C’est fait : il ne manquait plus au chef de l’État français que d’avoir entendu des voix ! Il est allé à Vaucouleurs, ce village dans lequel était passé avant lui il y a un peu plus de 50 ans l’homme de l’appel du 18 juin, justement une voix confidentielle que tous les résistants prétendent avoir entendu, alors qu’elle ne fut que confidentielle. Leur Président de ce qu’il reste de la République a, et c’est une information exclusive, eu le privilège de percevoir ce que l’au-delà lui demandait à travers les voix célestes des saintes Catherine et Marguerite et de l’archange saint Michel : « libérer le royaume de France de l’envahisseur et conduire le dauphin sur le trône ». C’est exactement, comme dans « Mission impossible », le message est parvenu aux oreilles de Nicolas Sarkozy. Et il s’est détruit en quelques secondes. Immédiatement, il a regroupé autour de lui divers hommes liges qui vont l’aider dans sa mission, pour mener sa grande campagne de reconduite aux frontières du royaume des intrus, grâce à l’efficacité des hommes d’armes de Guéant.
En passant par la Lorraine avec ses gros sabots, il a bien évidemment distillé les bonnes phrases de sa « plume » habituelle, celle qui avait écrit les grands discours du quinquennat pour le Chanoine de Latran, pour le visiteur de la cathédrale du Puy en Velay, pour le pèlerin de Dakar ou pour le prophète de Toulon… Cette fois, il a fait dans la récupération des mânes célestes de celle qui avait une ligne directe avec le ciel. Comment un pays en pleine crise, rongé par le doute et l’irrationalité, perverti par la loi du profit, peut-il se vautrer pareillement dans un pan surréaliste de son histoire ? Comment imaginer que le pays qui a éclairé le monde avec le siècle des Lumières puisse pour des raisons strictement électoralistes se vautrer dans les croyances et les mythes historiques ? Et pourtant on y est. Il ne lui reste plus, avant le premier tour des élections, qu’à aller faire brûler un cierge devant la grotte où Bernadette Soubirous a vu une apparition !
C’est vrai que la déclaration d’amour à Jeanne était émaillée de phrases cultes qui resteront dans le patrimoine, comme celle-ci : « Jeanne aime (NDLR : admirez le présent !) la France, elle n’appartient à aucun parti, à aucune faction, à aucun clan, Jeanne, c’est la France dans ce qu’elle a de plus singulier ». Nicolas Sarkozy a érigé la pucelle d’Orléans en « incarnation des plus belles vertus françaises, du patriotisme », qui est, selon le chef de l’Etat, « l’amour de son pays sans la haine des autres » (il faut en parler à ses sbires). « Jeanne aime la France, mais elle ne hait personne », a lancé le Chef de l’État français là où Jeanne d’Arc aurait lancé la croisade contre les Anglais que, bien entendu, on ne peut pas comparer avec les immigrants ou les Roms ! Qualifiant Jeanne d’Arc de « symbole de notre unité », il a appelé à « ne pas la laisser entre les mains de ceux qui voudraient s’en servir pour diviser ». Car, a-t-il ajouté sentencieusement, « diviser au nom de Jeanne d’Arc, c’est trahir la mémoire de Jeanne d’Arc ». De toutes les manières, elle ne protestera plus ! « En tant que chef de l’État, je me devais de rendre aujourd’hui, ici, cet hommage solennel que la nation rend à ceux à qui elle doit sa liberté et sa grandeur » (sic), a-t-il affirmé, lançant : « il n’y a pas d’avenir pour un pays qui ne sait pas se souvenir ». Pourvu que les françaises et les Français se souviennent, dans une centaine de jours, de ce fut la grandeur de la France et quelle a été notre liberté, pour qu’ils boutent hors l’Élysée celui qui se prend pour le sauveur du monde alors qu’il ne fait que courir après les pires poncifs du nationalisme !
On dit même qu’il aurait entendu des voix lors d’une première étape à Domrémy, où il s’est recueilli dans la petite chapelle et devant la maison (NDLR : on ne sait même pas quand elle est née ni où elle est née, mais ce n’est pas grave !), qui lui auraient indiqué d’abandonner la TVA sociale pourtant défendue mordicus par des Ministres, cocufiés en permanence. Il a eu confirmation par la voix du seigneur qu’il était préférable, après avoir tenté l’autogestion, de se convertir à l’évangile d’Attac sur la taxe Tobin ! Ce sera la énième tentative de diversion d’un président aux abois, qui navigue désormais à la godille en voyant arriver, pour les prochains jours, la seconde vague du tsunami de la dette. Comment boucher un trou transformé depuis dix ans en gouffre pour se terminer en abîme ? En entretenant les polémiques sur le futile, en refaisant des sempiternelles effets d’annonces dont on sait par avance qu’ils ne se concrétiseront jamais, en cultivant les symboles les plus archaïques, il espèrent encore une fois « idéologiser » l’Histoire de France, et la mettre au service de sa personne. Il aura sans vergogne pillé l’image de la gauche en récupérant Guy Mocquet, les résistants du Vercors, Jean Jaurès, et maintenant il va chercher des soutiens anachroniques pour récupérer des voix venues d’Outre tombe.
