqué et à une dissimulation de son visage.
Comme depuis quelques mois nous vivons anormalement dans un monde masqué rendant l’identification de nos interlocuteur.trices.s parfois difficile, nous prenons l’habitude de faire de chaque jour une fête triste. En effet les cache-nez que nous proposent les marchands du temple de la pandémie manquent généralement d’originalité. Il existe pourtant une différenciation sociale par la qualité de la protection que l’on est contraint de porter. Le logo ou la décoration visibles offrent des repères de plus en plus nombreux.
Dans un Carnaval qui se respecte toutes les ambitions sont permises et toutes les régressions existent. L’espace de quelques jours ou de quelques jours la hiérarchie s’inverse puisque les plus modestes peuvent devenir des princesses ou de princes. D’autres seront fées, pirates, héros de bande dessinées, chevaliers ou mousquetaires ou hommes politiques ou de la chanson célèbres. A tous les âges le plaisir de se se réfugier dans les apparences d’un personnage étonnant ou valorisant constitue une bien agréable sensation.
La période de Carnaval permet historiquement tous les excès. Dans beaucoup de pays européens, il s’est établi au XIXème siècle lorsque le but était de se moquer de l’aristocratie et du roi avec des masques et des déguisements ridicules. Ces fêtes accompagnent le passage de l’hiver au printemps, de la mort à la vie : elles signalent le renouveau de la nature dans l’exubérance, la fantaisie et l’imagination. Tout est permis durant ce laps de temps avec des excès désastreux et des rencontres très joyeuses, sereines et sympathiques.
Cette libération des esprits et des corps a toujours existé. Quelle que soit la période le déchaînement de foules enfiévrées, agitées, colorées colle à la nature même du Carnaval ! Comme toute fête au sens plein du terme, le Carnaval est la négation du quotidien. Symbole même de la fête populaire, il instaure un temps pendant lequel il est possible de s’affranchir des règles et des contraintes du quotidien. Ainsi, il permet d’outrepasser les règles morales et sociales. Le contraire du confinement !
Plus les contraintes ont pesé sur le société et plus on a envie de s’émanciper au sens large du terme. Dans le contexte actuel d’obligation des indispensables mesures sanitaires le besoin de s’éclater ne cesse de croître. Le sentiment d’impunité pour avoir enfreint les règles envahit la jeunesse depuis belle lurette. Les bravades, les provocations, les exagérations constituent des moyens de vivre pleinement le carnaval.
A cette occasion, les traditions les plus anciennes et les plus étranges réapparaissent. Ces fêtes, issues des rites païens, se sont perpétuées à travers le Moyen-Age et la Renaissance, jusqu’à nos jours. Parmi les innombrables Carnavals du monde, on peut citer, entre autres : en Suisse, ceux de Bâle ou Zürich ; en Allemagne, ceux de Cologne ou de Munich ; en France celui de Nice ; en Italie celui de Venise, au Brésil, celui de Rio provoquent comme une grande libération sociale. Le confinement n’altérera jamais ce besoin de faire voler en éclats la bienséance ou les contraintes externes.
A Marseille ils étaient plus de 6 000 à utiliser le Carnaval pour démontrer leur besoin de libertés retrouvées. Pas de masque ou très peu, un éloignement inexistant et la foule a oublié le danger. Pour le plaisir de se retrouver, de braver les consignes, de démontrer que la contestation prenait de l’ampleur les Marseillais viennent de mettre le pied dans la porte. Ils ont apporté la preuve que les plus beaux systèmes du monde volent en éclats Avec ou sans masque rien ne peut arrêter le Carnaval de la lutte contre la pandémie.
Considérés comme une grande libération sociale, ces défilés, ces échanges avec souvent des affrontements pacifiques ont, au fil des siècles, servis de soupape de sécurité aux pouvoir sen place. Et on aurait tort d’oublier qu’ à la fin la tradition veut que l’on brûle monsieur Carnaval qui représente en effet tous les aspects négatifs de l’Hiver, le froid, la tristesse, etc. … Ainsi, en le brûlant, on laisse place aux couleurs ensoleillées du Printemps…On en reparle au mois de mai.
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Très joli tout ça, mais il court, il court, le virus et cette pseudo libération insensée risque de se terminer en fête tragique.
Encore une fois, s’il en était besoin, on trouve là une preuve de l’extinction de l’esprit citoyen, responsable et solidaire et l’émergence du « On veut tout et tout de suite ! Les autres et demain, on s’en fout ».
Pendant ce temps, le personnel médical est à la peine.
Lamentable.
Arrêtez ce qui est important est le nombre de morts …en pourcentage 0,005 pour cent je crois avec un âge au delà de 80 ans et des Co morbidités
Je sais vous allez hurler …
Mais jusqu’à quand va-t-on terroriser et ruiner la France pour cela car l’appareil sanitaire du pays est plus que déficient…ruiné par nos ( responsables) politiques
Stop à la mascarade …
Dénonçons et arrêtons de nous en faire les complices …conscients ou inconscients !!!!
Nostalgie, nostalgie… Pour le jour de Carnaval, maman m’avait confectionné une robe d’andalouse et, avec des copines, nous arpentions la rue St Catherine et dansions des Sévillanes place St Projet… Nous ne manquions pas de spectateurs/spectatrices !