Lettre ouverte aux habitants de Créon, La Sauve, Sadirac, Le Pout, Cursan, Saint Genés de Lombaud, Madirac
Madame, Monsieur,
Je suis un élu local de votre territoire clairement et durablement engagé dans la vie publique depuis quelques décennies. En toute transparence et en toute sincérité je tenais à vous indiquer que, dans le cadre des primaires citoyennes qui se tiendront les dimanches 22 et 29 janvier prochains, je soutiens la candidature de Benoît Hamon.
Dans un monde en plein bouleversement où crises sociale, économique, écologique, identitaire et démocratique se mêlent, je refuse l’inertie et je refuse les positions réactionnaires ou dénuées de lien avec nos valeurs républicaines. Je vous convie à vous battre pour un futur doux et bienveillant, un futur solidaire et de partage où chacun puisse avoir sa place.
L’idée selon laquelle la France, sixième puissance mondiale, a besoin d’être sauvée par un homme providentiel tous les cinq ans à l’occasion de l’élection présidentielle est dépassée et suscite déception et rejet de la classe politique. Ce ne peut-être qu’ensemble, en tant que citoyen(ne) actifs, que nous changerons la France et redonnerons du sens à la politique. Je crois en votre engagement et en notre intelligence collective pour construire une transition riche en emplois et soutenable pour notre planète.
C’est dans cet esprit et par un travail largement partagé que s’est construit le projet de Benoît Hamon. Il prépare la France aux enjeux du XXI° siècle, que ce soit
par la mise en place d’une protection sociale s’adressant à tous, mettant un terme progressivement mais efficacement à la précarité actuelle des jeunes ,
par l’adaptation de notre modèle économique et de développement à l’urgence écologique,
par une vraie politique migratoire maîtrisée (visa humanitaire) mais accueillante renforcée par une véritable coopération avec les pays d’origine,
par l’adoption du 49-3 populaire permettant d’enclencher des référendums sur des sujets décisifs pour la qualité du vivre ensemble.
Ces propositions s’appuient sur un renouvellement des pratiques politiques permettant à Benoît Hamon de faire partie de cette nouvelle génération qui innove au service des « invisibles » ou des « abandonnés par le monde du profit ».
À quelques mois de l’élection présidentielle, je fais avec bien d’autres élus ou citoyens le choix de changer de modèle de développement car le nôtre est injuste, dangereux pour notre planète et incapable d’offrir des solutions concrètes à toutes les générations futures.
Faites, avec benoît hamon, le choix de retrouver une République bienveillante, progressiste à l’égard de chaque citoyenne et citoyen français et de ceux qui aspirent à le devenir.
Ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise. Allumons les lumières et n’ayons pas peur d’entrer dans le XXIème siècle. Ne vous laissez pas imposer du prêt à porter idéologique, des concepts d’efficacité dangereux, des solutions passéistes ou inefficaces. Choisissez l’audace des idées nouvelles et une approche différente de notre avenir commun.
Je vous invite à participer à la désignation de Benoît Hamon comme porteur de notre espoir d’un France juste, laïque, fraternelle et libre en vous rendant au bureau de vote ouvert à absolument toutes les citoyennes et les citoyens :
- Dimanche 22 janvier (9h-19h) Salle citoyenne (1° étage) Hôtel de ville de Créon
Ne restez pas en marge d’une démarche indispensable au renouvellement de la vie politique !
Préférez l’audace à la facilité, le modernité à la vision réactionnaire ou archaïque de la France, la tolérance à l’exclusion
Devenez toutes et tous, les plus nombreux possible, des actrices et des acteurs de votre avenir ! Créon doit voter Hamon !
Belle et heureuse année citoyenne 2017 à vous toutes et à vous tous !
