Voici des extraits de mon intervention en tant que premier vice-président du Conseil d’administration du SDIS 33 lors du Congrès départemental des sapeurs-pompiers girondins :
» (…) Dans quelques semaines, la Savoie accueillera le 120ème Congrès National des sapeurs-pompiers à Chambéry. Une date anniversaire, qui marque l’attachement du monde des soldats du feu aux valeurs de partage, d’échange, de convivialité. Une occasion unique également de réunir l’ensemble des acteurs de la Sécurité Civile autour des principaux dossiers d’actualité. Et les sapeurs-pompiers, ne sont pas en reste.
Votre présence quotidienne sur le terrain, en cette période de crise sociale, économique, morale vous conduit à partager la réalité de nos concitoyens. Une réalité parfois délicate, dérangeante voire douloureuse. Ce rapport singulier entretenu avec les populations doit à chaque instant vous inviter à puiser dans les racines profondes de notre service public : égalité, solidarité, fraternité, entraide, autant de valeurs auxquelles nous, élus de la république, sommes attachés et qui doivent vous accompagner dans l’exercice de vos missions, car les difficultés rencontrées par nos concitoyens sont nombreuses.
En tant que Maire et Conseiller Général, proche au quotidien de tous les officiers, sous officiers et hommes du rang du centre de secours de Créon, je les partage au quotidien. Je siège au sein du conseil d’administration du SDIS depuis maintenant plus de 18 ans et je mesure votre implication indispensable au service de l’intérêt général.
Je sais, Monsieur le Préfet, votre attachement à ces femmes et ces hommes qui portent la plus belle des valeurs républicaines : la citoyenneté active, celle qui ne se manifeste pas épisodiquement mais celle qui exige un engagement sans faille, 24 h sur 24 et 7 jours sur 7 dans le secours aux autres !
Au nom de tous les élus ici présents, également engagés dans un véritable combat en faveur de toutes les populations, notamment les plus démunies, je veux aujourd’hui tout simplement nous inviter à poursuivre les efforts collectifs engagés.
Votre présence sur le terrain, chers sapeurs-pompiers, vous confère également une stature particulière, une image symbolique de représentants des pouvoirs publics. Vous portez l’image d’une République solidaire et un souci d’exemplarité doit ainsi vous accompagner, à chaque instant.
En cette période où le consommateur exigeant, égoïste, indifférent, de services a malheureusement supplanté le citoyen conscient, tolérant, fraternel et actif vous servez d’exemple à bien des jeunes. Et je le dis souvent, comme ancien enseignant : la seule véritable éducation populaire est celle de l’exemple !
Le modèle de secours français, fondé sur la complémentarité des sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, connaît depuis quelques mois des évolutions profondes.
La réforme de la filière des sapeurs-pompiers pompiers professionnels est ainsi venue modifier le statut de ces derniers. En parallèle, les travaux menés en faveur du volontariat ont permis d’assurer une réelle reconnaissance de ce véritable engagement citoyen et une forme de sécurisation du statut de volontaire. L’adoption de la loi de juillet 2011 et la récente promulgation de la Charte du volontariat, en constituent les meilleures expressions.
Pour sa part, le SDIS de la Gironde œuvre depuis de nombreuses années en faveur de ses personnels, qu’ils soient sapeurs-pompiers professionnels, volontaires ou PATS. Les efforts, notamment financiers, ont été nombreux, de même que les chantiers engagés en faveur du recrutement et de la fidélisation des volontaires.
Cet équilibre, qui fait donc la force de notre modèle, connaît aujourd’hui une forte remise en question. Le statut des SPV apparaît en effet menacé par la révision de la directive européenne sur le temps de travail de 2003.
Les SPV pourraient ne plus pouvoir exercer leur activité dans des conditions identiques à celles d’aujourd’hui. Cette mesure aurait des conséquences lourdes. Au delà du seul aspect financier, c’est une perte d’efficacité de notre système qui est à craindre. Je sais néanmoins que les autorités concernées restent vigilantes sur ces évolutions à venir et sur l’ampleur de leurs conséquences.
Dans ce contexte, le SDIS de la Gironde maintien le cap. Notre établissement, qui partage les difficultés de ses financeurs que je suis bien placé pour connaître, fait désormais face à une situation contrainte.
Les marges de manœuvre financières ténues doivent être utilisées et valorisées au mieux, afin d’absorber une activité opérationnelle toujours plus soutenue, marquée du sceau du secours à personne.
Sur les 101 135 interventions réalisées en 2012, plus de 80 000 relevaient encore de cette famille d’intervention! La question du dimensionnement de nos moyens se pose donc plus que jamais afin de répondre à cette croissance d’activité.
Celle du financement du SDIS reste également toujours d’actualité et j’invite l’ensemble des acteurs du secours concernés à engager une inévitable réflexion d’ampleur en la matière. Le SDIS de la Gironde s’est également engagé dans une réflexion prospective d’ampleur, matérialisée par la révision du Schéma Départemental d’Analyse et de Couverture des Risques.
Ce schéma, arrêté par Monsieur le Préfet au cours du mois de mai dernier, vient proposer une nouvelle feuille de route fixant le type et le niveau de couverture des risques de notre département pour la décennie à venir.
Expression du dynamisme des équipes du SDIS de la Gironde, cette démarche s’inscrit dans le droit fil des efforts menés en faveur d’un Service public toujours plus efficace et performant. Pour conclure mes propos, je veux vous témoigner à toutes et à tous, femmes et hommes engagés dans le réseau amicaliste, fédéré par l’Union Départementale, toute ma reconnaissance pour relayer les efforts et l’action du SDIS de la Gironde.
Vous êtes, quel que soit votre grade, votre fonction, votre statut des hussards précieux d’une République du partage, de la solidarité et de la générosité.
Sachez le comprendre et continuer à le rester. »
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« Le statut des SPV apparaît en effet menacé par la révision de la directive européenne sur le temps de travail de 2003. »
Comment, avec de telles mesures, qui déjà font de gros ravages dans l’organisation des colonies de vacances, comment peut-on, dis-je avoir une idée positive de l’Europe, telle qu’elle se manifeste actuellement ?
Bizarrement, les décisions qui emmerdent tout le monde sont appliquées à la lettre et celles (rares) qui constitueraient un progrès ou apporteraient un avantage sont renvoyées « sine die ».
Ce n’est pas ainsi que l’on forgera une Europe qui emportera l’adhésion des citoyens.