Comme le veut une nouvelle technique journalistique bien en place, les « télés perroquets » et leurs pendants radiophoniques ressassent sans arrêt la vérité des apparences. Une véritable plaie pour la démocratie car elle anesthésie totalement la réflexion des gens n’ayant pas d’autres occupations que de suivre cette vision d’une actualité répétitive. En fait ils interprètent des pourcentages, ces éternels pourcentages, dont l’intérêt est plus que limité car ils reposent sur deux bases peu solides : un nombre inférieur à 50 % de l’électorat potentiel de votes exprimés et une prévision erronée du second tour puisque l’on doit additionner seulement des voix. Ces pseudos analyses électorales conduisent à des titres fracassants, à des annonces tonitruantes n’ayant aucun sens car seulement faites pour désinformer et nullement informer. La presse quotidienne régionale est à cet égard globalement beaucoup plus proche des réalités mais elle n’a pas le même impact ! Pour essayer d’être clair et aussi méthodique que possible on peut faire quelques constats simples :
Première clé : Il existe un principe maintes fois vérifié qui dit : « au premier tour on choisit, au second tour on élimine ». Si l’on applique ce principe à une triangulaire on peut espérer que dans certaines situations le FN ne fasse pas le plein de ses voix. Faut-il aussi rappeler que le FN n’a qu’un seul espoir : voir son électorat se maintenir car il n’a pas de réserve disponible à un niveau décisif car elle ne serait constituée que par celles et ceux qui se sont déplacés au 1° tour et qui n’ont pas voulu déjà voter pour eux. Il est donc sur ses bases maximales à quelques centaine des voix près. On l’a constaté aux cantonales ou partout il a légèrement mais réellement perdu des électrices et des électeurs entre les 2 tours. Ce sera à nouveau constaté…
Deuxième clé : aucun report de voix se fait intégralement lorsqu’il n’y a pas liste commune puisqu’il faut que le votant perde son « identité » en acceptant de soutenir un camp qu’il a parfois combattu au premier tour. Mais pour que joue cette addition des suffrages faut-il encore qu’il y ait des suffrages disponibles. Or l’erreur qui va totalement couler les ex-UMP c’est qu’ils n’ont plus aucune réserve. Et même si par miracle 1 à 2 % de l’électorat se mobilisait en supplément ce serait une équitable répartition entre les camps en présence. Seule la gauche possède un patrimoine de votants qui ne se reporteront pas majoritairement vers la droite (20 % environ seulement). Les listes LR ont donc une très faible marge de progression. Pour elles ce premier tour est une défaite cuisante travestie en espoir de conquérir au maximum 2 ou 3 régions. Et encore. C’est un cuisant échec pour les candidats présentés avec le label Sarkozy et une défaite pour celle imposée par Juppé…
encore une fois le Maire de Bordeaux échoue dans un scrutin hors des municipales. Il n’aura à ce jour gagné aucune des élections (cantonales puis départementales, régionales , législatives) auxquelles il a été associé ou décideur en Gironde ou en Aquitaine. Et l’ex-UMP le sait déjà ! Il va rester en retrait alors que Sarkozy va devoir aller au charbon pour ses concurrents Bertrand et Estrosi !
Troisième clé : Une fissure est née entre le bloc sarkozyste et les « centristes » qui ne pardonneront pas à ce dernier leur défaite et le fait qu’ils les aient contraints à rester en lice en midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon où il existe justement une forte tradition « radicale ». Les traces se retrouveront dans les urnes pour certainement un nombre de voix assez substantiel. Les radicaux de gauche oublieront une part de leur amertume dans certains secteurs car ils ont été taillés en pièces par le FN dans leur fief.
Quatrième clé : Le PS n’a pas tremblé et à vite exploité l’annonce du « ni..ni… » sarkozyste. Fillon, Juppé, Lemaire contraints de ne pas renoncer au combat sont passés sous la table. Vals a été droit dans ses bottes républicaines lundi soir bloquant ainsi l’opinion publique modérée sur une position courageuse de « chef » résolu et intransigeant. En terme d’image il va accentuer sa remontée dans les sondages. Le choix de l’Élysée dimanche soir a été rapide, fort et conforme à tous les actes liés aux attentats. Le duo Hollande-Vals a opposé une posture solidaire quand l’ex-UMP rompait une fois une « union républicaine » possible contre un autre « ennemi » et dans une autre « guerre ».
Cinquième clé : Quel que soit le résultat du second tour après les fêtes va s’ouvrir une terrible période des « primaires » au sein de la droite et sur les plateaux de télévision on va immédiatement régler les comptes. La Droite a tout à perdre tellement elle a annoncé la déroute totale des socialistes. Tout résultat supérieur à 2 régions conservées sera considéré comme une vraie preuve positive surtout si Estrosi et Bertrand tombent face au FN !
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« La Droite a tout à perdre. »
Comme on serait heureux qu’elle perde tout, surtout son petit calife, entraînant l’extrême dans sa chute !
Ce qui est désolant, c’est le comportement de l’UDI et du Modem. Comment prennent-ils l’appel de Calmels vers le FN. Vont-ils encore avaler leur bulletin de vote.
Comment dans ce genre d’élection peut-on estimer les % UMP, UDI et Modem. Il serait intéressant de la savoir cela nous donnerai un autre aperçu de nos droites.
Pas grand commentaire cette fois: on abandonne le fond pour des commentaires de tactique, électoralistes, donc sans intérêt. Je m’abstiendrai à nouveau dimanche: vous agitez à loisir le chiffon noir et vous lui faites une publicité permanente, comme les médias que vous critiquez ! On ouvre la télé : le FN, avec ses blondes qui paradent. On ouvre la radio ? Le FN avec des « spécialistes » qui diluent, des sociologues qui dissertent. Hier même système, on avait les « spécialistes » de Daech mais pas les responsabilités des va-t-en guerre (Irak, Syrie, Libye, Mali…) Le danger, c’est le FN ? Grâce à qui ? Qui gouverne aujourd’hui ? L’Union européenne, le FMI non plus ? Valls Hollande vous rassurent ? Pas moi. Et Sarkozy-Juppé ou Lepen pas davantage. A la prochaine.