Quand on distille la haine pour empoisonner l'eau de vie !

La mauvaise foi, dissimulée sous des oripeaux de la morale réactionnaire et affublé de jugements circonstanciels approximatifs, a toujours constitué l’argument des opposants à tout progrès social. Ils présentent la « tradition » ancestrale comme la seule référence à leur volonté de maintenir une chape de plomb sur l’émancipation des femmes et des hommes. Impossible de ne pas penser actuellement au fameux « opium du Peuple » de Marx quand on voit ces sondages, dénués de toute véracité, et simplement destinés à permettre aux médias de manipuler l’opinion dominante. Les débats à l’assemblée nationale, d’une nullité absolue souhaitée et entretenue par l’UMP, les cortèges des rues ressassant des phrases politiciennes toutes faites, des arguments qui n’auraient pas tenu la route même au Moyen-Age, des violences verbales ou physiques qui dénotent simplement une volonté de transformer des manifestations en émeutes… contribuent à illustrer le caractère irrationnel de la société actuelle.
Au cœur du débat »l’enfant » qui selon des affirmations péremptoires serait beaucoup plus heureux dans un couple hétérosexuel, au prétexte que ce dernier peut lui apporter un équilibre affectif exceptionnellement efficace. C’est l’argument massue des réactionnaires qui conçoivent l’amour familial comme une exclusivité réservée à un homme et une femme unis pour le meilleur et pour le pire ! Une véritable supercherie, démentie chaque jour par la réalité de la vie que ces « gens là » comme le chanterait Brel ne connaissent pas, ou qu’ils dissimulent en faux-culs quand ils sont concernés. Il suffit de suivre l’actualité dont se repaisse les journaux à sensation pour se rendre compte que les faits n’ont rien à voir avec ces analyses partisanes, méprisantes et intolérantes.
Un matelas posé au sol dans une cave très sale. Voilà ce qui faisait office de lit et de chambre à coucher pour deux enfants habitant dans une maison de Pavillons-sous-Bois raconte le site internet du Parisien.fr . Le père et la belle-mère (ouf! des gens équilibrés et sûrement résolument hostiles au mariage pour tous!) de ces garçons âgés de 10 et 12 ans étaient en garde à vue pour violences habituelles sur mineur et privation de soins notamment. Le grand frère, âgé de douze ans, s’est rendu mercredi soir au commissariat pour raconter « que le père frappait son petit frère » de dix ans, a expliqué une source proche de l’enquête. Quand les policiers sont arrivés au domicile, ils ont découvert que les enfants étaient obligés de dormir à la cave, qui se trouve par ailleurs « dans un état de délabrement avancé ». Voici un couple hétérosexuel qui dispense un amour particulier à l’égard de ses enfants et qui, bien entendu, garantit une éducation parfaite à cette progéniture issue d’un premier mariage tout aussi parfait.
Les maltraitances duraient sans doute depuis trois ans, et auraient commencé après le départ de la mère des deux garçons et « l’arrivée de la belle-mère ». Celle-ci a un fils de sept ans qui avait, lui, sa propre chambre, à l’étage, a ajouté la source judiciaire. Les deux fils du père étaient toutefois scolarisés, mais dans un établissement différent de celui du fils de la belle-mère, qui allait dans une école privée où il bénéficiait d’une éducation à la hauteur des ambitions de sa mère. Dramatique, odieux, Immonde, mais bel et bien le fruit de ce sentiment débile selon lequel l’affection que l’on peut porter à des enfants dépend de son sexe !
La violence n’est pas nécessairement physique mais peut aussi souvent être morale. L’embrigadement précoce constitue une vraie violence psychique, infiniment plus détestable que celle de permettre à un jeune de partager l’union libre de deux personnes de même sexe. Aucun argument autre que celui de l’exploitation caractérisée de la haine ne peut être proposé pour s’opposer à la seule valeur qui vaut : être libre de concevoir sa vie comme bon nous semble ! Car dans le fond, l’intolérance reste le premier degré de l’oppression, de la disparition de la fraternité et de la destruction de l’égalité vis à vis de la loi.

Cet article a 3 commentaires

  1. batistin

    L’orage qui grondait depuis le début d’après-midi avait pris son temps pour éclater.
    Il faisait nuit noire maintenant, entre deux éclairs assourdissants.
    Le tonnerre faisait rage, il n’y avait pas plus d’une seconde entre l’éblouissement et le coup de boutoir.
    Réfugié sous le auvent protecteur d’une grosse pierre plate, accrochée à flanc de montagne, le berger attendait.
    Lui qui n’avait jamais eu d’autre obsession que de se soucier de ses bêtes, se mit à douter de tout.
    Et si cet orage était le dernier ? Une immense catastrophe emportant tout sur son passage, les arbres, les pierres, la terre… Les bêtes, les hommes, tout, tout allait disparaitre cette nuit !

