Toutes les femmes ne sont pas l'avenir de l'Homme

La notoriété s’évalue via les sondages ou mieux les enquêtes dites d’opinion. Les résultats sont de plus en plus surréalistes tellement la raison est absente des choix effectués par des échantillons réputés représentatifs. En fait ils révèlent pour la énième fois la décadence intellectuelle et morale d’une société sous influence permanente. Manipulations, contradictions, approximations et surtout une absence totale d’éducation sociale reposant sur l’analyse et la réflexion. Comment éviter une catastrophe démocratique dans un tel contexte ? Personne ne le sait vraiment, car les ruines sont tellement impressionnantes que personne ne sait par où entamer le chantier… Le travail va requérir des années de travail qu’il faudrait mener sur toute la planète car rares sont les pays pouvant devenir des îles d’intelligence collective réformatrice. L’Islande vient de montrer la voie, mais on peut douter de la reproductibilité de la démarche « révolutionnaire » de cette contrée particulière. Et en France, on est encore très, très loin d’une prise de conscience citoyenne !
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et la présidente du Front national, Marine Le Pen, arrivent en effet en tête du palmarès des femmes politiques selon une enquête réalisée pour le Journal du dimanche, avec respectivement 34% et 31%, ce qui les place largement en tête. Il est vrai que leurs mérites dans la situation française actuelle sont éminents. L’une représente les pires actes du monde du profit et l’autre les pires dangers de la haine sociale. C’est véritablement angoissant, d’autant que plus de 2 Français sur 3 déclarent être déçus par celui qui tente de mener des réformes ou effectuer des ajustements se voulant constructifs et déconnectés des thèses développées par les égéries du peuple. Dramatique. Pas nécessairement pour François Hollande ou le Parti des socialistes mais simplement pour la République, qui repose encore sur l’égalité et la fraternité !
Christine Lagarde met à genoux des économies entières et donc concourt d’une manière très concrète à la désespérance des classes les plus fragiles. Elle traîne le boulet d’un accord frelaté avec Tapie et risque d’être convoquée devant la cour de justice, mais apparemment ce n’est pas une valeur défavorable pour l’échantillon des sondeurs qui ne doivent pas le savoir, ou alors c’est à désespérer ! Quant à Marine Le Pen, on sait fort bien que si elle tente de redorer son blason de couleur brune en le teintant de respectabilité provisoire, elle est entourée de gens susceptibles de mettre le pays à feu et à sang. N’empêche que ce duo est jugé comme pouvant jouer « un rôle plus important à l’avenir dans la vie politique française », devant Nathalie Kosciusko-Morizet et Rama Yade, qui totalisent chacune 27%. Là encore, si NKM reste la plus respectable, sa comparse ayant des affaires judiciaires en cours pour des agissements peu citoyens et surtout condamnables… Pour le reste on trouve des femmes plus en rapport avec des fonctions publiques utiles à la vie collective du pays :Martine Aubry et Christiane Taubira, 21% chacune, devant Rachida Dati et Ségolène Royal (19%), Valérie Pécresse (17%) ou encore Najat Vallaud-Belkacem (16%)… C’est une constante dans le domaine de la popularité : les personnes qui ont une responsabilité concrète de gestion ne sont jamais celles qui ont la meilleure cote dans l’opinion puisqu’elles ne cessent de faire des mécontents dans une société de plus en plus enkystée dans des corporatismes et surtout ignorante des réalités laissées par dix années de gouvernement au seul service du profit. Il est certain qu’avec Christine Lagarde porteuse des consignes du FMI et plus encore Marine Le Pen, avec les idéaux de son père, amélioreraient la situation de la France et le sort des gens qui souffrent ! Rien à voir avec le fait qu’elles soient des femmes car le résultat avec des hommes à l’engagement similaire serait tout aussi catastrophique pour la démocratie.
Dans le fond, ce palmarès donne raison à François Malherbe dont on pourrait paraphraser le principe voulant « qu’un poète ne soit pas plus utile à l’État qu’un bon joueur de quilles ». En l’occurrence, nous somme sur les mêmes bases, et l’élection triomphale d’un bateleur pour foires populistes démagogiques en Italie ne me rassure absolument pas pour les prochaines échéances électorales en France !

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