La droite retrouve ses sièges face au vide

Les 3 élections législatives partielles vont être abondamment commentées par les brillants analystes de la vie politique nationale… trop heureux de sortir du marécage UMP dans lequel ils trempent depuis des semaines. Enfin un rayon de soleil dans le monde des oracles ! A juste titre, en scrutant les chiffres, ils en déduiront que le gouvernement a été sanctionné par les électrices et les électeurs de 3 circonscriptions nettement marquées à droite.

Certes, dans le cadre du vote de juin dernier, l’une d’entre elles avait basculé d’une poignée de voix, mais les 2 autres avaient confirmé de justesse, mais confirmé tout de même, deux éminentes personnalités UMP dans leur fonction de député, ce qui n’a vraiment rien d’exceptionnel. Or toutes les statistiques le démontrent, il est extrêmement rare qu’un recours se transforme en victoire de celle ou celui qui l’a déposé ! Majoritairement, le corps électoral confirme son vote antérieur ! C’est ce qui se produira inévitablement à Béziers où une infime défection de l’électoral local de gauche suffit à donner la victoire à l’ex-député UMP. Il n’y a rien d’extraordinaire dans ce résultat, ce qui suppose qu’on n’en tire pas de grandes leçons globales.

Il reste pourtant de vraies leçons de ces « partielles ». Le P.S. a été sanctionné, non par un vote favorable à la droite, mais par l’abstention massive des femmes et des hommes qui l’avaient soutenu. Le problème essentiel c’est encore une fois la fuite de l’électorat « populaire », indifférent ou démobilisé après seulement quelques mois de gouvernement socialiste. Il a été impossible pour les 3 candidats socialistes de persuader les gens les plus touchés par la crise de venir voter en leur faveur. Évidemment, si on se contente, comme toujours, de décortiquer des pourcentages, on démontre ce que l’on veut sur le sens des résultats.

La faiblesse terrible de la participation a comme conséquence de remettre le F.N à un niveau très en deçà de son niveau annoncé. Le danger essentiel qui guette le gouvernement, c’est la perte de l’adhésion qu’avaient créées dans l’opinion publique les élections du début de l’année. Cette indifférence est beaucoup plus terrible pour l’avenir qu’un vote en faveur de 3 députés sortants ou sortis de justesse de Droite.

L’absence de mobilisation du P.S pour expliquer, défendre, justifier la politique menée nationalement, en dehors du cercle fermé de militants ayant cru au miracle, transparaît dans ces partielles. Acculé dans les cordes par une situation terrible des finances publiques, affaibli par son incapacité à tenir solidairement le cap, harcelé par la guérilla flamboyante menée sur sa gauche, le gouvernement a perdu des pans entiers de sa crédibilité. Il ne fait plus « rêver » personne, ce qui ne participe pas à un élan de solidarité dans des territoires qui, déjà, ne lui étaient pas favorables. Quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise, quoi qu’il réforme, tant qu’il dansera la « raspa » (un pas en avant, deux pas en arrière), il confirmera simplement que la lutte des classes n’était pas si dépassée qu’on a bien voulu le dire. On n’existe que par rapport à des adversaires, jamais face au néant. Ayrault assume, mais il ne pourra pas éternellement se contenter de contredire les effets d’annonce de ministres jouant leur carte personnelle.

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Cet article a 2 commentaires

  1. Christian Coulais

    Des élections avec un taux de participation inférieur à 50% ne devraient pas être valides !
    Ce n’est pas tout à fait cela, la démocratie !
    Affirmer que rien ne change, sans se bouger pour confirmer ou infirmer l’accord ou le désaccord que l’électeur ou l’électrice a avec les prétendants, c’est trop facile !
    Non cumul + obligation de vote, des efforts réalisés ainsi des « deux côtés » seraient plus profitables. Qu’en pensez-vous citoyenne, citoyen ?

  2. Cubitus

    La lutte des classes ? Mais de quelles classes s’agit il donc ? Quand on voit un ex présidentiable socialiste ou qui se prétend comme tel prêt à verser de sa poche six millions d’euros pour une galipette alors que 8 millions de Français sont, au dernières nouvelles, sous le seuil de pauvreté (comme élu de terrain, vous le voyez tous les jours), que plein de gamins auront très peu ou rien du tout sous leur sapin dans quelques jours, que nos voisins, nos amis, nos proches se serrent drastiquement la ceinture à cause de politiques irresponsables ou trop timorées, on mesure tout l’écart indécent de situation entre ceux qui nous gouvernent et les gouvernés que nous sommes. C’est avec ça que vous comptez motiver les élécteurs ?

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