La notation constitue la meilleure opportunité créée par le monde du profit pour ramener les politiques au niveau des mauvais élèves susceptibles de se faire virer de la classe à laquelle ils appartiennent. Croire que cette menace ne pèse que sur les États serait la pire des erreurs car lors d’une récente réunion de travail sur les rapports entre les collectivités territoriales et le monde des banques, il m’a été clairement indiqué que, tôt ou tard, il serait impossible d’emprunter sans un avis des agences de notation. Il faut un peu moins de 6 mois pour connaître le verdict qui détermine ensuite les taux d’intérêt et surtout le montant des liquidités applicables aux besoins de financement des « emprunteurs ». Tout est prévu pour 2012 et donc, la moindre commune devra se contenter de ce qu’on lui propose (les derniers taux sont à près de 6 % !) ou de réduire (avec les conséquences désastreuses pour la faible croissance encore possible) ses investissements au niveau de son autofinancement. Les fameux accords de Bâle III vont, en plus, détériorer terriblement pour les PME-PMI les opportunités de prêts bancaires pour, c’est une certitude, en « tuer » une grande partie fin 2012 ou début 2013, compte tenu du décalage existant entre le remplissage des carnets de commande et la mise en route de ces dernières.
L’avatar réputé « innocent » et « regrettable » de Standard & Poor’s n’a rien d’une erreur. En fait, tout est en ordre pour faire sauter le triple A de la France sarkoziste et donc, ce n’est qu’une anticipation test, pour connaître quelle serait la réaction des fameux « marchés » à une annonce de ce type. Le chœur des vierges effarouchées va se déchaîner, mais en définitive, il aura obtenu une préparation grandeur nature au chant du désespoir qu’il devra chanter sur les ondes médiatiques.
Standard & Poor’s a annoncé « par erreur » que la France avait perdu sa note « AAA », et l’agence a assuré avoir pris des mesures pour éviter de répéter une telle bourde. En fait, elle aura mis sous embargo les communiqués déjà prêts et qu’elle différera dans le temps, mais ça ne changera rien aux réalités. Dans un communiqué, les censeurs des politiques étatiques indiquent avoir « déterminé que le message erroné d’hier concernant une dégradation résultait d’une erreur technique totalement indépendante de la note souveraine de la France et pris des mesures immédiates pour éviter qu’une erreur similaire ne se reproduise ». En fait, pour résumer : le communiqué était dans les tuyaux (au cas où) et il a maladroitement été envoyé par une impulsion non maîtrisée.
L’agence explique, pour celles et ceux qui veulent la croire, que l’erreur a été déclenchée par une réévaluation des risques liés aux secteurs bancaires des différents pays. Pour la France, ce critère a été changé en « Non disponible » et « le système a interprété par erreur cette modification comme une dégradation, ce qui a déclenché l’envoi d’un message à un nombre limité d’abonnés inscrits pour recevoir des alertes par courriel », a expliqué cette agence impitoyable avec le sort de millions de personnes. « Standard & Poor’s coopère avec les autorités compétentes pour leur fournir des informations complètes sur le sujet », est-il ajouté.
L’agence américaine, très influente sur les marchés, avait reconnu avoir annoncé à la suite d’une « erreur technique » qu’elle avait retiré à la France la note de solvabilité maximale « AAA ». Cette bourde lui a attiré les foudres du gouvernement français et une enquête des autorités boursières du pays. Le commissaire européen chargé des services financiers, a qualifié vendredi la faute d' »incident grave », demandant à l’ESMA, l’autorité européenne de surveillance des agences de notation d’en « tirer les conséquences ». Quelles conséquences ? C’est trop tard, le test a été effectué… et c’est irrémédiable. Le doute existe et donc, dès lundi, on retrouvera des taux d’intérêt à la hausse. Imaginons un peu ce que sera la réaction d’une région, d’un département ou d’une ville, si pareille mésaventure arrivait, après qu’ils aient payé pour se faire évaluer ? Comment résister au tsunami qui s’abattra sur leur financement.
Tout gouvernement de Gauche sera soumis à ces attaques frontales des marchés, qui visent en définitive à remplacer des politiques mandatés par le Peuple (et cela quel que soit leurs options ) par des gens du monde du profit… réputé plus en conformité avec les échéances du marché. En France, M. Trichet, nouveau retraité de la B.C.E. peut attendre sereinement. Il finira tôt ou tard par être appelé aux affaires.
Successivement gouverneur de la Banque centrale en Grèce (1994-2002), vice-président de la Banque centrale européenne de 2002 à 2010, puis conseiller de Georges Papandréou, Lucas Papadémos, le tout nouveau Premier Ministre grec, a acquis une légitimité auprès des créanciers du pays et de ses pairs. Son poste d’enseignant à l’université américaine de Harvard, ainsi qu’un passage par la Réserve fédérale de Boston, ont achevé d’asseoir son influence sur la scène internationale. En 2002, il fait partie de ceux qui permettent à la Grèce d’intégrer la zone euro. Il a vécu de nombreuses années dans l’ombre du président de la BCE Jean-Claude Trichet, Comme d’autres de par le monde, il ne doit rien de sa promotion au suffrage universel. Un véritable danger pour la démocratie, telle que nous la concevions et, à l’arrivée, le risque de voir les…percepteurs gérer les communes au nom de l’efficacité. Mais à quoi sert la politique puisque partout elle passe sous les fourches caudines des lois du profit et qu’elle est détruite par les manigances sérieusement suspectes des marchés ?
