La « révolution réactionnaire » qui est en marche sur la planète va accentuer ce mépris que développe chaque jour davantage le monde du profit pour l’humain. Partout on assiste à une véritable remise en cause du rapport entre les femmes et les hommes au travail et les exploiteurs de leur production. Les aliénations des droits se multiplient au nom de la rentabilité indispensable pour maintenir le principe de la concurrence libre et non faussée. Croire que nous sommes à l’abri de pareil retour en arrière c’est se préparer un jour à un réveil plus que difficile. Les dégâts physiques du travail ne cessent de croître dans notre société pourtant réputé protectrice mais les atteintes psychiques progressent aussi au fil des ans. Davantage de travail redevient une proposition politique mise au service du profit alors que par exemple dans le même temps il est proposé davantage de famille ou même davantage de patrie !
En fait tous nos actes de consommateurs accentuent cette propension à nier la valeur de la vie humaine. Nous creusons la tombe des autres de manière plus ou moins inconsciente en fermant les yeux pour ne pas voir au-delà du périmètre étroit de notre quotidien. Amnesty international a encore une fois soulevé les liens directs entre la production d’huile de palme et les conditions humaines de sa mise sur le marché. Son enquête se concentre notamment sur les plantations de palmiers à huile en Indonésie, le plus gros producteur d’huile de palme au monde avec une production de 35 millions de tonnes par an. Ces plantations appartiennent au premier producteur mondial d’huile de palme, l’entreprise agroalimentaire singapourienne Wilmar. Le parcours de l’huile de palme a ensuite été suivi jusqu’à ses acheteurs, dont neuf multinationales : AFAMSA, ADM, Colgate-Palmolive, Elevance, Kellogg’s, Nestlé, Procter & Gamble, Reckitt Benckiser et Unilever. Tous fabriquent des produits de notre consommation quotidienne à l’insu de notre plein gré ! Un grand nombre d’atteintes aux droits humains ont été mis à jour et aps des moindres.
Des enfants, âgés de huit ans pour les plus jeunes, faisant un travail dangereux et difficile physiquement, abandonnent parfois l’école pour aider leurs parents dans les plantations. Des femmes forcées à travailler pendant de longues heures sous peine de voir leur salaire réduit, sont payées en dessous du salaire minimum – pas plus de 2,50 dollars par jour dans certains cas extrêmes – et maintenues dans une situation d’emploi précaire, sans retraite ni assurance maladie. Des ouvriers souffrent de graves lésions liées à un pesticide hautement toxique encore utilisé dans les plantations malgré son interdiction par l’Union européenne et même par Wilmar. Il a été constaté que certains étaient contraints à travailler sans tenue de protection adaptée malgré les risques de dégâts respiratoires liés à des niveaux dangereux de pollution provoqués notamment par des feux de forêt entre août et octobre 2015.
D’autres doivent travailler de longues heures, en utilisant de très lourds outils et en prenant de grands risques physiques pour couper des fruits sur des arbres de 20 mètres de haut afin atteindre des objectifs de rendement ridiculement élevés Ils risquent en outre diverses sanctions pour des « fautes » telles que ne pas avoir ramassé les fruits tombés par terre ou avoir cueilli des fruits pas mûrs. Bien évidemment ce n’est pas chez nous que pareilles dérives existeraient car les pressions, les exploitations, les atteintes à l’intégrité physique ne se produisent jamais. Et d’ailleurs les lois sont là pour les protéger. Le seul vrai problème c’est qu’il n’y a plus de fonctionnaires pour les faire appliquer et ceux qui tentent de le faire sont souvent court-circuités pas des contingences économiques. Le chantage à l’emploi, la fameuse excuses de la paperasse inutile, les contraintes financières pèsent également sur l’application des textes. Il suffit de regarder autour de soi pour constater que rien n’est vraiment respecté. Désormais on combat les lois par de la communication ou des astuces de faux labels.
Ainsi les grands groupes comme Colgate, Nestlé et Unilever assurent aux consommateurs et consommatrices que leurs produits emploient de l’“huile de palme durable”. Trois des cinq plantations de palmiers à huile sur lesquelles Amnesty a enquêté en Indonésie sont certifiées comme produisant de l’huile de palme « durable » selon les critères de la Table ronde pour une huile de palme durable, un organisme créé en 2004 pour assainir le secteur de l’huile de palme après plusieurs scandales environnementaux. Or il n’y a rien de durable dans une huile de palme produite à l’aide du travail des enfants et du travail forcé ou sous-payé. Une vraie supercherie car les acheteurs ne contrôlent rien et ferment les yeux sur ce qui se passent dans les plantations et les usines. Les grandes marques continuent ainsi de tirer profit de terribles atteintes aux droits humains mais rassurons nous ce n’est pas dans notre Europe libérale que se produisent de tels faits !
