Le déficit d'information devient préoccupant !

Ce matin en allant de table en table durant le forum citoyen organisé par le Conseil général de la Gironde autour de l’évaluation du plan départemental de gestion des déchets ménagers et assimilés, j’ai mieux compris l’état réel de la France. Il suffisait de tendre l’oreille pour se rendre compte que le fondement de la République qui devrait être « l’intérêt général » a du plomb dans l’aile. Sous l’influence d’un système médiatique approximatif, avide de sensationnel ; à cause du manque de courage des politiques ; en raison de la pression de lobbies idéologiques ou financiers, nous tournons le dos à la résolution des grands enjeux sociétaux. Un panel sélectionné des habitantes et habitants du département avait été rassemblé pour évaluer les actions globales menées et surtout ouvrir des pistes pour un prochain document d’orientation. En fait, dès que les généralités ont été présentées, les propos sont immédiatement passés du « global » au « local ».

Chacune et chacun s’est emparé de la parole pour décrire « SON » problème réduit à l’espace de « SA » maison, de « SON » quartier ou de « SON » immeuble… réduisant le dossier de la collecte et de l’élimination des déchets à une affaire strictement individuelle ou territoriale. Le manque d’information sur les véritables enjeux posés par la croissance exponentielle des emballages, des détritus ou des rebuts ne touche personne en particulier car toutes et tous les présents sont exemplaires. Quand on écoute bien, on constate que dans le fond, la responsabilité incombe aux…autres : le voisin, l’élu, le collecteur, l’éliminateur, mais jamais le fabricant trop lointain ou le pollueur difficile à cerner. Impossible d’expliquer que le système est infiniment plus complexe que ne le pense le « contribuable » ou le « donneur de leçons » ou le « défenseur immaculé de l’environnement ».

Dès que l’on parle « coût »ou « financement » on entre dans un monde inconnu qui ne passionne guère le panel. La seule obsession se résume dans un concept de plus en plus répandu : « nous devons payer le moins possible avec un service correspondant à nos besoins, différents de ceux des autres ». On mesure alors combien la France est devenue un pays de « consommateurs » se prétendant « citoyens »… Le déficit en information devient préoccupant, terriblement préoccupant, surtout si le « panel » sélectionné par le cabinet spécialisé est réellement représentatif ! Le mal est profond dans tous les secteurs de la vie sociale, et il faudrait des milliers d’autres forums de ce type pour espérer changer la donne, en cette période de crise profonde. La démocratie participative devient urgente, ne serai-ce que pour que l’on cesse de vivre sur du prêt à porter idéologique !

Cet article a 4 commentaires

  1. facon jean françois

    Bonjour,
    vous avez mille fois raison, les déchets ça n’intéresse personne… Enfin je veux dire les consommateurs lambda. Pourtant, E(s)C(r)O-emballages et consorts eux pratiquent la communication à sens unique tournée vers l’auto-encensement. Belle illustration de l’écoblanchiment ou greenwashing,l’écoblanchiment est l’acte de transmettre au public des informations qui sont – dans le fond et dans leur forme – une présentation déformée des faits et de la vérité, dans le but d’apparaître socialement et/ou environnementalement responsable aux yeux d’un public ciblé. C’est un système de communication vaste et complexe destiné à faire passer une « mauvaise » donnée ou information pour une « bonne ». Ainsi le point vert Eco-emballages laisse croire que le pictogramme vert indique que le produit est recyclable alors qu’il est seulement soumis à la redevance qui leur est versée. Avec 568 millions d’€ de chiffre d’affaires en 2011 cette société anonyme à bien besoin d’améliorer son image fortement entachée par le scandale de 2008 où les fonds collectés avaient été placés sur des comptes non sécurisés dans des paradis fiscaux.
    Il y a bien de l’or dans nos poubelles, mais il provient de notre argent et le plus souvent prélevé principalement dans les poches des familles nombreuses, au profit des emballeurs et géants du déchet … La boucle est bouclée et ça n’intéresse « presque » personne.
    Bon dimanche

  2. SANZ

    Ces questions il y a dix ans m’intéressaient.
    C’est devenu au cours de ces dix années une question qui de plus en plus m’inquiète.
    Amitiés

  3. Vanmeulebroucke Guy

    Bonjour,
    Le sujet est vaste certes et la critique est facile l’art étant difficile diront certains, mais sans débat et confrontation des idées,c’est peut être aussi la porte ouverte à biens des abus et aux dépenses publiques non fondées.Un de mes commentaires qui d’ailleurs est le seul qui est eu une réponse,si l’on considère que les suivants portaient plus d’attention à la gestion technique du projet et à celle sur la gestion des…..marchés publics……sujets ô combien…..complexent notamment pour un apprenti de la chose publique comme moi;cela fait toujours travailler les méninges!