Cordialement,
Jean-Marie Darmian
Ancien maire de Créon
Conseiller départemental de la Gironde
En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Monsieur,
En lisant votre appel à bouger, je me demande si vous avez pour objectif un intérêt vraiment collectif (un changement politique basé sur des propositions réfléchies au financement sérieusement calculé, ou le souci seulement partisan de redonner une existence politique au PS, que les Hollande et Valls, et tous ceux qui ont accompagné leur politique (y compris les prétendus « frondeurs », donc B. Hamon au moins sur une partie du parcours) ont contribué à mettre à mal jusqu’à la rendre exsangue. B. Hamon n’est pas antipathique, mais je ne m’intéresse qu’aux programmes qui nous sont proposés. Et le sien est à mes yeux SANS COHÉRENCE d’ensemble. Il ne suffit pas de pousser en avant une ou deux mesures qui surprennent (qui lui servent sans doute à se distinguer des autres candidats, ses ex-collègues ministres). Il faut aussi avoir soigneusement pensé à ce qu’elles signifient au plan de la gestion du pays. Je ne parlerai ici que de cette idée de « revenu universel d’existence » qui reprend sans s’y arrêter le long travail de Bernard FRIOT sur un projet de « salaire universel », que la proposition de B. Hamon réduit à ce qu’en disant Thomas MORE au XVIe siècle dans « l’Utopie ». Le manque de préparation, la précipitation de cette proposition qui caricature ce qui pourrait être un vrai projet font tomber toute confiance en celui qui s’y est risqué, entachant tout le programme de démagogie pure et simple, au bout de toute considération. A la suite du compte rendu de la réunion de Bordeaux, sur Médiapart, j’ai lu un commentaire qui recense tous les tâtonnements de la fameuse idée, depuis qu’elle a été lancée. Le voici les trois versions de ce « projet »:
______________________
PREMIÈRE VERSION: 750 euros mensuels pour tous
Benoît Hamon l’a martelé tout au long de ces derniers mois : il veut mettre en place à terme un revenu universel d’existence de 750 euros par mois. Il l’a affirmé à plusieurs reprises :
• sur RTL, le 25 septembre 2016, il fixait « l’objectif » qui doit être de ne pas démarrer au-dessous du niveau du revenu de solidarité active (RSA), puis « de porter le revenu universel à 750 voire 800 et 1 000 euros, qui peut être un objectif qui ne se réalise pas à la fin » du quinquennat ;
• sur France Inter, le 3 octobre, il déclarait : « Ce que je propose, c’est un revenu universel d’existence versé à toute personne majeure et d’un montant qui pourrait commencer par être au niveau du RSA socle puis ensuite être à 750 euros par personne » ;
• sur France 5, le 19 octobre, il confirmait : « Je préconise 750 euros » par mois.
Le 16 novembre 2016, un premier tract publié sur le site de campagne de Benoît Hamon fige la promesse de fixer un revenu universel de 750 euros par mois pour toute personne majeure :
La proposition de Benoît Hamon concernant le revenu universel d’existence dans un tract du 16 novembre 2016.
Cette promesse a soulevé de nombreuses interrogations. Au premier plan, son coût. Selon l’Insee, il y avait environ 52 millions de Français de plus de 18 ans au 1er janvier 2017. Verser à toute cette population, sans condition, 750 euros par mois, coûterait donc en année pleine 468 milliards d’euros. De ce coût, on pourrait déduire plusieurs aides sociales qui pourraient être effacées au profit du revenu universel, et principalement :
• les prestations maternité-famille (53 milliards d’euros en 2014, selon le ministère des affaires sociales) : allocations familiales, aides à l’enfance, etc. ;
• les aides au logement (18 milliards en 2014) ;
• les aides pour la lutte contre la pauvreté, principalement le RSA mais aussi la prime d’activité et l’allocation spécifique de solidarité (17,7 milliards en 2014).
Benoît Hamon n’a pas détaillé quelles aides pourraient disparaître au profit du revenu universel, mais cela pourrait représenter une enveloppe de l’ordre de 90 milliards d’euros à déduire de son coût. Resterait donc, tout de même, autour de 300 milliards à 400 milliards d’euros à financer, ce qui en ferait une dépense supplémentaire équivalente au budget actuel de l’Etat (387 milliards d’euros de dépenses prévus en 2017).
DEUXIÈME VERSION : 750 euros mensuels pour tous… « à terme »
Face aux accusations de gaspillage d’argent public et de volonté de créer une société du « farniente », Benoît Hamon a précisé sa mesure à la fin de 2016. Il l’échelonne en trois étapes :
• dès 2017, le RSA serait augmenté de 10 %, pour atteindre environ 600 euros, et serait versé automatiquement à tous les ayants droit. Il serait également versé à tous les 18-25 ans. Il s’agirait donc encore d’une aide sociale traditionnelle sous conditions (d’âge ou de ressources) ;
• puis, cette aide serait étendue à l’ensemble de la population sans condition et deviendrait donc un véritable revenu universel, et pas une aide sociale traditionnelle ;
• « A terme », le revenu universel atteindrait le seuil de 750 euros.
