Partis mais pas encore certainement oubliés…

A-t-on, un jour, su véritablement les causes profondes d’une guerre ? Elles sont souvent « personnelles » par appétit du pouvoir, « économiques » par boulimie du profit ou « ethniques » par haine des autres. Dans quelle catégorie devra-t-on un jour classer celle qui a mis à feu et à sang l’Irak ? Même avec le temps, et malgré les informations permanentes qui filtrent sur la volonté hégémonique américaine de dominer la ressource pétrolière, il sera toujours avancé des raisons stratégiques liées à la liberté des peuples à vivre dans la liberté. Personne n’ira gratter derrière cet étalage de bons sentiments, et la recette marche encore, car elle permet aux plus forts d’imposer, par leur puissance, leurs lois, à celles et ceux qui n’ont aucune certitude sur l’après conflit. Voici que l’armée américaine a quitté l’Irak, près de neuf ans après l’avoir envahi et renversé le dictateur Saddam Hussein, laissant ce pays riche en pétrole, plongé dans une grave crise politique… Tout va mieux ! Les Américains sont partis et, désormais, le bonheur d’une vie collective démocratique leur tend les bras.
Le dernier convoi, composé de 110 véhicules transportant environ 500 soldats appartenant en grande majorité à la 3ème brigade de la 1ère division de cavalerie, a traversé la frontière . Le dernier véhicule est passé huit minutes plus tard. « Bye, bye Irak ! » La guerre n’a, en fait, jamais cessé et elle ne cessera jamais, car les frontières des nations n’ont jamais respecté les entités humaines historiques et leur volonté de vivre ensemble. Il y a huit ans et neuf mois, les forces américaines les avaient franchies dans l’autre sens, lors de l' »Opération Iraqi Freedom » qui devait se révéler être la guerre la plus controversée depuis celle du Vietnam, un demi-siècle plus tôt. Bientôt, on reparlera de celle de la Libye ou de celle d’Afghanistan, menées au nom de notre vision culturelle de la démocratie. Il va bien falloir en trouver une ou deux autres par là, dans un pays ayant des matières premières essentielles pour notre faux confort, porté par un faux progrès. Les GI qui ont compté jusqu’à 170.000 hommes, au plus fort de la lutte contre l’insurrection, ont abandonné 505 bases. Il ne restera plus que 157 soldats américains, chargés d’entraîner les forces irakiennes, et un contingent de Marines pour protéger l’ambassade… et on en revient à la case départ, sans aucun regret et aucun scrupule à l’égard du peuple irakien !
Les soldats de la justice et de la liberté laissent un pays plongé dans une crise politique, avec la décision du bloc laïque Iraqiya de l’ancien Premier ministre Iyad Allaoui, de suspendre sa participation aux travaux du Parlement. Le pays implose sous les pressions religieuses, alors qu’il a été, durant des décennies « laïque », autant que c’étaIt possible dans une dictature.
Les gens veulent de plus en plus se débarrasser de la pression du pouvoir central, et de récents votes en faveur de l’autonomie des provinces à majorité sunnite d’al-Anbar, Salaheddine et Diyala ne laissent guère envisager un avenir radieux pour cet État, irrémédiablement partagé entre Sunnites et Chiites, qui ont aussi les revendications des Kurdes à régler. Est-ce qu’un risque d’éclatement du pays est véritablement néfaste ? oui, quand on considère que des milliers de personnes ont été assassinées, torturées, violentées pour… du pétrole ! L’Irak exporte en effet environ 2,2 millions de barils par jour, lui rapportant 7 milliards de dollars par mois, mais les services de base, comme la distribution d’électricité et l’eau potable, sont toujours défectueux. Ce pactole ne retombe pas sur les peuples qui vivent encore dans la peur et la même misère que celles qui les accablaient du temps du tyran Saddam Hussein. La guerre laisse derrière elle 4.474 soldats américains morts, dont 3.518 tués au combat, plus de 32.000 militaires blessés. Et en un peu plus de 8 ans, les pertes civiles s’étaleraient entre 104.035 et 113.680 victimes, selon les sources. En tout cas, sur le territoire de cet État « pacifié », près de 200 000 personnes appartiennent, d’une manière ou d’une autre, à la catégorie des dégâts collatéraux d’une decision prise par la CIA ou même le lobby pétrolier international.
Rappelons que cette guerre n’avait pas reçu l’aval de l’ONU. Elle avait été décidée pour trouver des armes de destruction massives que Saddam Hussein aurait cachées. Il s’est avéré depuis que celles-ci n’existaient pas et qu’elles n’ont jamais existé. Au total, les USA (et eux seuls) auront dépensé… près de 800 milliards de dollars pour un faux prétexte, étayé par des manipulations grossières des médias dominants : la crise n’a aucun lien avec ces dépenses faramineuses et c’est étonnant que l’on ne remette pas en cause, chez nous, les sommes dilapidées en Afghanistan, quand on voit le résultat irakien !
Le paradoxe, c’est qu’au moment où les soldats quittent le territoire dévasté de l’Irak, les États-Unis entament la chasse aux sorcières qui ont dénoncé ces faits, réels et incontestables. Au printemps 2010, Bradley Manning fut en effet la principale victime collatérale du scandale WikiLeaks, quand le site a commencé à publier des milliers de rapports sur les coulisses américaines de la guerre en Irak et en Afghanistan. Il est interpellé fin mai, accusé d’être à l’origine des fuites, notamment d’une vidéo montrant l’équipage d’un hélicoptère américain riant aux éclats après avoir abattu onze «combattants», dont on apprendra plus tard qu’ils comptaient en réalité un photographe de Reuters et son chauffeur. Le soldat, alors un illustre inconnu au visage d’adolescent, a eu le malheur de confier ce qu’il faisait sur le Net à un hacker, qui l’a ensuite dénoncé au FBI. Cela lui a valu de comparaître vendredi devant un tribunal militaire du Maryland, qui doit déterminer si le soldat, ancien analyste en renseignements sur une base proche de Bagdad, va bientôt passer devant une cour martiale. Manning, qui fête ce samedi ses 24 ans, est sous le coup de 37 chefs d’inculpation, dont «collusion avec l’ennemi», «diffusion de renseignements militaires», «publication sur Internet de renseignements qui seront accessibles à l’ennemi» et «fraude et violation du règlement militaire». Il risque la prison à vie… Ira-t-il dans la terrible prison d’Abou Ghraïb, que bientôt le peuple irakien fera visiter comme un symbole de cette démocratie occidentale triomphante !

