Mais quand reviendra-t-on à une République transparente et crédible ? L’évolution quotidienne des pratiques sociales a de quoi inquiéter celles et ceux qui croient en des valeurs inspirées des volontés inscrites dans les textes fondateurs. L’autre jour, lors d’un débat sur les services publics, je citais les décisions du Conseil national de la Résistance qui, pour moi, beaucoup plus que les Constitutions successives, avaient fondé les conditions du vivre ensemble à la Française. Une certaine ambition dans la citoyenneté ; une volonté réelle de respecter la liberté, l’égalité et la fraternité ; un regard sur la pérennité des engagements, et près de 70 ans plus tard, un massacre absolu de ces principes. Absolument plus rien n’est inspiré des décisions de ce conclave réunissant absolument toutes les sensibilités politiques; et chaque jour apporte sa déliquescence de la démocratie. Plus de séparation effective des pouvoirs, mais des interférences incessantes qui trahissent en permanence la République. Profitant de l’indifférence, le Chef de l’État français accumule les « affaires », mais poursuit sa route avec ses « amis » comme si de rien n’était, méprisant ostensiblement les remarques qui peuvent être faites.
Le garde des Sceaux, Michel Mercier, a par exemple proposé la candidature de son directeur de cabinet, François Molins, au poste de procureur de Paris. « Le garde des Sceaux a proposé au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) la candidature de François Molins au poste de procureur de la République de Paris, dans un projet de mouvement plus global de près de 300 magistrats », a déclaré le porte-parole du ministère de la Justice. Il confirmait une information du Syndicat de la magistrature (SM, gauche), selon lequel cette décision a été « annoncée vendredi soir, à une heure tardive, permettant opportunément d’éviter toute réaction immédiate ».
François Molins, 58 ans, est depuis juin 2009 directeur de cabinet du garde des Sceaux, d’abord de Michèle Alliot-Marie (2009-2010) puis de M. Mercier (depuis novembre 2010). Il a effectué l’essentiel de sa carrière au sein ou à la tête de plusieurs parquets de France, notamment à Bobigny. Il est certainement respectable, mais il ne faut pas oublier que le poste de procureur de la République à Paris, sans doute le plus exposé de la magistrature, était vacant depuis le 16 septembre, date à laquelle son dernier occupant, Jean-Claude Marin, a été installé comme procureur général près la Cour de cassation.
Le syndicat de la Magistrature a critiqué le fait que M. Mercier propose son propre directeur de cabinet, en dénonçant « sa proximité avec le pouvoir exécutif » et en parlant de « verrouillage », au moment « où éclosent » des affaires sensibles pour le pouvoir…. Ca ne changera rien : on ira vers cette nomination comme pour bien d’autres du même genre. Personne, dans l’opinion publique, n’ira à l’encontre de ces décisions, car personne n’en mesure la portée, ni surtout les conséquences, en matière de respect de la démocratie. Montesquieu ne joue dans aucune équipe de football disputant la Champion’s League, et donc, il est totalement inconnu dans le pays ! Plus de séparation des pouvoirs, et donc un nouveau coup de canif dans les tablettes de la constitution.
On retrouve une fois encore les mêmes errements avec l’affaire de l’espionnage des sources des journalistes. Le directeur central du renseignement intérieur (DCRI), a été mis en examen lundi dans l’affaire d’espionnage téléphonique de celui qui enquêtait sur le dossier Bettencourt-Woerth que l’on tentait d’étouffer. La juge Sylvia Zimmermann a retenu contre lui les chefs d’« atteinte au secret des correspondances », « collecte illicite de données » et « recel du secret professionnel ».
Un évènement qui partout ailleurs, dans une véritable démocratie, au sein de laquelle les fonctionnaires connaissent tellement d’errements, au point de devenir intouchables, provoquerait un séisme à la tête de l’État… mais chez nous, point du tout (voir par exemple en Grande Bretagne pour Scotland Yard). Dans la France qui fut républicaine, le « premier collaborateur » du Chef de l’État a déclaré que le gouvernement décidera de l’avenir de celui qui aurait ordonné l’espionnage « au terme de la procédure judiciaire ».
