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Gouvernement ? Désignations ? Disparition ? C’est à dire ?

Les « je sais tout » du monde politique ont trois sujets de préoccupation : le gouvernement Macron, les désignations aux législatives, l’éclatement du Parti des divers socialistes! Et ces Pythies des plateaux télés où ils s’assurent des vieux jours confortables, y vont de leurs révélations, de leurs rumeurs de couloirs, de leurs déjeuners parisiens et surtout des confidences jamais innocentes qui leur sont transmises par des gens ayant intérêt à exister. L’essentiel c’est de tenir le crachoir à contre-vérités pour tenir la dragée haute à des concurrents tout aussi préoccupés de faire semblant de savoir. On se rend coup médiatique pour coup médiatique! On lance par vagues des noms, des banalités, des approximations et surtout des secrets uniquement destinés à démontrer que l’on ne sait rien mais que l’on pourrait tout savoir ! Dramatique pour la démocratie car ces épisodes continuent à discréditer le contre-pouvoir médiatique dont l’adaptation aux circonstances ressemble à la capacité des danseuses de French Cancan à boucler leur spectacle aguichant par un grand écart.

Sur le gouvernement on trouve deux catégories de noms : ceux des gens qui voudraient l’être et s’arrangent pour qu’on envisage leur recrutement et ceux des gens n’ayant aucune chance d’être appelés mais qui se valorisent dans la perspective d’échéances ultérieures. En fait deux races de « mouches » gouvernementales s’affrontent: les mouches à miel et les mouches à m…. Justement il ne faut jamais recruter dans ces deux catégories même si elles sont indispensables dans le dosage car elles attirent toujours leur clientèle surtout quand elles ont des heures de vol ! Or contrairement à ce qui est affirmé les options de renouveau offertes au nouveau Président ne sont pas si larges que ça car les briscards (Colomb, Juppé, Bayrou, Madelin, Hue et consorts) veulent absolument avoir l’un de leur pion sur l’échiquier du maître de la pyramide. Il s’agit d’une nouvelle donne dans laquelle la personnalisation outrancière a remplacé les représentations officielles des partis. est-ce différent ?  La rénovation est en marche du moins superficiellement. Il ne faut pas en effet rêver : la caste privilégiée de ceux qui détiennent vraiment le pouvoir ne bougera pas beaucoup. Il y aura des mutations, des échanges, des transferts mais les « collègues » énarques se retrouveront entre eux pour se partager les postes clés inconnus du grand public. Les ami(e)s de la promotion « Voltaire » seront remplacés par ceux de la promo « Léopold Sédar Senghor »…. Une bonne trentaine d’entre eux a servi à l’Elysée ou dans de nombreux ministères de gauche ou de droite ce qui lui servira pour revenir dans le jeu ! Bref on va ravaler les façades mais pas les occupants des immeubles.

Pour les désignations aux législatives on cite des centaines de prétendant(e)s allant d’Alice au pays des Merveilles susceptible d’enchanter les campagnes aux chevaliers Bayard fonçant sur les insoumis des banlieues en passant par les convertis venus au QG de Macron en robe de bure, pieds nus et la corde au cou ! Il faudra patienter encore quelques heures pour que soit dévoilé un inventaire à la Prévert avec des Modem, des socialistes dont la date de péremption des idées est dépassée, des « en double étiquetage » l’un pour cacher l’autre, des « en promotion » pour services rendus, des marcheurs du chemin de Saint Emmanuel de Compostelle… Tous auront leurs chances au nom de la nouveauté, de l’inédit ou de cette formule magique du « changement » qui avait tant plu quand Hollande avait vaincu l’agité de Neuilly ! L’essentiel c’est de mettre décocher un sacré coup de pompe dans les partis !

Justement celui des socialistes va se disloquer comme la frégate La Méduse sur un banc de sable. Des chaloupes sont en préparation surtout pas pour les femmes et les enfants mais pour les commandants de bord. Les autres finiront sur un radeau où pour survivre ils devront peut-être dévorer les corps de leurs camarades d’infortune… Un vent arrière faible, des chutes à droite et à gauche, plus aucune réserve à bord et des « voix » d’eau ne permettront qu’à une poignée de survivants de retourner à bon port sur l’île Bourbon ! Les commentaires vont bon train mais la dure réalité est là et il n’y aura pas un seul artiste peintre pour figer pour l’éternité la disparition de Solférino. Il n’y aura même pas un Henri Dunant pour protéger les blessés, assister les mourants, écrire aux familles des disparus. Il n’y aura plus qu’à proposer que la Croix Rouge remplace le Poing et la Rose ! Le pire c’est que tout le monde compatit et fait semblant de ne pas savoir que le navire a été sciemment dirigé sur les écueils afin justement de repartir dans des chaloupes entre camarades vers des horizons nouveaux.

Il est vrai que le nombre de militants à sauver ne posera pas de problème de surcharge en juillet. Entre ceux qui auront rejoint « Républicains à la nage », celles et ceux qui se prenaient pour des dauphins et qui seront échoué sur la plage, celles et ceux qui seront partis à la pêche, celles et ceux qui auront été pendus pour l’exemple aux grandes vergues par les insoumis, celles et ceux qui auront refusé d’embarquer…il n’y aura pas la queue pour monter dans l’arche de Camba ! Mais ce que j’en dis… je ne suis pas homme de plateau !

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Cet article a 5 commentaires

  1. Bernadette

    Bonjour M. Darmian,

    La politique c’est 50% pour l’autre et 50% soi.
    L’image du politique selon moi est un personnage égoïste qui pense qu’à son parti politique et à ses copains et copines. Il devient nécessaire d’inverser les tendances et c’est urgent pour un projet de société acceptable par tous.

  2. pc

    Et merci aux primaires pour l’ensemble (et le résultat) de leur oeuvre…..

  3. CRR

    Quel talent!
    Dynamisant le french cancan ,au Moulin Rouge…uniquement !
    Pour le reste …je pense que les humbles citoyens sont bien plus dignes…

  4. LAVIGNE Maria

    Dans la morosité ambiante, vous avez réussi à me faire sourire car tout cela est si vrai. 1993 n’est pas si loin et j’ai le souvenir que les nôtres avaient compris la leçon, qu’ils ne recommenceraient plus, et bla bla bla…
    En fait ce sont des hommes de pouvoir, pour eux et que vogue la galère pour les pion s que nous sommes

  5. Christian T

    Super « papier », Jean_Maire. J’ai ri au point qu’à certains moments je me suis crû en train de lire du Frédéric Dard version San Antonio. C’est un compliment.

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