Quand Johnny a l'idée qui tue !

Je n’ai jamais aimé l’homme Johnny Halliday, ce qui ne veut pas dire que, rarement mais sincèrement, je n’ai pas eu du plaisir à écouter les chansons que des compositeurs et des auteurs habiles avaient « agencé » pour lui. Encore faut-il les débarrasser, comme dans beaucoup d’autres cas, de considérations purement mercantiles. A l’école normale, où les clans musicaux étaient nombreux au cours des années 60, il ne comptait pas beaucoup de fans, puisqu’il était exclu des rangs des rockers authentiques, de celui des chanteurs à texte et qu’il était rangé dans la triste catégorie des « yéyétistes » émergents ! Nul ne saurait cependant lui dénier des qualités exceptionnelles de créateur de spectacles avec des tornades de lumières et de décibels, qui envoûtent celles et ceux qui croient en lui. On se rend à l’un de ces rendez-vous qui le font grassement vivre en procession, et on accomplit un véritable pèlerinage sacré permettant de revenir sur les certitudes de sa jeunesse. Johnny a l’avantage considérable de ne jamais laisser indifférent. Bien évidemment, sa vie publique a été… exemplaire et elle lui permet de délivrer des messages péremptoires sur la vie sociale. Là encore, il a nécessairement démontré sa capacité à délivrer des leçons de morale dont ce monde, perverti par certaines valeurs républicaines, devrait s’inspirer.
L’égalité ? Il suffit de reprendre ses déclarations au moment de son départ pour son chalet de Gstaad, avec le fric glané auprès de spectatrices et de spectateurs de tous les bords politiques, pour se persuader qu’il a une idée particulière de ce principe. Le 24 décembre 2006, dans l’hebdomadaire « Le Matin Dimanche » de Lausanne, Johnny Hallyday affirmait que le ministre de l’Intérieur d’alors, un certain Nicolas Sarkozy, avait approuvé son exil fiscal vers la Suisse. Dans ce journal, il déclarait, « je cite », que Nicolas Sarkozy lui aurait dit : « Écoute Coco, t’avais envie de le faire, tu l’as fait, t’as bien fait » (sic)
Johnny Hallyday, le rocker, estimait que la polémique provoquée par son départ pour la Suisse « ne faisait pas de mal » à son protecteur « Je suis de son côté et je crois sincèrement qu’il est le seul à pouvoir faire avancer les choses », déclarait Johnny, pour renouveler son soutien au candidat UMP dans la course à la présidentielle. Il disait aussi que son exil en Suisse ferait « réfléchir les Français » sur la fiscalité appliquée aux gens nantis. « Il est clair que cette polémique a été lancée par la gauche. Mais vous verrez qu’au bout du compte, ça la desservira » affirmait celui qui avait parfois bénéficié de quelques largesses de collectivités territoriales pour ses concerts, ou même de l’État via un grand rendez-vous parisien. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que désormais il se présente dans un « ouvrage », que je vous engage à ne pas acheter, comme un adversaire résolu de la Gauche  et un philosophe politique de grande envergure !
Installé depuis 2006 un chalet à Gstaad, dont il fait sa résidence principale, il vit grâce à ses ressources puisées en France. Le journal «Le Matin» assurait en septembre dernier qu’il avait gagné 6,3 millions de francs suisses (5 millions d’euros) en 2011, mais n’avait payé qu’environ 700 000 francs suisses d’impôts. Le rockeur, à partir de cette situation parfaitement morale et équitable, s’en prend à l’état d’esprit qui prédomine selon lui en France, qui veut que les plus riches soient montrés du doigt de façon négative. « Je me suis toujours demandé pourquoi aux États-Unis, quand t’as une belle voiture, les mecs sourient et te disent « formidable », et en France on te traite de voleur. Sale mentalité, pour un pays dont j’ai porté les couleurs, qui a bien voulu faire de moi son emblème (sic) quand c’était nécessaire. Je me suis senti trahi, accusé à tort, sali », poursuit-il. Mais sa critique la plus acerbe est sans doute celle adressée à la gauche politique. « Je n’aime pas la médiocrité, je pense que la gauche pousse vers ça. Je ne suis pas pour que les gens pauvres le soient (sic). C’est malheureux, il faut les aider. Mais pas en leur faisant l’aumône. Je n’aime pas les sociétés d’assistés. Je n’aime pas qu’on me fasse passer pour un type sans cœur sous prétexte que j’ai une sensibilité de droite», confie-t-il. Ouf ! On est sauvé ; Johnny à un portefeuille à droite et un cœur à gauche ! Ce pourrait même être le thème d’un nouveau tube !
En fait, comme beaucoup d’autres personnes profitant de leur notoriété pour engranger du fric, il se contente de répéter à son public de « pauvres » qui ont fait sa carrière, qu’il l’aime mais qu’il se fout pas mal de lui dès qu’il a quitté l’enceinte où il est venu. Ça rappelle étrangement l’état d’esprit général du pays que Johnny exploite, mais qu’il abandonne au nom de son intérêt personnel. Mais bien entendu, s’en prendre à une telle idole, à un monstre sacré, à un homme ayant tant donné pour la culture, l’éducation, la citoyenneté, relève du crime de lèse-majesté et risque de m’ouvrir les portes du pénitencier ou de mettre le feu au blog !

Cet article a 7 commentaires

  1. J-P REIX

    Pas mieux!

  2. MORA

    Très bien dit ! Philippe Mora

  3. Cubitus

    Johnny Hallyday exilé en Suisse, Depardieu chez Poutine, BB qui menace de partir : la situation est grave, citoyens ! C’est la fuite des cerveaux…

  4. MFB

    Vraiment ras le bol de tous ces donneurs de leçons qui après avoir fait fortune avec le fric des pauvres, crachent abondamment dans la soupe ! si seulement son livre ne se vendait pas!!

  5. Catherine

    Bof -beauf de chez vulgaire-
    les confessions du type publiées juste pour faire causer de lui

  6. suzanne

    si c’est johnny hallyday « l’emblème de la france « …. j’espère qu’il est le seul à le croire….. le pauvre….

  7. Christophe JACOBS

    Pour cubitus
    Tu as raison c’est la fuite des cerveaux lents.
    Plus sérieusement ce monsieur se revendique comme l’emblème de la France alors qu’il n’est pas irréprochable… lamentable

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