Colloque aujourd’hui de l’établissement public foncier de la région de Bretagne sur le thème de la revitalisation des centres-bourgs : plus de 700 participants ! Je reviens toujours émerveillé par cette capacité bretonne à se mobiliser sur les sujets d’aménagement du territoire ! Il est vrai que le thème est d’une brûlante actualité car on ne compte plus les villes, les villages qui voient s’enfuir de leur cœur tous les services, au sens large, indispensable au bien vivre. La disparition inexorable de certaines formes de commerces, la raréfaction des antennes des ex-enterprises publique ( quand ce n’est pas leur disparition totale), la disparition de la vie associative organisatrice d’événements mobilisateurs entraînent des modifications profondes de la structuration des centres des villes ! Il faut y ajouter les déséquilibres au sein des intercommunalités ou des centralités dans les communes nouvelles ce qui complique singulièrement la tâche des élus !
En fait toute la journée a été le reflet de la société actuelle : l’économie, rien que l’économie et toute l’économie a été au cœur des interventions ! Sauvons le cœur des villages en déshérence par le retour des métiers d’antan… et des commerces des cartes postales du début du siècle passé ! Il y avait pourtant eu en ouverture une remarquable intervention d’une universitaire nantaise qui avait placé le vrai débat sur le terrain des réalités sociales ! En parlant d’une société alzeimerisee car elle a perdu ses repères dans le temps, dans l’espace et en matière de communication. On ne reconnaît plus dans le quotidien ces paramètres! Le rôle des élus devient donc essentiel car ils doivent mettre en œuvre un projet politique global et surtout pas en rester au niveau des ratios, de la juxtaposition des mesures ponctuelles sur un secteur particulier !
J’ai défendu que la revitalisation passait par des choix politiques forts. En plus de 30 ans de mandat local j’ai entendu les mêmes jérémiades, lu les mêmes constat des spécialistes de l’économie de proximité, entendu les mêmes propositions, les mêmes solutions! Les commerces ont muté, les personnels ont changé Mais les discours restent identiques. Le mot politique s’efface de plus en plus alors qu’il faut avoir une vision dépassant le centre ville pour véritablement le sauver. Ce n’est jamais en se repliant sur un quartier, une zone particulière que l’on parvient à lui redonner vie ! Une collectivité morte ne peut avoir qu’un cœur mort !
Les lieux culturels, l’animation associative permanente, les services de proximité locaux, le choix de l’urbanisation via le document d’urbanisme, les options de mobilité, les facilités accordées aux implantations des activités, la diversité des types de commerces allant de la grande distribution à la boutique, le logement reconsidéré, des aménagements de lien social, de nouveaux lieux de travail, un projet de développement communal ( patrimoine identité, manifestations) constituent les secteurs aussi importants les uns que les autres. Sans affichage d’un projet social, solidaire et durable il n’y a pas de centre ville réellement revitalisé ou restant vivant.
En fait la dynamique du centre n’est que le reflet de la politique globale de la collectivité ! Tous les témoignages l’ont démontré lors du colloque ! Le béton désactivé , les trottoirs, les aménagements s’ils sont utiles et même indispensables ne constituent que la résultante de choix politiques et jamais la finalité ! Les exemples fournis par Luzy (Nièvre), Marcolés (Cantal), de Laz (Finistère) n’ont pas modifié ce constat : passion pour leur commune, prise de risques dans l’innovation, recours à la citoyenneté agissante, co-construction du développement ! Bien évidemment les débats sur les moyens ont surgi mais les réussites existent sans déploiement de moyens considérables.
Il appartient à l’économie de se prendre en mains et surtout de s’adapter aux véritables besoins de la clientèle (produits, tarifs, horaires, intégration locale) pour réussir ! Personne ne viendra garer sa voiture sur un beau parking si les activités qui le bordent ne sont elles-mêmes attractives! Ce n’est pas toujours agréable à entendre mais c’est le franc-parler qui l’exige! Ce colloque en aura parfois manqué !
En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
La revitalisation des centres bourg est une ineptie du moment. Avec ce systeme c’est mettre a dos les populations parce que le droit de propriete existe.
Puisque le franc parle existe chez les elus, c’est plutot les ressources humaines.
Il serait bien d’expertiser ces fameux PLU qui ressemblent a de la feodalite.
Le moyen age, nous y sommes.
Bernadette, pourriez-vous préciser SVP?
Oui Catherine, je trouve Que ces plans locaux d’urbanisation ressemblent a la vie du moyen age.
Apres constat le gel des terres constructibles pour certaines petites communes rurales et bien evidemment des petits viticulteurs tout aussi
pauvres
que la commune sur laquelle ils vivent et exploitent les quelques rangs de vigne. Les retraites a 870 euros. Les Bordeaux ne se vendent pas cher mais les charges et les impots, il faut sortir plus des 3/4 des revenus.
Descente de la rue Gambetta à Libourne (pour ceux qui ne connaissent pas LA rue commerçante plein centre de la ville), compté une quinzaine de vitrines fermées.
Question dans un magasin de vêtements féminins moyen/haut de gamme:
« Pourquoi tous ces magasins sont-ils fermés? »
Réponse: « loyers trop chers…. »
« Et vous pourquoi vous restez? »
« Parce que le propriétaire a accepté de baisser le loyer de moitié…. »
« Et les affaires marchent? »
« Plutôt bien donc on reste… »
« Et vos collègues qui ferment ils vont où? »
« A Arcachon… »
Et la ville, toujours la Ville, le centre Ville et son economie de proximite. Pour les autres autour de la Ville qui sont des variables d’ajustement qui votent de moins en moins ou FN.
il me semble aussi que les loyers exigés sont un des facteurs majeurs des problèmes des commerçants de centres villes , exemplaire dans le Médoc.Il suffit de voir le turn over des candidats aux activités économiques même saisonnières dans les villes de la côte Médocaine pour le comprendre , et l’attractivité des biens proposés ainsi que les méthodes de vente sont également en question.
Pour moi, il me semble que l’accessibilité au centre ville est un problème, loin d’être insurmontable de ma part, mais pour les personnes « pressées » le choix va vers les commerces extérieurs ou le stationnement est gratuit.
Puis à il regardait de plus près avec les galeries « marchandes » on peut ce croire en centre ville ou bourg tant le chaland est divers.
Le point manquant est la diversité des parfums et ambiances, voire la convivialité. En somme l’idée du commerce d’antan.
Puis, je pense que les petites camionnettes Jaunes ou de couleurs au sigle é- font aussi à la raréfaction du lèche vitrine.
Puis que nos élus réfléchissent à deux fois avant d’accorder le permis de construire à ces grandes surfaces……………