Quand l'extrême droite américaine est dépassée par l'UMP !

On ne sait pas si la vie politique américaine a déteint sur celle de France ou si tout simplement il existe une règle universelle qui conduit à d’étranges similitudes. En tous cas la campagne des présidentielles outre Atlantique ressemble étrangement à celle que nous avons connue. Mitt Romney a dénoncé dans l’un de ses discours la «passivité» de la politique étrangère de son rival Barack Obama. Il reproche en effet à son rival d’être tout simplement un grand méchant mou… Ça ne vous rappelle rien ? La technique consistant à apparaître comme un chef de guerre, un va-t-en guerre, un homme à poigne, en mettant en évidence la supposée « indécision », « inaction », « impossibilité » à agir. On a eu droit exactement à la même stratégie avec Nicolas Sarkozy qui a souhaité exploiter à fond cette image de « chef de guerre » avec l’intervention en Lybie. Dans tous ces actes, il a voulu sans cesse présenter François Hollande comme inapte à la décision.

Romney maintient toujours le cap vers le néoconversatisme à pleine vapeur, il n’y a pas eu d’inflexion. Il tape sur tout ce qui peut lui permettre d’exploiter les pires instincts du peuple américain, ne se privant jamais d’exacerber le nationalisme latent qui traverse les couches populaires de l ‘Amérique profonde. Sur les questions de politique étrangère, il a donc campé sur sa ligne d’attaque, dépeignant Obama comme faible et mou. Au lieu de se recentrer, il a jugé qu’il était plus rentable par rapport aux électeurs américains de se montrer ferme. Il y a cependant un grand écart entre cette attitude de cow-boy belliqueux et les conséquences qu’elle générerait. Le problème pour Romney, c’est que cette recette ressassée depuis plusieurs semaines, après les Présidentielles, comme les plus excités de l’UMP, n’est pas un thème qui fonctionne face aux réalités du quotidien des électrices et des électeurs. En 2004  par exemple, la guerre contre le terrorisme était un enjeu important aux USA et le scrutin s’était joué sur ce thème. George Mc Govern, candidat démocrate en 1972, jugé trop faible sur la question de la guerre du Vietnam avait perdu l’élection. Mais là, le coût prohibitif des expéditions en Irak et en Afghanistan avec les morts qu’elles ont entraîné, ne sont guère populaires. En plus, Obama a pour lui d’avoir mis fin (dans des conditions pour le moins obscures) à l’obsédante quête de Ben Laden ! Il a décimé tout le leadership d’Al Qaida et, qu’on le veuille ou non, ce ne sera pas considéré comme une marque de faiblesse. Loin s’en faut ; et il existe un contraste entre la situation laissée par Bush en 2008, avec en particulier la guerre en Irak et l’échec aussi en Afghanistan, qui n’avait pas un bilan très brillant !

En France, la brillante Kosiusko-Morizet vient de se déchaîner et de pulvériser le mur de ce qui peut être déversé en politique sur ses adversaires. Dans Le Figaro daté du lundi, elle dépasse Romney, et emboîte, dans l’outrance verbale, le pas de Copé, ce qui a au moins le mérite de faire passer, sur ce terrain de la politique, les Républicains pour des enfants de chœur. Elle qualifie de « règne d’amateur, fade et triste  » la présidence de François Hollande. « Être inaudible, colporteur d’une politique du vide (…) ne peut que rendre vaine une présidence déjà fruit du hasard », assure la députée de l’Essonne qui, rappelons-le, est en campagne interne à l’UMP pour une pré-primaire des futures présidentielles ! Elle a même attaqué personnellement sur leur apparence physique les ministres actuels, avec un courage à toute épreuve: « Ces bourgeois de la politique qui se sont déguisés, bedaines effacées, sourires patelins, se révèlent arrogants, menteurs, tricheurs. Ils ont l’esprit de clan et veulent mettre l’État en coupe réglée et se servir », accuse la madone anorexique de l’écologie de compromission ! Incroyable cette arrogance quand on connaît l’état réel du pays laissé par les pillards du Sarkozisme et leurs affidés. Elle fait mieux que Copé qui a vu le danger et a encore immédiatement surenchérit !

