Il y a des journées consacrées à des milliers de causes toutes moins justifiées les unes que les autres. Elles sont surtout destinées à donner bonne conscience aux femmes et aux hommes n’ayant pas le reste du temps l’envie ou la possibilité de penser au sujet « sanctuarisé ». Il arrive aussi que beaucoup de ces « fêtes » soient strictement commerciales. Autrefois chaque corporation avait son Saint patron pour tenter de se construire une identité dont on retrouvait les symboles sur les vitraux des cathédrales. Lentement ces repères ont disparu et il ne reste qu’une poignée de métiers célébrant leur appartenance à une « confrérie » ou une « fraternelle » organisées. On en arrive donc aux événements surprenants. Ainsi on a institué la journée mondiale du…câlin.
Chacune ou chacun peut avoir sa vision de ce contact physique entre une personne et une ou plusieurs autres personnes, soit avec un objet tel qu’un « doudou » et qui implique généralement une étreinte avec les bras ou une grande proximité. Il permettrait d’extérioriser un sentiment d’amour ou d’affection, dont c’est un des signes les plus courant avec le baiser chez l’être humain. Contrairement à d’autres formes de contacts intimes, le câlin peut être pratiqué de manière privée ou publiquement sans condamnation dans de nombreuses cultures, entre personnes de tout âge et tout sexe. Il existe aussi dans le règne animal et c’est ce qui fait son authenticité ! Mais inventer une seule journée dans une année pour le pratiquer c’est vraiment du gâchis tellement cette pratique est indispensable à la vie accomplie. Une enfance sans « câlins » est une traversée du désert affectif qui laisse des traces indélébiles. Chaque minute passée à protéger, à rapprocher, à rassurer, à détendre permet à un bébé ou un gosse de grandir sainement dans un monde résolument agressif et hostile. Câliner constitue un devoir d’un père, d’une mère et de tous les adultes ayant un brin d’attention pour les enfants. Or souvent, dans cette société pressée laissant aux autres le soin de remplir les missions essentielles qui nous incombent. C’est ainsi que le « doudou » venu de Chine a supplanté les câlins maternels ou paternels comme la sucette en matière plastique avec bisphénol a supplanté le téton naturel.
Non seulement le câlin est bon pour le moral, mais il serait aussi bon pour le cœur. Un docteur en psychologie prétend que dix secondes d’étreintes suffiraient pour réduire le risque d’hypertension. L’accolade provoquerait une baisse du sentiment de stress, tout en libérant de l’ocytocine, une hormone qui permettrait de favoriser la confiance en soi et le sentiment d’amour… Que du bénéfice réciproque! La vérité des rapports humains s’efface pourtant à tel point qu’il a fallu qu’un révérend américain lance cette fameuse « journée » pour redonner un sens au mot même ! Il avait constaté que les gens avaient tendance à déprimer entre Noël et la Saint Valentin et notamment le 21 janvier, lendemain du jour le plus ombre et le plus déprimant de l’année Pour remonter le moral de ses ouailles, le pasteur avait donc eu l’idée d’instaurer une journée où tous les fidèles donneraient des câlins (hug en américain). Et alors on a inventé l’impossible au pays de l’intéressement omniprésent : le câlin gratuit ! Inimaginable en cette période de rentabilisation de tous les actes. Il faut soit-disant se fabriquer une pancarte en carton sur lequel est écrit « free hug », se poster dans un lieu public et … attendre que les gens se jettent dans vos bras ! Le mouvement serait né en 2004, à Sydney, dans un centre commercial. Un homme, triste de se retrouver seul et loin de son pays, avait sollicité le don gratuit de tendresse. Son appel ayant été relayé massivement par une vidéo il a créé un phénomène mondial à l’insu de son plein gré.
La « calinothérapie » suppose un consentement entre le thérapeute et celle ou celui qui le reçoit avec envie. Cette nouvelle donne médicale devrait bénéficier d’un remboursement de la sécurité sociale au même titre que d’autres médecines douces. On en découvre les effets bénéfiques que quand on en est privé (e) ou mieux sevré. La frustration conduit à l’égoïsme et à l’isolement or notre société culpabilisante n’admet plus la faiblesse et le besoin immatériel. Elle repose sur les rapports de force sur des appréciations fausses des comportements. On médiatise la violence dans l’amour et on raille tout acte de tendresse ce qui fait des câlineries des comportements passéistes et ringards alors qu’ils dispensent justement de tous les mots. Je voudrai avoir en moi des montagnes de câlins pour mes petits enfants afin de les imprégner de ce bonheur immense de se sentir estimé(e), reconnu(e) et aimé (e). C’est le trésor secret des grands-parents surtout de ceux qui en ont manqué et qui justement en connaissent la valeur !
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En effet pas besoin d’une journée « câlins » dans ma famille, mais je reconnais que bcp de personnes passent à coté de cette chose essentielle qui recharge les batteries!!!
Nourrissez vous de l’amour, de l’amitié de la personne que vous câlinez, c’est du pur bonheur!!!
Essentiel qd on vient d’une famille de BISOUNOURS/CALINOURS!!!