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« Une erreur de Canard et Cochon » !! Je trouve qu’il y a quand même une énorme dose de naïveté dans l’annonce d’une telle information, ils nous prennent vraiment pour des demeurés… Mais bon ça marche ! puisque les fameux « marchés » réagissent comme attendu, même Attali l’éco’ fétiche de Sarko prédit la défection du triple A ainsi que la chute mécanique de son protecteur avant la fin de son mandat.
Il me semble nécessaire de faire entendre nos voix…
Le pire des scénario serait la grande Nini (C. Lagarde) aux commandes, ne rigolez surtout pas et ne me dites pas que je suis à coté de mes sabots !
Allez, chalut.
Impunité et bons points, sages comme image, les élèves attentifs attendent le nouveau directeur des consciences boursières.
Nous n’aurons donc bientôt comme chefs que des diplômés du profit outrancier, ce qui au fond est plus sain.
Depuis tant de siècles que les gouvernants affichés en parade obéissent aux orfèvres discrets tenant du trésor royal, le loup enfin montrera sa queue.
Ce qui est une bonne chose pour l’avenir, car, comment mettre sur la gueule d’un homme aussi sympathique qu’un monsieur Hollande, s’il est président ?
Alors que rouer de coups de bâtons un directeur d’agence de cotation du riz et affameur patenté, c’est un devoir civique !
Vivement que la France soit privée des ses bons points, et que l’on lui attribue le directeur qui mettra fin à notre indignation, pour passer enfin à l’action !
Dans tous les sens du terme, le trésor n’est plus royal… Depuis fort longtemps, le loup plus de queue mais des grosses bourses.
et le petit chaperon rouge sans confiture…
Et bien monsieur Michel d’Auvergne, nous voilà partis sur un terrain glissant…
Et si nous lui coupions les bourses à ce loup ?
Plus de bourses, et voilà mère grand rassurée sur l’avenir de ses enfants…
Mis à part une fourche et une hache, je ne possède pas d’arsenal capable de tenir tête à une compagnie de CRS en armes.
Couper des têtes n’est plus tellement à la mode, nous en serions plutôt au massacre par missiles et armes à feu , à la bombe humaine ou pas…
Comment faire pour stopper tous ces massacreurs ?
J’ai bien tenté une saillie au guichet de ma banque, mais suis tombé nez à nez avec une employé enceinte.
Les bougres savent mettre les bons soldats en première ligne…
L’action armée de quelques fous chantants révolutionnaires n’est plus non plus très romantique, si tenté qu’elle le fut un jour, puisque les états font appel à des sociétés mercenaires et privées pour défendre les bastions du libéralisme…
Allons nous donc subir, protester librement, belle farce, tant que nous pourrons encore payer notre énergie électrique, sans autre action définitive ?
…
Voter, voilà notre fierté, notre engagement, comme un devoir sacré, quand tout le monde maintenant sait parfaitement comme le prochain président de droite de gauche ou du milieu ne sera qu’un pantin républicain désincarné, vide, empli tout au plus, poupée de chiffons, de quelques billets de banque servant à boucher les trous que forment les bouches de ceux qui crient le plus fort.
Quelques billets au coup par coup pour éteindre en contre feu les brasiers ridicules des intérêts particuliers énoncés en manifestations bruyantes et relatées au 20 heures, comme l’on raconte la dernière sortie de neige mouvementée de la classe enfantine .
Pieds et poings liés, par notre confort relatif, notre croyance encore en nos petits élus, notre refus de nommer l’ennemi comme il doit l’être:
ces personnages avides et inhumainement constitués que sont les grands argentiers de l’état sont des monstres assassins.
Quel autre espoir, vraiment, sinon celui bien éloigné de nos consciences de pauvres gentils, que la mort ?
Il y a quelque chose que je ne comprends pas Jean-Marie: dans vos commentaires postés ici vous semblez aussi dégoutté que nous de ce qui se passe, néanmoins vous continuez, en brave petit soldat qui n’y croit même plus, à vous ranger derrière un « chef » aussi inconsistant que « marchés-compatible »…
Quel changements allons-nous avoir quand la Social-démocratie aura succédée au Néolibéralisme ??? Les marchés, les traders, les hedges funds, les agences de notation, la bureaucratie Européenne, tout cela sera encore là, aux commandes!!!
Hollande ne veut pas signer la « règle d’or », pour l’instant, mais pose comme programme le retour à 3% pour 2013!!! Et vive la croissance!!!
Le Parti « Socialiste », s’il méritait son nom, s’occuperait d’abord et avant tout du social, non ? Ce n’est pas en nous faisans rembourser une dette que nous n’avons pas contracté que l’on va faire du social, ce n’est pas en continuant à emprunter auprès de ces requins de banquiers à des taux usuraires que l’on va développer l’activité du pays et relancer l’emploi, ce n’est pas en obéissant aux dérégulations ultra-libérales que l’on va ressouder le pays et donner de l’espoir aux Français!!!