Les terroristes de la démocratie de proximité

Voter, s'exprimer, protester : des dangers réprimés.
Voter, s'exprimer, protester : des dangers réprimés.

Créon avait été la première victime, le 14 août dernier, des consignes du Ministère de l’Intérieur données aux Préfets : éviter par tous les moyens les consultations des citoyennes et des citoyens sur les réformes discutables de l’omniprésidence actuelle ! Il est en effet inimaginable qu’une fronde populaire quantifiable puisse démontrer que les sondages lénifiants ne sont que de la poudre aux yeux. La volonté du conseil municipal de donner, sur la réforme des collectivités locales, la parole aux véritables « propriétaires » de ces collectivités locales que sont les électrices et les électeurs contribuables, a été immédiatement étouffée par une convocation, toutes affaires cessantes, du maire au tribunal administratif, en référé urgent, pour faire casser une délibération simplement « démocratique ». La lettre était prête, et il a donc suffi de l’adapter… aux ordres venus d’en haut,  pour La Poste.  Les citations devant le Tribunal Administratif ne cessent de pleuvoir avec, en Gironde, 6 communes dont celles du député Philippe Plisson et du Vice-Président du Conseil Général Alain Marois. Un signe innocent du « destin » !

Le scénario se répète donc, puisque des conseils municipaux, seulement désireux de vérifier si la population demeure attachée au service public de La Poste, sont victimes de la même procédure…que celle qui avait été engagée contre Créon sur un autre sujet. Il n’est même plus besoin de la « bombe » référendum pour être un dangereux terroriste textuel. Une preuve que les autorités de tutelle étranglent de plus en plus la libre administration des communes. Les arguments sont les mêmes que ceux utilisés sur la mise en œuvre du service minimum d’accueil (SMA) dans les écoles, pour le référendum d’initiative locale demandé par le conseil municipal de Créon, pour la votation citoyenne sur le statut de La Poste : les réformes gouvernementales ne se discutent pas, mais elles s’imposent à des citoyens mal informés, et donc revenus à l’état de « sujets ». Les élus ne sont donc là que pour obéir, mais surtout pas pour agir, et les citoyens pour avaler les potions gouvernementales, sur la base d’une publicité mensongère.

C’est tout simplement la remise au pas des élus locaux, l’établissement d’un régime autoritaire reposant sur de pseudos considérations légales, la mort de tous les espoirs de réformes démocratiques, comme si le syndrome du référendum sur le traité constitutionnel européen apeurait le gouvernement. En fait, vivement que la pandémie grippale arrive pour que l’on vaccine un peu plus les consciences citoyennes !

Je suis totalement solidaire de mes collègues cités vendredi au Tribunal administratif de la Gironde, car on ne doit avoir honte que des combats républicains auxquels on renonce. Nous sommes dans l’assassinat pur et simple de la citoyenneté locale de proximité!

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Cet article a 2 commentaires

  1. puig

    La crainte et même la peur irrationnelle gagne nombre de citoyens qui n’osent pas signer une pétition de peur que cela fasse l’objet d’un fichage de la part de « l’autorité ». Oui tu as raison, et nous le dénonçons depuis un certain temps, nous glissons chaque jour un peu plus vers  » l’établissement d’un régime autoritaire ».
    Réveillons nous. La politique de l’autruche méne au désastre!

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