A l'intérieur vous trouverez les renseignements

L’étonnement est à son comble… Les gens qui comptent dans cette France de tous les scandales, s’offusquent du livre publié par un trio de journalistes « couillus » osant raconter que nous vivons, pour un certain nombre d’entre nous, dans un régime d’une autre époque et ayant eu pignon sur rue dans d’autres lieux. Figurez vous que ce trio vient de publier un ouvrage intitulé « L’espion du président. Au cœur de la police politique de Sarkozy » qui bien évidemment révolte le Minsitère de l’Intérieur et donne des boutons en des palais plus élevés. Olivia Recasens, Didier Hassoux, Christophe Labbé ont sorti ce brûlot dans le plus grand secret afin que l’effet de surprise soit total. Et, miracle, ils sont parvenus à leurs fins, mais non sans mal. Pour échapper aux micros, Didier Hassoux (Le Canard enchaîné), Christophe Labbé (Le Point) et Olivia Recasens ont pris leurs précautions et ont évité, par tous les moyens de se retrouver dans la situation d’un journaliste du journal Le Monde dont on a récupéré les fadettes. Fameuses fadettes, qui débouchent sur la mise en évidence que les services de renseignements ne travaillent pas toujours pour la défense de l’intérêt général républicain, et que nous sommes entrés dans la mise à disposition d’un clan de tous les fonctionnaires importants.
Ne dit-on pas, par exemple, qu’il arrive que des Préfets de renom, en poste, assistent directement à des comités départementaux de l’UMP ? Ne sait-on pas que des enquêtes fiscales ou des rapports de la Cour des Comptes peuvent être demandés pour discréditer les uns ou les autres ? Qui n’a pas constaté, quand il ose ruer dans les brancards sarkozistes, que les rapports amicaux qu’il peut entretenir avec des représentants de l’ordre, gênent ces derniers ?
Heures et lieux de rendez-vous codés, refus total d’utilisation des téléphones portables, témoignages anonymes et véritablement secrets constituent des preuves que désormais, le vrai métier de journaliste devient inquiétant et exigeant ! Et c’est certainement ce qu’il y a de plus angoissant dans la parution de cet ouvrage.
Un contexte n’ayant rien à voir avec les valeurs républicaines, et surtout connu en d’autres temps par les enquêteurs de presse . « L’essentiel était de protéger nos sources », explique Olivia Recasens, « en nous parlant, ils pouvaient perdre leur place ». C’est ce qui est le pire ! Rassurez-vous c’est totalement faux : on ne vire pas des fonctionnaires ! On les mets au placard, ou on les force à partir vers d’autres cieux. On ne remplace certes qu’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite mais… on choisit soigneusement le remplaçant ! Si moi non plus je n’avais pas peur de les mettre en difficulté, j’aurais bien des témoignages à apporter à ce dossier ! Il n’y aucun fantasme, aucun besoin de notoriété, mais seulement la bonne vieille trouille qui conduit à l’autocensure !
Quand le chef des services de renseignements est mis en examen car il aurait accepté d’espionner un journaliste, et quand un procureur de la république se retrouve dans la même situation car il aurait donné l’ordre de le faire, on se dit que la face cachée de l’iceberg du renseignement, décrite avec force détails par ce trio de journalistes plongeurs en eaux troubles, doit être immense. Il y a fort à parier qu’elle n’est pas plaquée de bonnes intentions. Si l’on en croît les premiers lecteurs de cet ouvrage, le service concerné apparaît comme une véritable « machine à espionner » tous les gens qui gênent, selon un système complexe et opaque. Il emploie 4000 hommes qui ne sont pas menacés par les restrictions budgétaires puisqu’il est doté de 40 millions d’euros de budget. Au fil des pages, on retrouve l’affaire Clearstream (tiens donc !), l’affaire Woerth-Bettencourt (on ne voit pas pourquoi !), ou encore celle de Karachi (est-ce véritablement une révélation), qui ne sont pas jugulées malgré des efforts époustouflants pour tenter de poser des garrots partout sur les zones dangereuses. La manipulation des agents serait tellement sophistiquée que grâce à la parcellisation des tâches, il est impossible à un agent de savoir, à la base, pour qui il travaille !
Les notes, les rapports regroupés finissent par servir à la désinformation ou à la déstabilisation, afin d’éviter que les vérités pas bonnes à publier ne franchissent jamais le mur de l’autocensure ! Ce système là a toujours eu cours mais pas avec les mêmes buts ni, plus encore, avec une telle ampleur. Il serait véritablement urgent que le sénat s’empare de cette réalité et désigne une belle commission d’enquête parlementaire… qui tenterait d’innocenter les services de renseignements de cette suspicion, ou qui déboucherait sur une mise en cause des responsables ! La république en sortirait grandie. En attendant, nous aurons droit aux dénégations habituelles du Ministre (il nie tout systématiquement) , des grands patrons des services concernés, tous victimes de calomnies éhontées de journalistes, d’acharnement coupable de juges d’instruction gauchistes, d’élucubrations dénuées de tout fondement. Mieux, on va brandir les menaces de dépôt de plaintes en justice. Elles vont pleuvoir, car c’est le meilleur moyen d’empêcher l’ouverture d’une vraie enquête parlementaire… Braves citoyennes et braves citoyens, dormez tranquilles si vous êtes sarkozistes : les « renseignements » veillent sur celles et ceux qui peuvent troubler votre sommeil ! Pour les cambriolages, les violences à personne, les agressions en tous genres, ils n’ont plus le temps de s’en occuper !

Cet article a 3 commentaires

  1. batistin

    Haut les mains !
    C’est ainsi que nous engagions nos jeux d’enfants quand le monde où nous rêvions était blanc, était noir. Bon ou méchant, il fallait choisir.
    Le gris n’était que jours de pluie, et propice aux jeux d’esprit.
    Mais, aujourd’hui, embarqués de force sur des chariots de fortune, les indiens roulent en voitures noires, les bandits n’ont plus leur tête mise à prix, et nous se savons même plus à quel cheval confier notre avenir.
    Au fond, un seul de nous savait la fin de nos jeux, bien avant que ne cesse notre sarabande joyeuse, celui qui jouait au Robinson !

  2. François

    Bonjour !
    Brrrr ! Ton feuillet est ( encore une fois ! ) peu rassurant pour les simples citoyens « moutons » que nous sommes, même si tu minimises les 4000 emplois … officiels ! Car il ne faut pas oublier d’ajouter tous les maires de France et de Navarre ( Et oui, Jean-Marie ) dont le premier rôle est celui d’officier de police, donc lié au Renseignement . De plus, chaque conseil municipal s’est fait un devoir de détacher un des leurs au poste de « correspondant du Ministère de la Défense » , Créon ne devant pas y échapper…
    Oui, « le ver est déjà dans le fruit ».
    Bien sûr, toutes ces personnes élues ont une conscience dans un cerveau conçu pour agir avec discernement, réflexion , etc… mais « la Chair est fragile ! »
    A ces groupes, il convient d’ajouter tous les indics judicieusement camouflés dans la population derrière des masques souvent très respectables dont l’on découvre la proche présence quand toute retombée est annulée par le décès.
    Brrrr ! Vraiment, Citoyen, remercie tous ces yeux et ces oreilles qui te surveillent et t’épient . Tu ne risques rien : Ils oeuvrent pour … ton bien-être et ta sécurité.
    Cordialement.

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