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Pas de salut écologique sans politique sociale

Il existe maintenant une forme de coming-out politique qui réside dans une brutale prise de conscience de l’importance de « l’écologie » en politique. Et c’est plus qu’un phénomène occasionnel ou personnel car le « verdissement » devient une épidémie foudroyante qui touche même le sommet de l’Etat. Ainsi sûrement marqué par le résultat des élections européennes, le premier ministre a promis que «ces douze prochains mois seront ceux de l’accélération écologique» et l’avenir de la planète sera «la priorité de l’ensemble de nos politiques publiques». Cette thématique occupait d’ailleurs la première partie du discours du chef du gouvernement, lequel a une nouvelle fois reconnu qu’il avait «mis du temps, comme d’autres Français (sic), à considérer que ces enjeux étaient aussi urgents que la défense de l’emploi ou la sécurité (sic)». Mieux vaut tard que jamais…

Tout en confiant qu’il «n’est pas un défenseur de la décroissance», Édouard Philippe veut convaincre que son gouvernement est à même de relever les défis posés par le changement climatique. «Je ne veux pas être l’homme des effets d’annonce, mais celui des engagements tenus», a-t-il dit. Pour y parvenir, le premier ministre a indiqué que le projet de loi de lutte contre le gaspillage – verrait le jour en urgence. Ces déclarations tellement volontaristes peuvent laisser dubitatif sur leur sincérité quand on sait que depuis son arrivée à Matignon, sur de nombreux sujets c’est plutôt la course de lenteur écologique qui avait prédominé !

Le problème posé par les propos de l’occupant de Matignon c’est qu’il oppose en fait « l’urgence écologique » à d’autres secteurs de la vie sociale comme si ces derniers n’étaient pas pour les Français imbriqués les uns dans les autres. Dire que l’écologie prime désormais dans l’esprit de la population éclairée sur « l’emploi » c’est probablement aller un peu vite. Les suppressions massives de postes dans l’industrie, le commerce, le tertiaire n’auraient donc aucune influence sur l’opinion publique ?

La réforme de l’indemnisation du chômage et la modification de l’âge du départ à la retraite seraient des mesures indiscutables car de second rang dans la vie quotidienne du peuple. Apprendre que la planète a pulvérisé le volume des migrations et que demain ce phénomène fortement lié aux modifications climatiques et aux guerres provoquées par l’appétit de contrôle des richesses naturelles planétaires constituerait un épiphénomène à ne regarder que sous le prisme réglementaire et surtout pas comme une conséquence d’exactions économiques. C’est bel et bien là que se situe le vrai problème écologique puisqu’on veut toujous le cantonner à des politiques spécifiques quand il faudrait l’inclure systématiquement et durablement dans absolument tous les secteurs de la vie. Il ne devrait pas y avoir de Ministère spécialisé en France car c’est l’aveu qu’à l’économie, à l’agriculture, à la santé, à l’éducation, aux transports, à l’éducation, à l’intérieur comme à l’extérieur, au commerce, à l’emploi… sans l’intervention d’un « tiers » (souvent impuissant face aux lobbies) il n’y a donc aucune prise en compte du paramètre de l’impact écologique dangereux des décisions prises.

Dans le quotidien de l’action publique tout acte est politique mais jamais présenté comme tel. Ainsi il n’existe pas d’actes sans importance dans ce domaine comme dans tant d’autres. Il n’est pas nécessaire de devenir un « géant vert » ou être un « petit bonhomme vert » pour se révéler un(e) acteur (trice) de la défense de l’avenir environnemental. Le vrai problème c’est que le spectaculaire l’emporte depuis des décennies sur l’ordinaire etle superplu rentable a tujours supplanté l’essentiel désagréable. Et donc à ce titre il faut se plier aux exigences médiatiques et entrer dans la course aux annonces… pour exister ! C’est ainsi que la surenchère écolo devient le sport à la mode comme si l’on pouvait radicalement et durablement changer les mentalités d’une population mondiale que l’on a enfermé dans deux visions redoutables : le profit et la surconsommation. Tant que ces deux paramètres entreront de manière prégnante dans la gouvernance mondiale (et ce n’est pas prêt de disparaître) la planète terre continuera à brûler. Le fondement de l’écologie passe par la constestaion du profit financier comme base de la vie collective. Bien des gens voudraient bien être écolos mais ls n’en n’ont pas les moyens !

Dissocier l’écologie de ces aspects sociaux (solidarité humaine et territoriale, éducation des générations futures, pauvreté mondiale, exploitation de l’Humain, rôle de la croissance, loi de l’argent, affaiblissement de l’éducation, accès à l’alimentation, coopération Nord Sud…) c’est se condamner à l’échec quelles que soient les macro-mesures annoncées et les votes exprimés ! Faire admettre par le plus grand nombre que l’urgence climatique devient une nécessité vitale est actuellement impossible malgré le vote des Européennes où seulement environ 7 Français en âge de voter sur 100 ont témoigné de leur soutien à une Europe plus «  verte » dans ses actes.

En deux décennies de mandat de maire j’ai multiplié avec les équipes qui m’entouraient les initiatives communales en matière d’écologie sans pour autant en revendiquer l’étiquetet. Elles ont été souvent mal comprises par les adminstré(e)s mais certaines subsistent et sont entrées dans la quotidien… et ont ainsi fait bon nombre d’écologistes sans le savoir ! Mais il fauts avoir que ce n’est pas durable !

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Cette publication a un commentaire

  1. J.J.

    Les belles promesses « écologiques » du pouvoir et les soi disant vertueuses prises de conscience du gouvernement, dans leurs solennelles déclarations pour endormir le gogo, peuvent se traduire et se résumer dans leur future prise en compte et application par par le célèbre :

    « A partir de dorénavant ça sera comme à l’habitude. »
    Un exemple, entre autres, s’il en est besoin, le refus de taxer les carburants utilisés dans les transports aériens.

    Les mesures, que l’on peut considérer comme répressives et scélérates, l’égard des personnes qui sont privées de travail, seront elles bien appliquées, n’en doutons pas.

    De tous les dangers mortels que le non respect de la nature, engendré par les sociétés de consommation et de profit, me semble être, même s’il n’apparaît pas au premier plan, la prolifération des déchets de toute nature : je crains que l’Humanité ne meure étouffée par ses propres résidus de consommation.

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