Voici la déclaration liminaire que j’ai effectuée en session plénière du Conseil général de la Gironde en préambule à la présentation du budget 2014.
« Permettez-moi, mes chères et chers collègues, avant de vous présenter le budget 2014 au nom du Président, d’évoquer des sujets qui me tiennent à cœur.
D’abord rappeler que la préparation des documents liés aux finances de notre collectivité ne relève pas de la sinécure ou de la technique des cartomanciennes ou des faiseurs d’horoscope. Depuis que je suis dans cette enceinte j’ai toujours entendu le même discours reposant sur une méconnaissance absolue de la vie de notre rôle. C’est en effet un long travail que celui de caler tous les chiffres et de préparer la totalité des documents que vous avez aujourd’hui à approuver. Il faut en effet véritable collaboration entre les services administratifs et les élus pour déboucher un mois avant l’adoption en session plénière sur un document sincère et véritable. Et encore les services que je remercie et félicite pour leur compétence, surtout cette année, font preuve de compréhension puisque nous leur avons remis nos documents seulement le 29 novembre au soir. Comment peut-on ignorer les étapes de la maturation d’un budget dont le montant total atteint 1,5 milliard d’€uros et dénigrer la qualité des personnels qui œuvrent à éclairer l’avenir de notre Institution ?
Je pense que prétendre que ce budget est une « mascarade » comme je l’ai lu relève de la même délicatesse que celle qui a permis au porte-parole de tous les conseillers généraux de Droite de traiter un Préfet de région à quatre reprises de « menteur » ou à me qualifier de « xénophobe » au prétexte que mes propos n’étaient pas assez nobles !
Je prends à mon compte les critiques fallacieuses qui ont été proférées avec suffisance et malveillance à l’égard de ce budget, car c’est de la responsabilité des élus d’assumer leur action et j’assume donc au nom du Président, les prévisions de recettes comme j’assume le volume des dépenses.
Sachez ensuite qu’aucun d’entre nous et surtout pas moi, n’a jamais fui le débat raisonnable et sérieux. Et aucun d’entre nous ne peut admettre le niveau d’un débat qui faute de se dérouler publiquement, face à face, argument contre argument s’est déroulé à travers les réseaux sociaux sur un ton qui rappelle des années sombres de notre histoire. Rien à voir avec le budget…mais des propos calomnieux touchant personnellement le Président ont été diffusés sous l’égide du groupe UMP Gironde Avenir. Quand on n’a rien d’intelligent ou de constructif à dire on choisit les attaques personnelles : c’est une constante dans la vie publique! Alors dans le fond entre le silence et l’insulte publique j’aurais préféré le silence car il aurait évité pour les adeptes de la vindicte intolérante d’avoir à s’excuser demain. Il serait pourtant souhaitable que le groupe Gironde Avenir qui a publié hier soir un tweet infamant que je vous lis si vous n’êtes pas parmi les abonnés : « désertion ou résistance face à l’occupation résolue du Conseil général par une famille et ses affidés ». Voici le niveau de la réflexion politique de l’UMP girondine et je ne peux pas croire que tous nos collègues absents partagent de tels mots chargés de mots d’un passé indigne ! La résistance? Dans la fuite ? Dans le refus de la vie démocratique ? Dans la lâcheté ? Dans la désertion ? L’occupation ? Quel mépris du suffrage universel… et des choix des électrices et les électeurs? Avons nous parlé « d »occupation d’une famille et de ses affidés durant un quinquennat à l’Elysée ? Quelle nostalgie des mots du pétainisme ?
Mes chères et mes chers collègues si le débat politique sur un budget de solidarité, humaine, sociale et territoriale tombe à un tel niveau, je pense sincèrement que nous entrons dans une nouvelle période sombre de notre pays ! Je demande publiquement des excuses de tous les élus de ce groupe qui se proclame unanime dans son absence pour ces propos écrits outranciers et quasiment diffamatoires.
Je condamne et je vous demande aussi de condamner fermement, publiquement toute mise en cause de la qualité du travail de la Direction des Finances du Conseil Général car c’est avec les sous-entendus approximatifs, les fausses certitudes, les absences suspicieuses que l’on entretient ce climat délétère à l’égard de la fonction publique. Il est vrai que c’est une constante de la droite réactionnaire poujadiste de considérer que les fonctionnaires sont inutiles et médiocres. Durant des années le Gouvernement Fillon – Sarkozy n’a cessé de les dénigrer, de les mépriser, de les rabaisser et je considère que tous les employés du Conseil Général auquel est destiné ce budget doivent se sentir humiliés par l’attitude du Groupe « Gironde Avenir ».
Enfin, il me faut vous rappeler que nous commençons en Juin la mise en place de la stratégie budgétaire et que personne dans cette enceinte ne peut affirmer qu’il n’y ait pas été associé car le 25 Octobre dernier, chacune et chacun d’entre nous a pu nous exprimer lors du Débat d’Orientation Budgétaire. Et je l’affirme, nous avons scrupuleusement respecté les prévisions présentées à l’Assemblée Départementale ce jour là. Nous n’avons effectué que les ajustements assurés et solides pour le reste nous n’avons pas varié de notre option générale : bâtir un budget prévisionnel rigoureux (et le Compte Administratif 2013 démontrera la qualité des prévisions des services) et réaliste permettant de maintenir l’objectif politique clair de la solidarité humaine, sociale et territoriale sur toute la Gironde.
« Dans la démocratie, c’est la force des arguments qui compte et surtout pas le mépris du silence » François Bayrou !
Je vais donc essayer de vous convaincre de la nécessité de préserver l’avenir des Girondines et des Girondins grâce à des décisions courageuses immédiatement applicables dans les premiers jours de 2014 ! Nous prenons nos responsabilités. Nous assumons nos prévisions. Nous partageons une volonté commune : rester solidaire à l’égard du plus grand nombre ! L’efficacité c’est d’admettre le jeu démocratique permettant d’actualiser tout budget en cours d’exécution et pas de se contenter de la condescendance à l’égard des élus qui font passer l’intérêt général avant les prises de positions politiciennes d’intérêt personnel. Nous n’avons pas la même vision de la démocratie avec ceux qui préfèrent le plomb du silence à la lumière portée par les échanges. J’en prends acte en votre nom ! (…) «
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Chapeau !
Gilbert de Pertuis