Pour l’égérie de l’UMP, comme pour ceux qui ont si parfaitement gouverné, bien évidemment la France est gérée depuis leur départ par des minables ou des incapables… ou des indécis ! Il est certain que l’UMP peut donner des leçons de ce niveau… après les résultats que l’on a constatés en matière de dette, de chômage, de pauvreté, de balance commerciale et de présence internationale courageuse auprès de Kadhafi, de Poutine, de Ben Ali, de Moubarak ou de Bush… C’est vrai qu’il fallait être courageux pour supporter en politique étrangère pareilles fréquentations. On dit même, selon certaines gazettes différentes du Figaro, que l’ami Kadhafi serait mort de l’esprit courageux des gens qu’il avait bien connu !

La France a donc beaucoup d’avance sur les USA en matière de nullité politique. Il est certain qu’en matière de racisme, de haine, de provocations, la Droite française est en passe de battre les Républicains de Romney. David Assouline, en tant que porte-parole du PS, a parfaitement résumé cette situation outrancière :«ceux qui dénigrent, cachant la faillite de leur gestion passée par la violence de leurs propos, et parlent de « bourgeois », comme NKM, quand ils ne rêvent que du temps d’avant l’abolition des privilèges avec cette aristocratie qui ne supportait pas qu’on puisse imaginer une politique de justice fiscale et sociale ». Le courage n’est pas toujours dans la déclaration de guerre, l’invective, la bêtise poujadiste, mais plus certainement dans la sérénité des décisions et la force des convictions. Jean Jaurés en est mort…

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Cet article a 3 commentaires

  1. Cubitus

    Il y a une chose qui me turlupine, c’est la chocolatine à Copé. Y a t’il un seul journaliste ou politique ou quiconque qui s’est enquis de la réalité de cette affirmation, de ce « crime » abominable qui risque de faire vaciller les fondements de la République ? Ou alors est ce uniquement sorti tout droit de l’imagination tordue du vizir de Meaux, celui qui veut être calife à la place du calife, et que l’on devrait croire sur parole ? Parce qu’alors, il s’agirait d’un mensonge de plus de ce méprisable individu qui n’en est plus à un près, mais encore et surtout d’incitation à la haine raciale.

  2. J.J.

    L’histoire de la chocolatine à Copé m’a rappelé un incident qui avait eu lieu à Barèges, (station thermale des Hautes Pyrénées) le jour du deuil national décrété à la suite des incendies tragiques des Landes en août 1949 (plus de 80 victimes).
    Les infirmiers parachutistes qui étaient sur place pour effectuer les soins aux curistes de l’hôpital militaire étaient sortis faire un tour en ville et avaient invectivé les paisibles curistes en train de souper : « Vous n’avez pas honte de vous goberger un jour de deuil national ! ».

    Cette sinistre plaisanterie (litote pour tour de con) avait évidemment crée un incident diplomatique entre le maire et les autorités militaires qui n’y étaient évidemment pour rien.
    A propos connaissez vous le Rasoir d’Hanlon :  » Ne jamais attribuer à la malignité ce que la stupidité suffit à expliquer. »
    Et plus stupide encore, celui qui fait ses choux gras de la stupidité…

    Si ça se trouve les présumés »voyous islamistes, si l’histoire est vraie, n’étaient même pas des disciples d’Allah….

  3. facon

    Que ce soit NKM ou une autre nos politiques commencent à nous fatiguer sérieusement avec leurs petites phrases, leurs insinuations, leur petitesse … Il y a assez de travail à faire pour occuper les énergies. Et Montebourg il fait dans la dentelle ?

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