Quand Parisot ferait mieux de la fermer !

Extraordinaire pays que cette France en déliquescence politique… Puisque désormais les déclarations des ministres issus du suffrage universel sont soumis aux commentaires outranciers des non-élus qui se prétendent porte-paroles du peuple. Et alors, quand il s’agit de la Présidente du Medef, on ne peut qu’être stupéfait de déclarations reprises bien évidemment à vau-l’eau par des médias qui ne peuvent rien refuser à celle qui représente leurs patrons ! Madame Parisot a désormais un avis sur tout et s’exprime au nom de la Droite politique française sur des thèmes n’ayant aucun rapport avec ses compétences. Elle est devenue la porte-parole du camp anti-socialiste primaire, alors qu’elle devrait se contenter d’être la représentante zélée du monde du profit. Il n’y a qu’en France où l’arrogance patronale parvient à un tel niveau, mais elle n’est que la résultante de la faiblesse actuelle de la parole politique. La nature ayant horreur du vide, la madone du Medef pose devant micros et caméras avec outrecuidance et une forte dose de suffisance. Elle a vivement dénoncé les déclarations du ministre Victorin Lurel, qui a contesté le qualificatif de « dictateur » pour désigner l’ex-président vénézuélien, jugeant qu’il déshonorait la France. C’est vrai que dans l’histoire du monde, les patrons de tous niveaux n’ont jamais soutenu effrontément des dictateurs. Doit-on lui rappeler l’Allemagne de Hitler, l’Espagne de Franco, le Chili de Pinochet, l’Amérique de Bush ou de Reagan, les Émirats pétroliers du Golfe et notamment du Qatar… et la liste serait bien plus longue. Bien évidemment, un scrutin biaisé en faveur de Bush est un scrutin démocratique, et les déclarations de Poutine ne relèvent pas du « populisme ».
« La déclaration du ministre Victorin Lurel est très choquante. Comment peut-on dire d’un homme qui était un dictateur, un démagogue, qui incarne le populisme dans toute son horreur, puisse avoir les qualités que prétend notre ministre? », s’est-elle indignée en se drapant dans sa dignité de représentante de tous les patrons collaborateurs passés, présents ou à venir ! Il est vrai que Victorin Lurel, ministre des Outre-mer a déclaré que si on ne pouvait « pas être d’accord avec telle ou telle action de Hugo Chavez », « les gens sont fiers de ce qui a été fait en 14 ans » de présidence… Et c’est un crime pour celle qui ne soutient bien évidemment aucune des mesures de nationalisation prises par celui qui tentait simplement de rétablir la justice sociale dans l’exploitation des ressources naturelles, propriétés de tous ! Qui a, en France, nationalisé des outils de production et de matières premières ? Dans l’ordre Léon Blum et de Gaulle… Qui a changé radicalement la situation des salariés en 36 et à la Libération, si ce n’est Léon Blum et de Gaulle? En quoi l’appréciation sur Chavez mérite-t-elle un commentaire réactionnaire de… Madame Parisot ? Voici exactement ce que le représentant de la France qui a élu un Président de gauche a déclaré : « Toute chose égale par ailleurs, Chavez c’est de Gaulle plus Léon Blum. De Gaulle parce qu’il a changé fondamentalement les institutions et puis Léon Blum, c’est-à-dire le Front populaire, parce qu’il lutte contre les injustices ». Où est le scandale ? En quoi le Medef est concerné par ces phrases empreintes de sérieux, de réalisme et de références pour le moins peu révolutionnaires ? « Je pense qu’il déshonore notre pays (sic), je pense qu’il déshonore notre (sic) gouvernement (sic) en s’exprimant ainsi », a rugi Laurence Parisot, emboîtant le pas de plusieurs députés de droite et du centre, qui ont également dénoncé ces propos. Le populisme, c’est de classer toutes les personnes élues au suffrage universel sur des bases différentes, c’est certain des nôtres, dans la case « dictateur ». Les seuls vrais « dictateurs » sont ceux qui imposent derrière un ordinateur ou dans un conseil d’administration la loi du profit à des millions de personnes, sans avoir aucune légitimité démocratique.
Les patrons avaient vilipendé Léon Blum et les nazis ont achevé la besogne. Les grands patrons qui avaient collaboré avec le régime hitlérien ont violemment protesté contre les mesures du gouvernement issu de la Résistance qui saisissaient leurs entreprises (la famille Renault le conteste encore !). Rien de nouveau sous le soleil des profiteurs qui sont toujours prêts à gémir sur leur sort, alors qu’ils assassinent économiquement celles et ceux qui ont fait leur fortune.
Chavez n’a pas été parfait. Chavez n’a pas tout réussi. Chavez n’a pas tenu toutes ses promesses. Chavez n’a pas été un libéral. Chavez n’a pas favorisé les multinationales. Chavez a tenté de favoriser le peuple au détriment des financiers. Chavez a rendu un brin d’espoir aux gens modestes qui lui ont fait confiance.
Bien évidemment, les politiciens de droite ont le devoir de dénoncer ses dérives scandaleuses. Mais le pire, c’est quand elle clame sans sourciller que le Venezuela avait besoin avant tout d’une « vraie démocratie, d’un multipartisme ». Elle qui tente de truquer les statuts du Medef pour, justement, éviter de laisser sa place et se maintenir à son poste de « dictateur » du monde du profit!

Cet article a 3 commentaires

  1. J.J.

    Les représentants de la presse, que l’on peut qualifier de bien pensante, à l’aune de madame Parisot, faisaient remarquer (« C’est dans l’Air ») que la position du chavisme était précaire, son adversaire ayant obtenu, si je ne m’abuse, 46% de voix au dernier scrutin ( et en insistant sur le pourcentage, oubliant au passage que le président Chavez Frias avait obtenu, lui, 54% !).

    Ils ont également oublié de faire remarquer que si 54% est un bon score, c’est un score démocratique, loin des scores dictatoro-staliniens (sic) ou même chiraquiens (en 2002).

    Ils ont également oublié de signaler que le « dictateur Chavez » avait perdu un référendum et qu’il s’était soumis aux décisions du peuple, contrairement à certains états soit disant démocratiques de l’union européenne.

    Même si tout n’est pas parfait (et qui peut prétendre l’être ?) les peuples en voudraient beaucoup de semblables dictateurs.

  2. J.J.

    Puisque les temps sont à l’indignation , je m’indigne à constater le mépris et le « zapping » systématique de la plupart des médias dans le traitement de l’information à propos du décès du président Hugo Chavez Frias, au contraire de l’activité vaticane, non événement si il en est, qui monopolise les grandes émissions de soi disant information !

    De pénibles et soporifiques reportages, des commentaires creux qui s’étirent, et des supputations oiseuses sur le futur pape.

    Quelques misérables minutes et des propos méprisants à propos du Président Chavez, qui valait bien 100 papes.

  3. morland

    Moi je l’aime bien madame parisot, elle est la poétesse de l’entreprenariat, son plus grand poème, c’est celui dans lequel elle compare l’Amour à l’entreprise…………
    Victor Hugo et ses Misérables auraient sans doute rougi devant tant de génie……………………………………..

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