    PS:Le dossier BTG est bien connu de JMD.

    UNE POUBELLE EN OR!
    Par une volonté délibérée,la grande majorité des élus veulent mettre en oeuvre les projets archaïques et obsolètes de BATZ et de CHARRITTE-DE-BAS.
    La mise en œuvre du traitement des déchets ménagers et assimilés,comme celle de tous les déchets,y compris les boues urbaines,doit se faire dans le cadre du développement durable.
    Par opposition à la vitrine de la lumière de l’environnement et de la valorisation,les responsables ont choisi la coûteuse et inutile politique de l’obscurantisme et de l’enfouissement.
    Outre le mauvais choix de l’implantation et de la logistique,les centres de tris multi-filières,comprenant également le traitement du tout venants ne sont pas prévus ;par ailleurs aucune information n’est donnée sur les coûts et les emplacements des futurs centres d’enfouissements techniques (CET) ou centres de stockages des déchets ultimes (CSDU)pour au moins 50000T par an,plus 50000T prévues,sans compter les divers déchets des entreprises.
    En 2015 la taxe générale sur les activités polluantes pour l’enfouissement des déchets,passera de 13 à 32€ la tonne en plus des autres dépenses et,en l’absence de données fiables pour les 20 ans à venir comme, l’évolution du coût de la vie,la croissance de la population et des tonnages,les coûts de maintenance et d’exploitation pour délégation de service public(ce que l’on nomme pour ceux qui préfèrent l’exploitation en régie),la remise en état des CET,les remboursements de crédits etc…..c’est la bagatelle de 500 MILLIONS d’euros au bas mot qui finiront tout au moins en très grande partie…. à la poubelle.
    En fait les élus en enfouissant s le carburant ,veulent imposés aux contribuables la vente forcée d’une charrette à bras…au prix d’une rolls !
    Le choix déjà obsolète hier,n’est plus adapté au monde de demain et si les élus ont préféré la facilité et la simplicité,se sont –ils au moins posés la question bien connue des gestionnaires …..CQQCOQP ?nous pouvons en douter.
    Quant on consulte le Grenelle 2,les objectifs et les nouvelles dispositions prévus pour la gestion des déchets dans le cadre de l’environnement par le gouvernement ,il est difficile de croire que le représentant de l’ETAT puisse avaliser de tels projets,l’ADEME ne voulant plus les financer par ailleurs.
    L’expérience menée par l’association « Terre Verte »(http://www.Terre Verte.info) route de St.Palais,avec le soutien de la Mairie de Charritte-de-Bas » et le concours sur volontariat des habitants,est très intéressante et significative du comportement éco-citoyens sur le tri sélectif* avec des résultats positifs.
    Déjà généralisée par de très nombreuses collectivités,de plus en plus d’élus mettent en œuvre la collecte sélective des déchets fermentescibles pour les valoriser.Allons-nous devenir les cancres de la classe ?

    Cité en exemple pour le pré-TMB de Bayonne-Nord et en dehors des quelques problèmes d’odeurs du site ?(source internet :rapport 2008 Cap l’Orient) le syndicat de Lorient a mis en place la collecte sélective des fermentescibles pour produire du compost et diminuer l’enfouissement.
    Concernant la méthanisation-compostage avec valorisation de bio-gaz, bio-carburant,électricité et chaleur,différentes techniques existent sur le marché et le procédé,comme la conception sont des éléments essentiels.
    Tout dépend des clauses particulières,du cahier des charges et des critères d’attribution du marché ;en fait selon la volonté des élus.
    L’enquête Suisse publié sur le net sous le nom « rapportvilleneuve »ainsi que le projet « méthavalor »en Alsace sont très intéressants sur le sujet.
    Il est regrettable par ailleurs que deux syndicats gèrent cette activité aggravant de ce fait une gestion qui se devrait être plus efficace,plus valorisante et plus harmonieuse sur le périmètre concerné.
    De plus en plus de nos concitoyens s’opposent aux TMB et aux décharges, et le choix passéiste des élus,contraire aux principes mêmes du développement et de la valorisation durable ne profitera en rien à la collectivité et encore moins à l’environnement.
    Aux antipodes de nos conflits d’opinions,la petite ville de Güssing (Autriche),poursuit en tant que pilote,son bonhomme de chemin avec son autonomie énergétique excédentaire,la recherche et les expériences dans le domaine des énergies renouvelables.Bel exemple (source du net: http:// www. metrofrance.com/fr/article/ 20 et developpementdurablelejournal.com).
    Nous n’en prenons pas le chemin !
    * c’est un pléonasme utilisé très souvent.

