Une manifestation de contestation qui ne transportera personne

La France serait-elle devenue une contrée ingouvernable et impossible à adapter au monde moderne. Le principe voulant que l’intérêt général ne puisse être que la conjonction contradictoire des intérêts particuliers se développe chaque jour un eu plus rendant utopique toute réforme ! La moindre annonce provoque l’ire catégorielle d’une frange de la population plus ou moins motivée. De plus en plus gouverner c’est décevoir puisque rien ne doit changer sauf si la modification touche le voisin. Il est donc devenu totalement illusoire d’adosser une mesure à une valeur politique au sens noble du terme. Elle se heurte inexorablement au mur des égoïsmes dans une société niant l’évidence avec le même courage qu’une autruche préférant se mettre la tête dans le sable plutôt que de regarder devant elle. Tout le monde admet que le réchauffement climatique va faire des ravages dans des délais très courts avec des dérèglements climatiques en augmentation, que la pollution va causer des millions de morts ou que la solidarité entre les humains ne peut plus reposer sur le profit. Or nous continuons à aller par indifférence vers le précipice comme les rats charmés par le joueur de flûte.

Le transport routier reste par exemple une nuisance caractérisée souvent inutile pour l’ensemble des habitants à cause du bruit, de la dangerosité sur les routes, le dégagement de polluants désormais considérés comme cancérigènes… Et alors ? Le transit européen devient exponentiel à des conditions économiques concurrentielles totalement faussées mais il est impossible de le réguler par une écotaxe pourtant indispensable ! C’est ainsi que La Fédération nationale du transport routier (FNTR), a demandé, l’ouverture de «négociations immédiates» sur la «taxe Royal», menaçant d’organiser une mobilisation nationale à la rentrée «à défaut de résultats concrets et tangibles». Les bonnets rouges vont donc être ravis et les poujadistes de tous poils vont sauter sur l’occasion ! Réunie en «session extraordinaire», la FNTR rejette la deuxième mouture de l’écotaxe proposée par Ségolène Royal et qui instaure un péage de transit pour les poids lourds. Dans un communiqué, elle dit vouloir négocier avec les pouvoirs publics sur la «suppression» ou la «révision complète» du dispositif. Rien n’avancera car il suffit à la FNTR de payer ses salariés pour bloquer les routes et le payss e mettra à trembler. Personne n’accepte de soutenir une mesure financière destinées à freiner le « tout routier » mais beaucoup préfère se plaindre de la pollution !

«Ça n’a rien à voir avec le transit, c’est le transport routier français qui est touché, et notamment le transport de proximité», a déclaré le délégué général de la FNTR, qui dénonce une «rupture de l’égalité territoriale, avec des régions très touchées et d’autres pratiquement exonérées de l’écotaxe nouvelle mouture». Bien évidemment la Bretagne appartient à cette catégorie et il n’est pas possible de ne pas évoquer l’impact du trafic routier d’une région à l’autre.

Le nouveau dispositif, adopté au Parlement fin juin, entrera en vigueur au 1er janvier 2015. Il concernera les camions de plus de 3,5 tonnes circulant sur un réseau de près de 4.000 kilomètres de routes nationales et locales très fréquentées par les poids lourds. Trop agressif pour les uns. De la roupie de sansonnet pour les autres !

Dans une résolution, la Fédération demande aussi la mise en place d’un «plan de soutien au transport routier de marchandises visant à améliorer la compétitivité des entreprises». Elle refuse bien entendu les moyens de la financer et surtout elle se tourne vers le Conseil général dont elle demande par ailleurs avec les élus UMP la disparition. «On ne peut pas résumer les difficultés de notre secteur à la seule écotaxe, on voudrait que soient traitées également en urgence les autres difficultés de la profession», estime le Président qui cite des «garanties sur la taxe carbone» et un «alignement de notre réglementation sociale sur la réglementation européenne». Et pendant ce temps tout un chacun prendra de la particule ce qui ne le rendra pas noble !

La situation est dramatique et sans vergogne les camions roulant plein pot sur l’axe Espagne Paris Bruxelles ont de beaux jours devant eux puisque d’autres groupes s’opposent aux structures ferroviaires utiles pour le transport des marchandises non périssables. Bref c’est insoluble et même titanesque comme réforme. Le changement c’est pour maintenant ? Non c’est une certitude car les esprits sont réfractaires !

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Cet article a 3 commentaires

  1. Eric Batistin

    Difficile d’encourager le « ferroutage » quand Geodis est une filiale à 98,40 % de SNCF Participations depuis juillet 2008…
    Plus les camions roulent, plus l’entreprise gagne… Les mettre sur un train ne semble pas être la préoccupation première de la SNCF.

  2. J.J.

    Nous pouvons encore faire référence à ce « bon La Fontaine » et sa grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf.

    Et puisque nous sommes dans les marécages, nous pouvons également évoquer le théorème du nénuphar, du professeur Jacquard.

    De plus à chaque projet de réforme annoncé, et qui risque d’impacter (bien faiblement ! ) les nantis, nous avons toujours la tarte à la crème : « si cette réforme s’applique, nous serons obligés de licencier ». Ça fait 50 ans que je l’entends, celle là.

    Sans vouloir jouer les Cassandre, je crains que toutes ces surenchères ne nous amènent à, non une Lutte, mais à une catastrophe finale.

  3. Ythier Le Sapiant

    La veille de la catastrophe, il nous reste encore la moitié du lac à couvrir …

    Suis pas sûr qu’une mesurette fiscale suffise.

    La solution, c’est une nouvelle loi du 8 avril 1946, appliquée aux transports.

    Pour cela un nouveau Conseil National de la Résistance aux marchés est incontournable.

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