C’est la proposition qu’on trouvait encore sur le site de Benoît Hamon le 8 janvier :
La proposition de Benoît Hamon concernant le revenu universel d’existence sur son site au 8 janvier 2017. | benoithamon2017.fr
« On est bien d’accord qu’au final, ce que je viens de décrire, c’est-à-dire une sorte de salaire pour tous de 750 euros dès 18 ans, c’est à ça que vous arrivez ? », a demandé la journaliste Apolline de Malherbe au candidat sur BFM-TV le 19 décembre 2016. « Evidemment, c’est ça auquel on arrive, mais on n’y arrivera pas la première année ni la deuxième année. J’espère y arriver… », a répondu Benoît Hamon. « Au sein du quinquennat ? », insiste la journaliste. « Oui, pendant le quinquennat », répond l’ex-ministre.
Il disait également vouloir verser le revenu universel à « tous les Français » avant 2022 dans une interview publiée sur la chaîne YouTube HugoDécrypte le 8 janvier.
TROISIÈME VERSION :plus question de 750 euros mensuels pour tous
Et pourtant, le candidat a une nouvelle fois changé de ligne à quelques jours du premier tour de la primaire de la gauche, le 22 janvier. Mardi 17 janvier, on ne trouve plus trace de la version de sa proposition sur le revenu universel, qui était encore visible le 8 janvier. A la place, on trouve cette nouvelle formulation :
Troisième version : plus question de 750 euros mensuels pour tous
Et pourtant, le candidat a une nouvelle fois changé de ligne à quelques jours du premier tour de la primaire de la gauche, le 22 janvier. Mardi 17 janvier, on ne trouve plus trace de la version de sa proposition sur le revenu universel, qui était encore visible le 8 janvier. A la place, on trouve cette nouvelle formulation :
La proposition de Benoît Hamon concernant le revenu universel d’existence sur son site au 17 janvier 2017. | benoithamon2017.fr
Deux points clés de la proposition de Benoît Hamon ont été discrètement supprimés :
• le fait que ce qu’il qualifie de « revenu universel » serait versé à terme à tous les Français de plus de 18 ans, sans condition de ressources ;
• le fait qu’il atteindrait le seuil de 750 euros par mois.
Il est désormais question d’une « grande conférence citoyenne » chargée de discuter du périmètre du revenu universel et de son calendrier. Benoît Hamon continue d’évoquer un « revenu universel », mais il ne s’engage donc plus clairement à mettre en place cette « révolution » sociale avant 2022, s’il remportait la présidentielle.
Sa proposition n’est donc finalement plus si éloignée du « revenu décent » de Manuel Valls créé en fusionnant les différentes aides sociales. A l’exception des 18-25 ans, auxquels l’ex-premier ministre souhaite appliquer une condition de ressources pour le versement de l’aide, contrairement à Benoît Hamon.
Mise à jour, mercredi 18 janvier : invité de France Inter, Benoît Hamon a été interrogé sur notre article pointant les évolutions successives de sa proposition. Il y a contesté avoir réduit l’ambition de son projet : « Si l’on écoute ce que j’ai dit, ce que j’ai écrit, je n’ai jamais dit que du jour au lendemain cette mesure pourrait être mise en œuvre. »
Pourtant, comme le montre notre article, le candidat a bien changé de ligne. Il a d’abord dit à plusieurs reprises, jusqu’à début janvier 2017, vouloir mettre en place un revenu universel pour tous les Français de plus de 18 ans qui serait de 750 euros par mois avant 2022. Or, sa proposition actuelle ne mentionne plus cet objectif. »
Fiable, crédible, honnête. Bref, P »s » pur jus.
Le « Benoît » frondeur, à gauche du parti des menteurs, c’est de l’enfumage à gogos.
____________________________________
Voilà ce que rapporte ce correspondant de Mediapart, tout esprit malveillant ou polémique à part, ne pensez-vous pas que tout ceci est loin d’inspirer confiance ?
Enfin, de toute façon, je considère les « primaires » comme une illusion de démocratie. Nous ne sommes pas dans le système électoral américain. Une poignée même de 3 ou 4 millions d’électeurs aux primaires influence le cours de l’élection officielle qui suivra et compte tenu des catégories de population qui votent aux primaires, cela rappelle le vote censitaire. Que les candidats fassent leur show pour parler de leur programme (s’il existe…) est une chose. Mais qu’o,n vote pour les départager, non. D’autyres moyens sans doute existent au sein des partis pour en décider.
Un dernier mot pour m’excuser de la longueur de mon commentaire, à cause de la citation, et aussi pour les quelques coquilles oubliées.