Celui qui aura réussi à parcelliser socialement son pays, à affaiblir les fonctions régaliennes de la République, ne va pas tarder à se présenter comme le champion de l’unité face à la crise. Il ne va pas tarder à célébrer d’une manière ou d’une autre les mérites de Louise Michel, morte un… 9 janvier ou les 30 ans de la disparition de Louis Aragon. D’ici à ce qu’il fasse chanter par Carla, « Que serai-je sans toi ? » il y a un pas que je ne suis pas certain que ses conseillers en communication ne franchiront pas !
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D’un coté, libérer Jeanne,
emprisonnée par le papa de Marine depuis de nombreuses années,
c’est tout à la gloire du Nicolas.
Charge à nous maintenant de l’arracher à ses griffes d’opportuniste,
lui qui ne saurait en faire rien de mieux que de la jeter aux oubliettes,
une fois les cendres refroidies.
Celles du feu d’une passion soudaine pour la mémoire d’une vierge,
abandonnée pourtant depuis longtemps à qui le premier la trouverai gironde.
Cette pauvre enfant, capitaine d’armée et glorieuse vierge n’aura donc eu comme hommage au vingt et unième siècle que celui que l’on oublie de rendre aux jeunes vierges mariées de force.
Vierge mariée deux fois, trois si l’on compte notre intérêt soudain.
Mais, dans sa razzia, digne de celle des Touaregs, en pays du nationalisme exacerbé, Nicolas aura laissé à l’ennemi un trophée qui lui aurait pourtant assuré gloire et dignité.
Il aurait pu y envelopper la vierge, non d’un discours écrit par une plume d’archange, mais plus simplement d’un bout de tissu.
Le drapeau , les drapeaux républicains qui ne manquent pas d’habiller tous les murs, c’est extraordinaire, devant lesquels passe Marine.
Pas un discours télévisé sans que ce joli rideau bleu blanc rouge ne vienne légèrement frémir à tous les accents de sincérité.
Ah! que nous sommes donc heureux d’avoir pu, grâce à la saillie incongrue d’un chef royalement de mauvaise foi, extraire une vierge nationale de l’oubli.
Mais nous la laissons nue pour la mener chez nous !
Je ne sais si ma grand-mère, qui connaissait fort bien la nature humaine, et n’en voulait pas trop aux hommes de leur instinct de bête, aurait supporté longtemps que l’on fasse bataille sur le choix du marié, en laissant la promise ainsi offerte, le cul à l’air faute d’idées pour l’habiller.
Mais le drapeau républicain ne fait plus belle robe et ne se soulève plus aux cri des affamés, il ne sert plus que de rideau pour cacher les coulisses.
Les coulisses sombres et mal fréquentées d’une république prostituée de force.
Personne ne lui dira donc jamais en face, à ce petit minable, qu’il ne comprend rien à la grandeur de la France, pas plus qu’à son Histoire, dont il ne se souvient, – ou plutôt dont il demande à ses sbires de se souvenir à sa place – que lorsqu’il en a besoin pour épater la galerie !
Jeanne d’Arc a bouté les anglais hors de France, et bien, mes amis, boutons Sarkozy le petit hors de l’Élysée en mai prochain…..
« »L’histoire dont il ne se souvient » »
Pour s’en souvenir, effectivement, il eut fallu qu’il la connût….
Ce qui m’amuse dans cette histoire (au point où l’on en est, il vaut mieux en rire, n’est-ce pas ?) c’est que l’on fêta l’anniversaire d’un personnage dont nul ne connaît la date de naissance. L’intéressée elle même, ayant reconnu lors de son procès qu’elle ne connaissait pas exactement son âge.
Cette histoire nous prouve également que les grosses ficelles érigées en système de communication et de manipulation à l’égard du bon peuple étaient connues depuis longue date : la traversée de la Mer Rouge, la légende du Christ, la bataille de Tolbiac, etc…etc…
Qui sait si l’affaire de « Human Bomb », qui permit au Toopty de monter sur les épaules de son ami Balla n’est pas de la même (ra)farine ?