Et ce n'est qu'un début…

Il faut savoir parfois répéter pour tenter de convaincre. Répéter que vivre uniquement sur les apparences finit par aveugler les plus lucides. Sous le tir nourri des fausses bonnes idées énoncées comme des certitudes, personne n’a le temps réel de réfléchir. Tant au plan national que départemental les démonstrations s’appuient sur des « mots » symboliques alors que les nombres les plus beaux sont les plus simples. Prenons ce soir une référence qui n’a absolument rien de certain, tellement elle est parcellisée, triturée, mais qui a le mérite d’exister : le nombre de chômeurs du mois dernier. Le nombre d’inscrits au chômage en octobre a augmenté de 52.400, à 2,6 millions, en France métropolitaine, soit une hausse deux fois supérieure à celle de septembre, et de 43.000, à 3,8 millions, en incluant ceux en activité réduite, a annoncé le ministère de l’Emploi.

Si l’on prend en compte les départements d’Outre-mer, le nombre de demandeurs d’emploi « tenus de faire des actes positifs de recherche » d’un travail, y compris ceux ayant exercé une activité réduite, a franchi la barre des 4 millions. Il faut remonter à fin… 2005 pour retrouver un niveau comparable. Voici la situation à mi-mandat présidentiel ! Un prodigieux bond en arrière. Une illustration parfaite de la réussite du plan de relance, de l’utilité du grand emprunt, des exonérations en tous genres, des niches spécialisées.

Le nombre de demandeurs d’emploi n’ayant pas du tout travaillé dans le mois, à la recherche de tout type de contrat (catégorie A), a augmenté de 2% en octobre sur un mois et de… 25% sur un an pour s’établir à 2.627.300 en métropole. En incluant les personnes ayant exercé une activité réduite (catégories A, B et C), le nombre de demandeurs d’emploi a progressé de 1,1% sur un mois et de 20,3% sur un an, atteignant 3.788.200, toujours en métropole. Et le nombre de demandeurs d’emplois en stage, en formation, ou en maladie (catégorie D) ou en contrats aidés (catégorie E) a aussi fortement augmenté sur un an.

L’augmentation des inscriptions au chômage en octobre a concerné toutes les catégories de demandeurs d’emplois, notamment les jeunes (+1,2% en A, B, C sur un mois, +26,4% sur un an) et les seniors (+1,5% sur un mois, +21,8% sur un an). Le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée (inscrits depuis plus d’un an), y compris ceux ayant exercé une activité réduite, a augmenté en France métropolitaine de 2,5% sur un mois et de 22,8% sur un an.

Et ce n’est rien, puisqu’en détruisant les capacités « morales » et « matérielles » d’investissement des communes, des intercommunalités et des départements, en 2010 et surtout en 2011, malgré les calculs savants, on va faire sombrer le navire de l’emploi dans des secteurs comme le BTP, les équipements collectifs, l’économie sociale et solidaire, le monde associatif culturel et sportif… Une catastrophe programmée dès le premier trimestre 2010, qui conduira à franchir à nouveau, la barre des 10 % de chômeurs et on constatera que la hausse, sur le mandat du Président des réformes idéologiques pures, approchera les 40 %. Il ne faut pas apeurer les élus locaux. En leur déversant quotidiennement des gaz inodores, incolores et euphorisants, on leur fait oublier que ce sont eux qui tiennent les clés de l’avenir… alors qu’ils vont être contraints à se faire hara-kiri.  « La crise est d’abord humaine et sociale, et les chiffres du mois d’octobre confirment qu’on n’en est pas sorti du point de vue de l’emploi« , a déclaré le porte-parole d’un gouvernement qui fait profil bas ! Heureusement que c’est lui qui le dit, car si c’était moi qui l’écrivait, il s’en trouverait pour m’accuser d’anti-libéralisme primaire !

Cet article a 2 commentaires

  1. daniel PALACIN

    Bonjour,

    Puisque qu’aujourd’hui, nous nous exprimons un peu sur le même sujet, sans avoir la prétention de vous concurrencer ni d’être dans la position d’élu qu’est la votre,une idée ressurgit.

    Il s’avère qu’au cours de mes trois ans de chômage, j’ai eu l’opportunité d’intervenir un petit peu avec « Actifs33 » sur certaines réflexions et mises en oeuvre de propositions en faveur du tutorat en entreprise qui pouvait relancer une offre d’activités pour des seniors de mon espèce.

    Depuis j’ai entrepris de me débrouiller tout seul, car tel que l’écrivait Jean de La Fontaine « aide toi, le ciel t’aidera ».

    Néanmoins, une idée germe depuis un certain temps, qui appliquée aux techniques de reclassement, aurait la facultée d’actionner trois leviers simultanés.
    (Une rapidité de reprise d’activité, un nombre immédiat d’effectif de chômeurs reclassés, la création d’un statut et d’une entité à forte valeur ajoutée, avec un bon retour sur investissement si l’on intéresse des partenaires à travers un système dit « 50/50 », ou gagnant gagnant si vous préférez.

    Sachant que sans résoudre le chômage dans sa globalité, l’offre spécifique proposée et dédiée uniquement à des chômeurs, pourrait rapidement comporter une forme de maillage sur le plan national.

    Certes, il n’y a pas encore,c’est vrai de « Grenelle du chômeur d’après crise », mais plus j’avance personnellement dans ma reconversion, plus je repense à cette idée, qui finirait peut-être par motiver au moins le fait que l’on y regarde de plus près.

    La déontologie étatique et juridique en matière d’emploi m’échappe totalement.

    Si ce projet s’averrait réaliste, il faudra encore en définir les modalités, ensuite il faura l’intégrer dans un réseau relié à des institutionnels pour le promouvoir. Avaliser le projet, même s’il n’est jouable que dans un contexte d’initiative privée.

    Déjà pouvoir le valider intellectuellement, serait l’assurance d’y travailler plus en profondeur, mais il restera ensuite le plus difficile, à savoir de convaincre ceux qui disposent des outils et des financements appropriés pour la mise en oeuvre.

    De toute manière, c’est rarement le styliste qui fabrique, produit, fait la promotion, et commercialise ses propres créations.

    Cordialement.

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