Il existe depuis des années une certaine malédiction qui colle aux pédales des cyclistes et aux pointes des athlètes. Elle les met sans cesse à la une de l’actualité par des découvertes récurrentes de cas de dopage au sein des pelotons ou sur les pistes, transformant leurs pratiquants en suspects permanents. Pas une performance qui ne soit dénoncée comme étant « anormale ». On scrute les millièmes de seconde gagnés par un sprinter ou le nombre de watts dépensés par certaines « mobylettes » humaines dans l’ascension de l’Alpe d’Huez . Facile, puisque la performance repose sur un temps et sur une véritable prouesse individuelle. Les analyses sont faciles, et donc les preuves aisées à déceler. Or contrairement à ce qu’on pourrait communément penser, le sport le plus touché en France par le dopage n’est pas le cyclisme mais le rugby ! Viennent ensuite le football puis l’athlétisme, le triathlon, le basket-ball, le cyclisme, le handball et la natation. C’est ce qu’a révélé mercredi la directrice de l’Agence française de la lutte contre le dopage, devant la commission d’enquête du Sénat chargée du dossier. Et là, ce sera silence radio, écran blanc de télé et petit écho dans les gazettes car on ne touche pas à un sport d’hommes qui, par leur fighting-spirit, sont au-dessus de toutes les suspicions. Eux sont nobles dans leurs actes et savent se sacrifier pour l’intérêt général. Il en va de même dans tous les sports collectifs ou d’opposition qui nécessitent un déploiement de force physique.
Le dopage a souvent la réputation de permettre d’aller plus vite, plus haut et plus loin, alors que dans certaines situations il sert à renforcer la masse musculaire. « Je me suis intéressée aux sports sur lesquels au moins 400 échantillons nous sont parvenus (394 pour le basket-ball) en 2012 afin d’avoir des statistiques fiables. Huit disciplines correspondent à ce critère. Si nous tenons compte de toutes les molécules interdites présentes sur la liste de l’Agence mondiale antidopage, le sport qui donne le plus haut pourcentage de cas positifs est… le rugby » a expliqué au palais du Luxembourg le directrice de l’Agence de Lutte contre le dopage. Un vraie fourchette dans les yeux de cette opinion publique qui voit les Britanniques ou les joueurs de l’Hémisphère nord se rentrer dans le chou sans aucun dégât. Ayant été durant des décennies un sport d’évitement, le rugby a été transformé en sport d’affrontement. La douleur doit disparaître et transformer une montagne de muscles en bulldozer insensible ! La dirigeante explique aussi que la substance la plus rencontrée est dans toutes les disciplines le cannabis et que, même en excluant celui-ci, c’est encore le ballon ovale qui est devant. Sachant que le sport le plus contrôlé est le cyclisme, avec 1812 échantillons analysés, forcément l’ardoise est plus remplie que celle des autres disciplines sportives. Bizarrement, on ne divulgue pas aussi aisément le nom de ces gentlemen de l’ovalie qui s’affrontent à la loyale, accompagnés des commentaires enflammés de ces consultants faux-culs des spécialistes retraités qui n’ont jamais rien vu, rien entendu mais surtout qui ne disent rien ! Brutalement, on retrouve la mémoire à la Fédération Française de Rugby ! Elle a recensé… 22 contrôles positifs en 2012, dont « deux grands condamnés ». Tiens donc on a cru qu’ils étaient blessés ou écartés par leur entraîneur, alors qu’ils s’étaient fait pincer par la patrouille. Le Girondin Christian Bagate, en charge de la lutte antidopage à la FFR avait oublié de communiquer sur ce sujet. « Dans ces contrôles positifs, 9 concernent du cannabis et, si j’ai bien compris, elle (la directrice du département des analyses de l’AFLD) les a éliminés. Après, j’ai trois AUT (autorisation d’usage à des fins thérapeutiques) pour un produit anti-asthmatique et trois personnes contrôlées positives mais condamnées très modestement parce qu’elles ont pris des gouttes dans le nez. Ensuite, j’ai un défaillant dont tout le monde a parlé car c’est un joueur qui n’était pas là lors du contrôle le matin (l’arrière-ailier du Stade Français Djibril Camara). J’ai deux « obstructions », qui n’ont pas voulu être contrôlés, deux dérivés codéinés dont tout le monde a parlé et qui n’ont pas été condamnés (les joueurs de Toulon Steffon Armitage et Eifion Lewis-Roberts). Et après, vous arrivez aux deux grands condamnés que nous avons eus, qui ont pris trois ans et un an et demi » explique-t-on à la FFR.Tiens donc, pourquoi ne fait-on pas comme dans le cyclisme ou l’athlétisme et ne donne-t-on pas leur nom ?
Quatorze joueurs de l’équipe australienne de jeu à XIII des Cronulla Sharks de Sydney sont soupçonnés de dopage et risquent jusqu’à deux ans de suspension. L’autorité antidopage australienne des sports a avisé la Ligue qu’elle avait achevé la phase initiale de ses investigations et désirait maintenant s’entretenir « avec des joueurs qui pourraient apporter de nouvelles informations ». Il va falloir se calmer à l’Agence anti-dopage, car on prétend que ses enquêteurs envisagent de faire souffler tous les rugbymens après la troisième mi-temps . On va dénicher des taux excessifs en anis étoilé ou en houblon de printemps… et là, on va à la récession des bistrots du Sud-Ouest qui menace !
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ça alors des joueurs de rugby et des footballeurs dopés ?? Je tombe des nues ! (ironie)Avec les salaires de plus en plus gros et les enjeux financiers qu’ils touchent ces joueurs de compétition et leurs clubs, faudrait être débiles pour ne pas se doper !
Les hommes de pouvoir trichent, les Etats avec leurs dumpings sociaux trichent, les gavés trichent en plaçant leurs fortunes hors de leurs pays dans lesquels ils sont devenus riches, les syndicats trichent sur leurs effectifs, les patrons trichent… alors pourquoi pas les sportifs !
Si seulement cela représentait des répercutions positives sur les résultats… alors ils pourraient poursuivre leur absorption mais lorsqu’on se souvient du tournoi des VI Nations 2013!!!!!
On a envie de leur dire, stop, cela ne sert à rien les mecs !
Bien entendu, j’ironise… un peu… quoique…
Donc il faut mieux pratiquer le sport que le regarder !