    Dans une des poches profondes de son manteau de pluie, pièce de toile brune élimée, le berger plongea sa main.
    Avec fébrilité.
    Du bout des doigts, l’esprit vagabond occupé aux cauchemars, il touchait le manche rassurant de son couteau.
    La lame d’acier, mise en garde à l’abri du manche, chaque détail, chaque encoche, chaque fêlure venait à ses songes et y trouvait sa place.
    Toute une vie de berger ne saurait se faire sans couteau ! Entre le pain et le fromage que l’on mange, le bois que l’on taille, et la bête que l’on finit. Pour lui éviter trop de souffrance quand trois pattes cassées signent l’arrêt de mort à ces altitudes.
    La montagne est un voyage. Une aventure ponctuée de beautés et d’horreurs, quand l’agneau que l’on chérit, enfant d’une lignée qui fait toute fierté, est retrouvé encore chaud et égorgé.
    Une minute de trop pour courir dans la pente, les chevilles qui flanchent dans les pierres roulantes, les chiens à la course et le troupeau en déroute, un loup qui s’enfuit, affamé.
    De soubresauts en soubresauts, par la plaie s’écoule le sang poisseux arrêté dans sa fuite par une pierre grise.
    Le rouge en complément d’une herbe tendre et verte, une couleur éclatante imprimée à jamais dans le souvenir.
    Le berger serre maintenant dans sa poche le couteau avec une telle force que si l’orage le savait il ne lutterai plus !
    Ainsi, nos peurs s’enfuient quand la colère gronde, et le berger, armé d’une nouvelle force quitte son abri pour affronter la tempête.
    Une force venue du fin fond de sa poche, un force venue du fin fond de son cœur.
    Au fond du manteau, le fond à mental !

    Fort de cette petite fable, il m’est alors venu l’envie de retrouver moi aussi mes fondamentaux et mon fondamental, afin d’affronter avec sérénité la vie qui semble ces derniers temps à tous nous échapper.
    J’ai pour ma part trouvé ceci au fond de ma poche:
    « le tour de main est un tour d’esprit qui vient du cœur, à force de travail »
    Ce qui est fort différent de ce que j’ai trouvé, et qui me fait saigner les bouts de doigts, dans l’autre poche:
    « le prix du Miel va augmenter au prorata de l’énervement de la ruche »

    Ou je me coupe une main, ou je retourne ma veste, mais enfin j’en ai assez d’être heureux d’un coté pour saigner de l’autre ! C’est fondamental, il faut que nous mettions fin à notre peur de l’orage.
    Peur sans cesse augmentée par l’entremise de nos banquiers à la mémoire courte et aux poches percées.
    Banquiers sans cœur ni fond de manteaux.

    Batistin artiste

  2. J.J.

    Autre bel exemple donné par un ex couple hétérosexuel des condition favorables offertes à un jeune enfant pour son épanouissement : en Charente Maritime, un père a enlevé à son ex compagne qui en avait la garde, un enfant de 4 mois.

    Voila un enfant, né d’un couple hétérosexuel, je répète, à qui l’on prépare sans nul doute un avenir tout rose et bien conforme à la belle image que nous vantent à l’envie ces ardents défenseurs de la famille.

  3. Christophe

    Bonjour,
    Je suis homosexuel,en couple et pacsé depuis 10 ans.
    Je suis pour le mariage pour tous mais je considère qu’ un enfant ne peut être issue que de ses parents vivant ensemble :père et mère.
    La vie est déja assez compliquée, difficile, voire violente et je sais de quoi je parle, alors ne pas rajouter de difficultés dès la naissance, c’est le minimum que l’on puisse imposer à ces enfants.
    La loi est portée (bien haut) par les parlementaires mais s’intéressent-ils aux cas des enfants qui vivent déja cette situation au quotidien ? Je suis sûr que non !
    Ce projet de loi n’est pas à prendre à la légère !
    Beaucoup de choses sont permises, en ce monde que l’humain façonne à sa guise. Quotidiennement l’égoïsme humain est porté à son paroxysme ! Alors de grâce, arrêtons cela ! Respectons-nous ! Respectons-les !

    Seul l’intérêt de l’enfant prime.

    Christophe

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