La coupe du monde du fric… celle du frac aussi car dans les grands hôtels brésiliens les repas officiels vont se succéder à quelques encablures de lieux où l’on crève la dalle. C’est ainsi que le foot spectacle qui ne s’assume pas coûte cher aux peuples mais rapporte gros aux profiteurs de toutes catégories comme d’ailleurs les jeux olympiques ou le Tour de France. Exploitation économique. Exploitation politique. Exploitation idéologique. Il ne faut vraiment pas être regardant (et beaucoup le sont!) pour goûter à cette entreprise de spectacles qu’est devenue la FIFA. Rongée par les scandales financiers jusqu’à la moelle, perdue dans le labyrinthe des compromissions, superficielle dans tous les domaines, elle gère un « patrimoine » et une « rente » sans aucun état d’âme et s’inscrit donc pleinement dans le contexte mondial actuel du profit coûte que coûte ! Le cahier des charges reste toujours le même comme pour tous les événements de grande ampleur (mais ça descend la hiérarchie!):faire payer les investissements et le fonctionnement à la puissance publique mais privatiser les bénéfices établis par contrat. Avant même qu’une seule paire officielle de chaussures à crampons soit entrée sur une pelouse, les comptes sont faits ! Les estimations tournaient autour de 11 milliards d’euros pour la coupe du monde du footfric et celle des Confédérations mais cette base a été largement dépassée. On arrive à un coût de plus de 60 euros pour chacun des 194 000 000 habitants du Brésil rien que pour les investissements. C’est forcément trop cher pour un pays dans lequel le salaire moyen mensuel se situe à légèrement plus de 620 €…
Certes on évoque toujours les retombées économiques pour l’organisateur mais on oublie qu’elles sont sans aucun rapport avec les frais globaux (3 milliards pour 600 000 touristes espérés et 0,4 points de croissance dont on ne dit pas pour qui?). Les stades ne seront amortis que dans de nombreuses années et les infrastructures auront du al à servir aussi intensément que durant l’épreuve. D’ailleurs on commence sérieusement à réfléchir sur ce sujet puisque Anne Hidalgo, nouveau maire de Paris, a bien du mal à se lancer dans un candidature olympique. Un président d’une grande fédération française me confiait que selon lui » la France n’aura plus jamais les moyens de se lancer dans des telles organisations compte tenu de la surenchère organisée ». Seuls des pays asiatiques, des émirats pétroliers (Qatar!) ou des dictatures soucieuses de leur image sacrifieront des milliards au ballon rond ou à des compétitions plus ou moins frelatées. Tout repose en effet sur le monumental cahier verrouillé des charges imposé par les fédérations. Tout est en effet mis en œuvre pour qu’elles se gavent financièrement. Déplacements fastueux ds dirigeants (on se souvient de la facture de grands crus laissée en Corée par quelques dirigeants français), partenariats économiques, droits télévisés… représentent des pactoles colossaux. Les recettes envisagées par le secrétaire général de la FIFA sont estimées à 4,5 milliards d’euros. Il y aura les frais chiffrés à 2 milliards dont « 1,5 laissés sur place. » Il devrait donc entrer dans la caisse de cette docte assemblée peu sensible au fric comme on a pu le constater pour la désignation spontanée et réfléchie du Qatar au minimum 2,5 milliards ce qui devrait permettre d’attendre 4 ans ! On comprend mieux pourquoi les Camerounais attendent un geste pour leurs primes et surtout pourquoi le pays vainqueur recevra 26,5 millions !
Ce déluge de milliards a de quoi mettre en ébullition le vrai peuple brésilien, celui qui trime pour quelques euros et qui souffre chaque jour davantage, qui vit dans la saleté, dans la violence, dans l’injustice, dans la haine, dans la peur, dans le racisme… Il faut comprendre qu’ils se rebellent, qu’ils se révoltent pour une part d’entre eux. Dans ce contexte les préoccupations des grands dirigeants du « footfric » restent les mêmes. Ils défendent l’éthique car eux savent que les gens les plus pauvres ont surtout besoin de pain et de jeux depuis des siècles. Alors sils seront très attentifs à ce que « le crime organisé ne parvienne pas à manipuler les matchs du Mondial puisque « cet événement va générer les plus grands paris et les plus gros gains ». Il ne faut surtout pas que le « petit peuple » soit spolié et ça c’est une mesure « morale » irremplaçable. Encore des milliards qui vont partir dans des poches déjà pleines…mais il restera pour des millions de gens seulement le rêve. Voyez bien que la FIFA est désintéressée !
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On se demande pourquoi le sport,
vecteur naturel d’enseignement civique,
ne mène plus au dépassement de soi,
mais au dépassement à 200 à l’heure,
par la droite,
sur la voie de bus,
la nuit,
au volant de quelque grosse bagnole,
dans une ville abandonnée à la violence.
Et bien pour la raison suivante:
l’important est de participer
à l’humeur ambiante !
Je ne serai pas spectateur de ce « footfric » !
C’est indécent !