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Bonjour,
Il est d’un autre monde, les damnés de la terre française. Les exploitants agricoles ont 870 euros/mois. Les frais de succession atteignent 60%.
Et en plus impossible de vendre les terres, la commune impose sa loi pour les terrains à bâtir.
Ici en France, la terre ne vaut rien.
Ce n’est pas l’huile de palme qui est nocive mais les conditions de travail. Si on enlève ce produit, ça va être la famine.
Bonjour,
huile de palme(s) (peu académiques), est aussi une ressource financière de la France à fric. Socapalm (officiellement Société Camerounaise de Palmeraies) est une société agro-industrielle opérant au Cameroun. C’est la plus grande entreprise de production d’huile de palme du pays, gérant des plantations sur quelque 78 529 hectares à Mbongo, Dibombari, Mbambou, Edéa, Kienké et Eséka, 32 500 hectares directement exploité et 18 265 hectares indirectement exploité via des plantations familiales. Le groupe Socapalm a 3 200 salariés, 2 338 planteurs sous-traitants qui auraient eux-mêmes 3 000 ouvriers agricoles. Au total, près de 30 000 personnes seraient dépendantes de Socaplam. Elle a été privatisée en 2000, date à laquelle elle est entrée dans le giron du groupe Socfinal par l’intermédiaire d’Intercultures. Le groupe français Bolloré contrôle lui-même près de 40 % de Socfinal et partage cette dernière avec les deux familles du groupe Rivaud (repris par Bolloré en 1995), Fabri et de Ribes. Donc si je lis bien le groupe Bolloré contrôle la vie de 30 000 salariés du cameroun.Socapalm a été source de problèmes sociaux et écologiques importants.
Avant sa privatisation, elle a confisqué sans compensation des terres appartenant coutumièrement aux populations locales et son expansion s’est faite au détriment des écosystèmes adjacents dont dépendaient ces mêmes populations. Leur souveraineté alimentaire en était ainsi menacée. En outre, les produits agrochimiques utilisés dans la monoculture et les rejets de son usine à Kienké polluaient les cours d’eau avoisinants. Dans la plantation, les conditions de vie et de travail avait entraîné la multiplication de grèves et de protestations8. Les revendications dénonçaient les baraquements et latrines collectives insalubres, le manque d’accès régulier à l’eau et à l’électricité, les travaux pour environ 7,6 euro par jour.Depuis 2008, Socapalm a engagé un vaste effort de rénovation de ses installations, villages et infrastructures. Une usine neuve et des villages neufs ont été construits ; les établissements scolaires rénovés ainsi que les structures médicales. Les reportages diffusés sur France inter, médiapart, rue89,le monde diplo et france2 n’y sont absolument pour rien. En 2012, Vincent Bolloré est la 11e fortune de France, avec 3,610 milliards d’euros selon Challenges. En 2015, il est classé 9e, avec 11,140 milliards d’euros. Cet ami intime de Sarko et de Anne Hidalgo n’en poursuit pas moins les journalistes qui nuisent à l’image de son empire. En avril 2016, Il est débouté d’une plainte contre le journal Bastamag, qui avait décrit des conditions des droits humains « catastrophiques » dans les plantations au Libéria où travaillent « des enfants de moins de 14 ans ».
C’est bien dans notre France et dans notre Europe libérale que se produisent de tels faits.
Salutations républicaines
Consommateurs, lisez les étiquettes, s’ils ne vendent plus, ils cesseront de produire, de déforester et cela enrichira un peu moins ces bons chrétiens que sont BOLLORE et consorts. Citoyens, réveillons nous !
Bonjour Maria,
Il est urgent d’aller discuter avec les dirigeants de ces multinationales des conditions de vie des
travailleurs de chaque pays producteurs sans arreter la production. Est ce q’Amnesty Internationale a organiser une entrevue avec les dirigeants ?
Huile de palme est trop grasse, mauvais pour la sante.
Le tabac lui est reconnu nocif mais ne sera pas interdit. Le soi disant paquet neutre va augmenter. Le contenu d’une cigarette est hyper toxique. Pourquoi augmenter son prix si son contenu est toxique ?
Manger du nutella, c’est bon
Amnesty International est elle une organisation sans peurs et sans reproches. On peut se poser légitimement la question. Une réponse sur son site officiel: « Qui finance l’action d’Amnesty International ? La très grande majorité de nos revenus provient des dons versés par des personnes dans le monde entier.Ces dons de particuliers permettent à Amnesty International de rester totalement indépendante vis-à-vis de tous les gouvernements et intérêts économiques et de toute idéologie politique et religion.
