CANTONALES – Le "Métropoly" seul programme de la droite

Dans Sud Ouest du 7 février, édition Bordeaux, article « Changer la recette », Alain Juppé se déclare « pour la disparition des départements » et précise que l’institution « tourne le dos depuis trop longtemps à la Ville et à la Métropole ». C’est la raison pour laquelle il se rend sur le territoire départemental pour expliquer qu’il faut voter pour les candidats d’une Droite dont une grande partie… revendique une place de croque-mort…

Incroyable que cette situation où, sur tous les dépliants de campagne on affiche la mine réjouie du « maire-Président de la cogestion de la métropole-candidat putatif à l’Élysée » recommandant de voter pour des femmes et des hommes dont le principal objectif consisterait à détruire la collectivité dont ils auront revendiqué la gestion ! D’ailleurs actuellement dans les boites aux lettres les Bordelais reçoivent une publication bleu UMP avec en couverture le visage souriant de celui qui est content de son effet ! On est en plein ambiguïté avec une volonté de suppression à long terme et une récupération du supposé condamné à court terme !

Il suffit d’avoir l’immense courage de lire le roman programme de celui qui s’affirme futur président otage du Palais Rohan pour découvrir dilué dans la masse les éléments qui démontrent que Bordeaux rêve de récupérer les efforts de gestion effectués par le Conseil général et sa capacité d’investissement de 200 Millions d’€ !

On trouve ainsi page 10 de ce document pour insomniaque cette affirmation que tous les habitants périurbains ou ruraux devraient mettre dans un coin de l’esprit : « Il y a en Gironde un moteur qui est Bordeaux ». Dont acte ! Mais ensuite on annonce clairement ce qui va arriver : « chaque fois que la métropole bordelaise investira dans l’intérêt de la Gironde et des Girondins elle pourra compter sur la présence du Conseil général à ses cotés et sur son soutien ». Il manque : l’adjectif « financier »…

Voici donc une collectivité territoriale qu’il faut « supprimer » mais qui sera pressuré avant de mourir pour réanimer une ville ayant eu les yeux plus gros que le ventre de ses finances ! Et illico Le maire de Talence s’empare de cette opportunité en réclamant la participation du « moribond » au financement du tram… alors que la métropole bénéficie (contrairement au Conseil général qui n’en bénéficie pas et qui n’a pas de compétence sur la CUB) de la contribution « transports » des entreprises.

Il en sera bientôt de même sur le grand stade (et le pire est à venir pour son fonctionnement), sur la cité des civilisations du vin ou pour d’autres investissements à la gloire de Bordeaux dont le Conseil général n’a absolument aucune certitude sur leurs retombées positives sur le territoire périurbain et rural de la Gironde ! Et pour régler tout ça la Droite énergique propose la nomination d’un « vice-président en charge des relations entre le Département et la Métropole » (page 11). Une trouvaille qui permettra certainement de caser un UMP qui arrangera les petites affaires entre amis et résistera farouchement à… Alain Juppé ! Le principe en sera simple : « mutualisons les dépenses… et récupérons les bénéfices » avec à terme une destruction du Conseil général à selon ce qui se passe dans le Rhône !

La droite emploie régulièrement l’argument d’une fiscalité départementale qui pèserait lourdement sur le contribuable bordelais et qui n’en verrait pas le bénéfice. C’est d’une démagogie sidérante mais habituelle pour des conseillers généraux bordelais qui n’ont jamais voté le budget, se sont débinés quand il était difficile de ne pas l’approuver et on rudement déserté l’hémicycle quand il fallait lever le doigt ! Les impôts sur Bordeaux sont très élevés car les bases d’imposition le sont. Or le Conseil départemental ne perçoit sur la ville que… le foncier bâti (seulement 18 % de ses recettes). Notons que tous les locataires ou les non-propriétaires ne contribuent absolument pas sur Bordeaux au financement des prestations qu’ils perçoivent puisqu’ils ne payent pas de Foncier bâti ! Selon les chiffres officiels des services fiscaux on peut considérer que 67 % des habitants de Bordeaux sont tellement pressurés par le Conseil général qu’ils ne sont que 33 % à régler une participation (environ 1/3 de la somme réglée) pour, par exemple financer les collèges, les EHPAD, les structures spécialisées, les Maisons de la solidarité et d l’Insertion ou la solidarité humaine.

Bordeaux Métropole reçoit 46% des dépenses totales du Département pour une population qui représente moins de la moitié du département. Il se trouve que 57% des dépenses sociales du Département sont affectées su ce territoire créateur de richesses économiques collectées par les finances de l’ex-CUB concentre également la plus grande précarité, en nombre comme en disparité.

En fait tout le programme dilué, disert, imprécis, gavé « d’enfoncement de portes ouvertes » ou témoignant d’un ignorance absolue du fonctionnement du Département relève du règlement du « Métropoly » que c’est certain la Droite girondine otage de la nouvelle popularité de Juppé veut instaurer avec le conseil départemental ! Les habitants de la Métropole ne doivent pas se laisser attirer par le miroir aux alouettes d’un roman à l’eau UMP ne reposant sur aucune vérité !

En ce qui me concerne, je me battrai sans concession et sans défaillance contre la main mise de la Métropole (d’où qu’elle vienne !) sur les moyens du Conseil départemental qui est le garant de la poursuite de la solidarité territoriale dont ont besoin les Girondines et les Girondins des secteurs périurbains et ruraux !

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