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Cette publication a un commentaire

  1. batistin

    Compter sur l’humanisme de mon voisin, voisin qui ne voit en moi qu’une difficulté supplémentaire à sa vie confortable, puisque j’ai la salle habitude me me laisser pousser les cheveux, est un doux leurre .
    Les cheveux longs représentent pour lui tout ce que la patrie française a perdu depuis l’indépendance de l’Algérie. Dans un amalgame joyeux entre le renoncement du Général et la gauche de Saint Germain…
    Si il pouvait, c’est avec un plaisir non dissimulé qu’il me ferait disparaître de son paysage. M’accuser de détenir, pour preuve mes cheveux longs, une arme de destruction de toutes les valeurs aux quelles il a cru, est son combat de chaque jour.
    Jusqu’à ce que je comprenne ceci:
    Ce brave citoyen est obligé de passer chaque jour, pour sortir et revenir chez lui, entre ma maison et mon champ. Le petit chemin d’accès est ainsi fait.
    Ce qui l’oblige à ralentir pour ne pas écraser mes poules ou mon chien.
    Cette légère perturbation de son mode de fonctionnement a fini par augmenter une haine qui ne demandait qu’à s’exprimer, et à trouvé sa focalisation dans ma chevelure au vent !
    Qu’en serait-il de notre saine relation de voisinage, si en plus mon champ recelait quelque richesse .
    Ou comment une truffe noire, si elle poussait par mégarde chez moi, pourrait engendrer la fin de l’humanité.
    Je crois que depuis l’école maternelle, il m’a fallu toujours lutter contre les voleurs de billes, les jaloux, les violents, et les avides.
    Le meilleur moyen que j’ai pu trouver pour lutter contre cet état de fait, contre cette humanité étroite d’esprit et au ventre jamais rassasié , c’est …
    Espérer que l’on écrase pas mon chien sur un coup de colère.
    Et prier chaque jour pour que mon voisin apprenne la vertu du sourire.
    C’est un piètre combat que celui-ci, n’est-ce-pas.
    Mais enfin, lutter par le beau et la compassion est un chemin accessible, et portant lentement ses fruits, vu que je suis assez mal habile avec une kalachnikov.
    Tout ça pour dire quoi ?
    Et bien, puisque les guerres sont engendrés par la recherche d’énergie fossile, marchons à pied !

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