    LE POINT DE VUE DE BIL TA GARBI!
    Suite à la publication de mes observations intitulées « UNE POUBELLE EN OR » sur le site AGENDA 21 de la ville de Bayonne,le Président de BIL TA GARBI m’a fait la réponse suivante que je communique ci-dessous pour ceux que le sujet intéresse.

    Qu’est-ce que le développement durable ? 25 novembre 17:24, par Syndicat Bil Ta Garbi

    Réponse du Syndicat Bil Ta Garbi à M. Vanmeulebroucke

    C’est en qualité de Président du Syndicat Bil Ta Garbi et au nom de ses élus que je me permets de faire une courte, mais nécessaire réponse aux propos de M. Vanmeulebroucke, et je tâcherai par la même de répondre à la question posée : qu’est-ce que le développement durable ?

    Il y a 5 ans, les élus décidaient unanimement et après concertation de développer une politique de gestion durable des déchets, fondée sur 5 axes :

    1 – Réduire notre production des déchets, par des actions collectives du Syndicat et des collectivités adhérentes (compostage individuel, stop pub, incitation à l’éco-consommation et au réemploi…). Grâce à la participation des habitants, ces actions ont porté leurs fruits : en moyenne et en 6 ans, chaque habitant a diminué sa production totale de déchets de 7% et d’ordures ménagères résiduelles de 14%.

    2 – En 2012, recycler 2 fois plus de matériaux (emballages, journaux-magazines…) par rapport à 2004, par le développement et l’optimisation des collectes sélectives. Le geste de tri a gagné du terrain dans nos territoires : en 2008, nous avons recyclé 1,5 fois plus de matériaux (par rapport à 2004).

    3 – Rendre la matière organique au sol, telle est l’une des vocations des futures usines de prétraitement mécano-biologique pour extraire la part fermentescible de nos déchets résiduels. Les tonnes de déchets fermentescibles issues des collectes sélectives auprès des gros producteurs pourront aussi être valorisées dans ces usines. Pour les élus du Syndicat, il est clair que toute valorisation organique doit se faire conformément aux normes en vigueur et dans une logique de partenariat et de confiance avec les utilisateurs finaux.

    4 – Limiter le transport de nos déchets est un objectif d’autant plus impératif qu’une partie de nos déchets est traitée en Gironde. Les élus ont fait ce choix car à l’époque notre territoire ne disposait plus de capacité de traitement conforme à la réglementation. La même année, les élus du Syndicat choisissaient d’équiper le Syndicat de 2 usines de prétraitement, une pour la côte, une autre pour l’intérieur du Syndicat, dans une volonté de limiter les transports entre les différentes zones de production et ces usines.

    5 – Prétraiter les déchets résiduels avant de les enfouir est le dernier axe de notre politique de gestion, considérant que tout doit être mis en œuvre aujourd’hui et demain pour limiter au maximum les tonnages à enfouir. Le prétraitement, par compostage et par méthanisation, permet de compléter le bilan de nos valorisations matière, organique et énergétique, tout en réduisant les nuisances dans les centres de stockage.

    Moins de déchets à gérer, davantage de déchets valorisés, des déchets traités à proximité de leur zone de production dans des unités respectueuses du cadre de vie des riverains et de l’environnement, une maîtrise des coûts, une concertation préalable aux décisions et des choix transparents : telle est notre approche d’une gestion durable des déchets et telle est ma conclusion sur ce sujet.

    Je me permets enfin de vous rappeler que l’ADEME ne subventionne aucune installation de traitement ou de prétraitement d’ordures ménagères résiduelles en France et qu’elle soutient très largement le Syndicat dans ses nombreuses actions relatives à la réduction à la source et à la valorisation.

    Vous pouvez compter sur moi et mes services pour, en d’autres lieux, vous assurer de la compatibilité de notre politique avec la réglementation et les dispositions du Grenelle, ou échanger sur tout autre sujet en lien avec la gestion des déchets et dans notre domaine de compétences.
    Vous priant d’agréer mes sincères salutations,
    Alain Iriart, Président du Syndicat Bil Ta Garbi.

  4. baillet gilles

    Qui gère l’élimination des déchets? Le privé avec la bénédiction des grands syndicats! Un service public de qualité doit être géré en régie directe. Les quelques exemples de notre département devraient être popularisés.

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