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La stratégie nationale du PS n'est pas celle que l'on voit

Les informations arrivent au compte-goutte mais elles contribuent toutes à échafauder le scénario d’une fin d’année politique surprenante. Elles indiquent que certains dirigeants du PS ont élaboré une stratégie de l’après Hollande leur paraissant inexorable. Pour eux l’élection présidentielle est perdue et les législatives deviennent l’objectif essentiel de l’année 2017. Ce plan méthodiquement mis en place repose sur trois temps en cours de positionnement destinés déjà à mettre en place l’échéance 2022 et celles qui précéderont. D’abord ils ont acquis la certitude que François Hollande hésite pour tenter de conserver un second mandat et qu’il leur faut donc se préparer à une rupture au sein de ce qu’il reste du PS. L’acceptation de la primaire vise simplement à révéler l’équilibre des forces en présence avec ou sans Hollande ! En secret personne ne croit en sa victoire surtout si Juppé confirme sa domination à droite mais tout le monde la souhaite publiquement. Or dans les états-majors parisiens et dans les rédactions qui comptent, l’éventualité d’un renoncement apparaît comme de plus en plus probable.
A tous les niveaux on tente donc de s’agiter afin de simuler une présence aux primaires de l’actuel occupant de l’Elysée. Encouragé par une poignée de courtisans, et de dirigeants d’appareils qui veulent préserver les équilibres du PS le sortant fait comme si… Pas question de laisser transparaître le moindre indice de telle manière que la campagne soit retardée au maximum. En arrière-plan il y a un autre moment clé : le congrès du parti qui interviendra dans un an. « « Il me semble qu’un certain nombre de candidats sont plus candidats au congrès du Parti socialiste qu’à l’élection présidentielle, et qu’ils le savent eux-même », a estimé Bruno Leroux, président du groupe des députés de la majorité. « Il faut cette primaire pour opérer un rassemblement plus que pour choisir un candidat » a-t-il poursuivi. Le sous-entendu est clair. Inutile d’espérer pour Hamon constituer autour de lui une majorité interne dangereuse. On se concentre déjà sur les désignations des municipales 2020. Personne dans la camp Hollande n’est dupe de cette manière classique de recréer des « courants » et tout sera fait pour parvenir à obtenir une nette majorité pour un candidat qui pointe le bout du nez : Manuel Valls !
Ce dernier conscient de la nécessité d’être présent face aux offensives d’Emmanuel Macron et d’Arnaud Montebourg a commencé à monter au créneau dans les grands médias.  Emmanuel Macron, lui aussi, accélère son calendrier, estimant  qu’il a intérêt à se déclarer avant que François Hollande n’annonce… sa décision. Impassible, très distant, Hollande attend le bon moment pour les laisser s’expliquer.
En attendant ceux qui tiennent les rênes du parti font le maximum pour que soit désignés dans toutes mes circonscriptions de députés pouvant rester à gauche des candidat(e)s compatibles avec un nouveau PS à construire après l’inévitable départ des « ex-frondeurs ». « Il nous faudra un groupe à l’Assemblée solidaire dans l’opposition et positionné pour 2022 sur la base d’une orientation « socialo-libéro-centriste » à l’Allemande permettant en cas de poussée très forte du FN du participer à un « gouvernement d’union nationale » explique en douce l’un de ces responsables nationaux. Actuellement les parachutages, la réservation de circonscriptions (3° en Gironde par exemple) vont toutes dans ce sens : tout faire pour empêcher l’aile gauche du PS de constituer un groupe potentiel trop nombreux au Palais Bourbon avant le Congrès. Pour le renouvellement du Sénat la même tactique est de mise. La majorité actuelle du PS fera les concessions nécessaires au PC et les écolos « Hollando-compatibles » pour les prochaines sénatoriales avec le même objectif qu’à l’assemblée.
« En politique tout n’est que rapports de forces » m’avait confié il y a maintenant 40 ans un leader girondin du courant rocardien. Rien n’a changé. Or l’hémorragie interne au PS (démissions, non-renouvellement d’adhésion) au cours de ces derniers mois a singulièrement affaibli « l’aile gauche » et a donc renforcé en pourcentage les pro-Hollande. Ils le savent et dans bon nombre de fédérations ils se savent encore nettement majoritaires, ce qui sera très important courant décembre. Si Hollande souhaite partir, c’est une certitude, il l’emportera en l’état actuel de la mobilisation autour d’éventuelles primaires. Jean-Luc Mélenchon attend cette échéance avec délectation car selon le résultat il sera vite en position de véritable recours à la gauche de la gauche. Mais quel que soit son score il aura bien du mal à trouver un nombre de députés suffisant à son action après le premier tour de la présidentielle.
En fait la classe politique en général concentre discrètement ses forces sur les législatives du mois de juin 2017 ! Les manœuvres par petits pas sont en cours. A gauche comme à droite !

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Cet article a 3 commentaires

  1. bernadette

    Bonjour,
    Les electorats respectifs s’enfoncent dans un trou, sauf certains qui résistent en apportant un peu de sérieux.
    Une montée de la violence fait rage comme dans l’Essonne. Hommage à ces hommes de terrain.

  2. faconjf

    Bonjour,
    grande tristesse de voir l’espoir de 2012 jeté au fossé et avec lui ce qui fédérait les forces de gauche. Tristesse que de voir que chacun se dispute les lambeaux du pouvoir pour maintenir son propre statut.
    Colère, grande colère de constater l’inertie du pouvoir à contrer les voyous qui agressent sauvagement les forces de l’ordre qui menacent le business des cités.
    Dégoût, immense dégoût en sentant l’odeur pestilentielle de cette cuisine électorale.
    La déroute annoncée pour le PS, ou ce qu’il en reste, ouvre le champ de la sociale démocratie libérale qui tourne le dos aux valeurs historiques pour se jeter dans les bras des capitalistes.
    Demain il faudra tout reconstruire, combien serons nous pour défendre les VRAIES valeurs humanistes…
    Salutations républicaines

    1. bernadette

      Bonsoir,

      Ces primaires m’insupportent.
      Juppe, il a tue la secu. Sarko et son equipe ont supprime les casernes, restructure et supprime des milliers de postes de fonctionnaires (polices, gendarmes, palais de justice etc…). Quant à Schengen (volet européen) rien. Quant à Hollande et son équipe ont développé un peu plus de chômage et n’ont rien fait pour la cause industrielle française.
      Sortons de l’Euro, cette monnaie qui fragilise l’eco nomie francaise. Arrêtons cette guerre impitoyable en Syrie.

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