Les socialistes appellent, eux, à sa démission, ce à quoi le mis en examen se refuse selon son défenseur.. La juge Zimmermann avait déjà entendu le numéro deux de la DCRI, comme témoin assisté le 10 octobre.
La magistrate veut désormais déterminer le rôle de son supérieur dans une enquête de la DCRI à l’été 2010, qui comprenait l’analyse de factures téléphoniques détaillées («fadettes») de Gérard Davet, reporter au «Monde». Une étude poussée qui visait à identifier les sources du journal dans l’affaire Woerth-Bettencourt… mais qui n’inquiète guère l’opinion dominante, préoccupée par bien d’autres sujets relevant de faits divers plus attractifs ! Les États-Unis ont eu leur Watergate pour moins que ça, et les Français ne se préoccupent guère des « fadettes » !
« Dans une monarchie bien réglée, les sujets sont comme des poissons dans un grand filet, ils se croient libres et pourtant ils sont pris ». Et dire que c’est un constat de ce Montesquieu, qui n’a jamais atteint son but !
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S’éloigner de la guerre intestine que se livrent les puissants.
Voilà la parole sage du vieux qui passe quelques fois chez moi,
donner conseil pour le potager.
Ceci étant dit, il se refusait toujours à raconter pourquoi
il lui manque un oeil et la moitié du nez.
Jusqu’à aujourd’hui.
Un air valeureux de gueule cassée du poilu de quatorze,
le regard toujours à l’affut du résistant de quarante,
et pour couronner le tout, saison ou pas saison il tient huilé,
dans le coffre de son automobile de collection,
un fusil de chasse au sanglier.
Que dis-je, au buffle !
Se tenir à l’écart des avides et de leurs incessantes ripailles de bêtes.
Lui, il est homme, dit-il.
Le monde de mon vieux jardinier se sépare en deux,
et c’est plus simple, les « hommes » et les autres.
Et la république dans tout ça ?
Et bien vu qu’il a perdu la moitié du visage en foutant le feu à un gros pétard à taupe, il ne voit pas de quoi je parle !
Je ne saurais jamais ce qui lui donne le plus cet allure de mystérieux,
de sa façon d’arriver en silence là où l’on ne l’attend pas,
à celle de disparaitre tout pareil !
Les hommes et les autres, débrouillez-vous avec ça.
Ils me font rire les Socialistes; bien sûr que Squacini doit démissionner, mais Guérini aussi !!! Il est mis en examen, non ? Quand à la justice… que dire ?
Heureusement qu’il y a encore des juges d’instruction qui se battent pour faire ce pour quoi ils sont payés, avec tous les ennuis et les barrages qu’ils rencontrent!
Je n’arrive pas à voir en Hollande autre chose qu’un petit notable de province; je le regardais hier sur TF1 (tiens donc, TF1!!! Faut dire que la 2 était trustée par Fillon, avec son air de chien battu, nous expliquant gentiment que l’on ne pouvait faire autrement que ce qu’il faisait, vous comprenez, la crise…), il m’énerve avec ces jeunes, les jeunes avenir du pays (sans blague ?) et patati…
Il veut « s’occuper des jeunes » en laissant les parents crever de faim. Chercher l’erreur!!!
Bon article dans Marianne sur les classes moyennes, ou plutôt sur leur déclassement…
Je ne crois pas que lire Montesquieu soit une obligation pour avoir soif de justice; si je ne vous connaissais pas, je trouverais cette phrase empreinte d’un léger mépris… Mais que faire ? La Révolution ? Avec Flamby au sommet de la barricade, poitrine offerte aux tirs des Versaillais ????
Je dois être un phénomène de société car je connais un peu Montesquieu. Il serait même souhaitable et intéressant que j’affine mes connaissances à son sujet, on n’en sait jamais trop à propos des gens qui ont marqué le monde.
Car contre la Champion’s league, j’avoue honnêtement mon ignorance crasse sur ce sujet !
La Champion’s league ? Combien de divisions ?