Pour mener notre travail de recherche sur les droits humains, nous ne sollicitons ni n’acceptons aucun fonds provenant de gouvernements ou de partis politiques, et nous n’acceptons de soutien que de la part d’entreprises triées sur le volet. » Belle déclaration de principe mais impossible de faire le tri dans les comptes publics des 2 organismes chargés des comptes. Donc on ne sait pas qui sont les « entreprises triées sur le volet ». De cette
« indépendance », aussi bien politique que financière dont elle s’est fait le porte-parole, Amnesty International apparait, par certains égards, être le contraire de ce qu’elle prône. En effet, comment ne pas voir un conflit d’intérêts lorsque Suzanne Nossel, Directrice d’Amnesty International USA de 2012 à 2013 a été l’assistante personnelle d’Hillary Clinton aux affaires étrangères américaines ? Cette même personne est à l’origine de la création du terme « Smart Power », soit la conjugaison entre une manière douce (soft) d’influencer, d’imposer sa puissance et une manière dure (hard) par la puissance militaire. Le « Smart Power » est dorénavant le cheval de bataille de l’administration Obama.
A.I qualifié pour traiter avec les entreprises? vous croyez que c’est une bonne idée ?
@faconjf,
Si on ne traite qu’avec les entreprises, ç’est à dire avec les dirigeants et les salariés, ce peut être bien. Une entreprise pour être reconnue doit avoir une entité salariés+ une entité dirigeants.
@tournesol « Si on ne traite qu’avec les entreprises, ç’est à dire avec les dirigeants et les salariés, ce peut être bien. » Réveillez vous nous sommes au temps des entreprises contrôlant la quasi totalité de l’info.
1) Vincent Bolloré est à la tête d’un groupe issu du capitalisme néocolonial français, et a pris de force Canal + pour asservir la chaîne cryptée à ses lubies.
2)Le financier franco-israélien Patrick Drahi, véritable symbole des excès de la finance folle, s’est lancé dans une course à l’endettement et a croqué en quelques mois Libération, le groupe L’Express avec ses innombrables publications, dont L’Expansion, L’Entreprise, L’Étudiant, Lire, À Nous Paris, Classica, et pris le contrôle de 49 % du capital de NextRadioTV (BFM-TV, BFM-Business, RMC), avec une option exerçable en 2019.
3) Le trio richissime composé de Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse, après avoir mis la main sur le groupe Le Monde, a élargi son empire en achetant Le Nouvel Observateur. Le même banquier d’affaires Matthieu Pigasse a par ailleurs investi dans le magazine Les Inrocks et la radio Nova, ainsi que dans Vice. À eux trois, ils possèdent désormais Le Monde, M, Le Monde des religions, La Vie, Télérama, Courrier international, L’Obs, Rue89, Vice, et comme actionnaire minoritaire Le Huffington Post.
4) Le milliardaire du luxe Bernard Arnault, après avoir avalé le premier quotidien économique français, Les Échos, s’est offert le premier quotidien populaire, Le Parisien. Il possède de ce fait Radio Classique, Aujourd’hui en France, Investir, et pour partie L’Opinion.
5) Le milliardaire libanais Iskandar Safa s’est offert le magazine de droite radicale Valeurs actuelles.
6= Arnaud Lagardère a en partie liquidé l’immense empire de son père mais a gardé le contrôle de trois grands médias : Europe 1, Paris-Match et Le Journal du dimanche. Le groupe est par ailleurs encore propriétaire de France Dimanche, Elle, Version Femina, Ici Paris, Public, Télé 7 jours, Gulli, MCM, Mezzo, Virgin Radio, RFM.
7) Martin Bouygues, le roi du béton, détient la première chaîne privée française, TF1, et donc TMC, NT1, HD1, LCI, TV Breizh, Histoire et Ushuaïa TV.
8) Serge Dassault, avionneur et marchand d’armes de son état, est à la tête du Figaro.
9) François Pinault, l’autre milliardaire du luxe, est le propriétaire du magazine Le Point.
10) Les Bettencourt contrôlent et financent massivement le journal L’Opinion.
11) Bernard Tapie contrôle La Provence.
12) Le groupe EBRA, propriété du Crédit Mutuel, détient les journaux régionaux Lyon Plus, Top Est, Le Bien public, L’Est Républicain, Les Dernières nouvelles d’Alsace, Le Progrès, Le Journal de Saône-et-Loire, Le Journal de la Haute-Marne, Vaucluse Matin, Vosges Matin, Le Dauphiné libéré, Le Républicain Lorrain, La Liberté de l’Est.
http://www.huffingtonpost.fr/laurent-mauduit/main-basse-sur-linformation/
Oui faconjf, je sais, il y a bien longtemps que je suis réveillée. Il devient une nécessité absolue de parler de la pauvreté dans ce monde afin de la résorber.
Bonne soirée