Demain on oubliera mais il sera trop tard

Le déluge qui s’est abattu sur la Côte d’Azur déchaîne les commentaires des habitués de du journalisme alimentaire des plateaux « repas »sur les chaînes des télés perroquets qui ressassent à l’infini le creux de leurs analyses ! Chacun y va de son appréciation sur un « phénomène exceptionnel » récidivant dans le sud de la France depuis déjà une dizaine d’années ! Bientôt tous les départements du Sud Est où du Sud-Ouest auront été touchés par une catastrophe « naturelle » liée à l’eau venant de ciel « tropicalisé » par le réchauffement climatique. C’est inexorable et prétendre comme l’a fait l’insupportable donneur de leçons qu’est Christophe Barbier que François Hollande a eu tort de faire le lien entre la COP 21 et ces événements relève de l’acharnement thérapeutique contre le Président ! Bien entendu que François Hollande a eu raison ! Il faut que l’opinion publique mesure l’impact des non-décisions éventuelles sur la vie quotidienne des générations futures. Or même directement touchés les gens se réfugient derrière des mesures ponctuelles quand l’enjeu est planétaire !
Sauf à être d’une malhonnêteté incommensurable on est certain que ces phénomènes climatiques quasiment tropicaux, sont liés à l’aggravation des températures des masses nuageuses remontant de plus en plus fréquemment du Sud ! Le fameux climat méditerranéen ou tempéré dont on parlait au cours moyen il y a quelques décennies n’existera plus dans à peine 20 ans ! Orages violents, sécheresse durable, incendies ravageurs, crues incontrôlables, vents violents : le dérèglement climatique est un paramètre qui va entrer quotidiennement dans l’actualité mondiale et même seulement française ! Il suffit de compter en 2015 le nombre de zones du territoire national classées en « catastrophes naturelles » pour s’en persuader. Et chaque fois on cherche des responsabilités locales : alertes insuffisantes ou tardives, mauvais entretien des exutoires de crues centennales mais récidivantes dans des délais réduits, travaux de protection minorés pour ne pas évoquer les méfaits de la croissance qui sont illustrés par une urbanisation demandée mais vite condamnée par celles et ceux qui en ont profité.
Des précipitations violentes et démesurées comme celles qu’a connues la Côte d’Azur ne font pas les mêmes dégâts en Afrique subsaharienne que dans des villes denses et imperméabilisées pour ce que l’on appelle le confort quotidien des « habitants contribuables ». Conserver des trottoirs engravés ou pire en terre avec herbes, laisser des fossés recueillir l’eau plutôt que des réseaux qui en accélèrent l’écoulement, prévoir des bassins d’étalement sur des terrains dont les heureux propriétaires espèrent qu’ils deviendront constructibles, faire un PLU luttant contre l’étalement : autant de décisions ardues pour les élus et surtout critiquées par les populations.
Il faut une prise de conscience globale et faire admettre que chacune et chacun d’entre nous à sa responsabilité dans les conséquences des déchaînements réputés un peu facilement naturels ! La COP 21 sera décisive sur les principes mais en aucune façon sur les moyens à mettre en œuvre. La croissance a un prix à payer et elle montrera tôt ou tard ses limites. On les atteindra très vite mais dès demain quand les plaies de la Côte d’Azur auront été pansées on oubliera les paroles présidentielles sur le rendez-vous de Paris ! Quitte à reprocher aux politiques de trop en parler et de ne rien faire !

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