Pastilles d’été (10) : la force tranquille

Cet homme d'un calme olympien, peu disert, jovial qui cultivait sa propriété de polyculture au rythme de la paire de bœufs qu'il était le seul à posséder à Sadirac. J'aimais bien effectuer le kilomètre entre la mairie et son domicile car j'en profitais pour assister à l'attelage de ces deux mastodontes qu'il était encore le seul à maîtriser en 65.

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Pastilles d’été (9) : l’orgue de Bach

Il fut des étés où mettre le cap à l'Est constituait un véritable défi. Un mur qualifié de la honte partageait en effet l'Allemagne en deux entités opposées et très différentes, illustrant ce que pouvait être le théorique mais redoutable rideau de fer. Lorsque mes camarades de la formation professionnelle, dernière année du parcours à l'école normale d'instituteurs, décidèrent de visiter l'Allemagne pour leur voyage de fin d'études, les motivations n'étaient guère philosophiques.

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Pastilles d’été (8) : des tournées à hauts risques

Lorsque à l'été 1964, le receveur sadiracais des Postes, Télégraphes et Téléphone (PTT) me proposa de remplacersuccessivement les deux titulaires de la distribution du courrier hors du bourg principal, j'avoue avoir eu une vraie fierté.

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Pastilles d’été (7) : faire du foin…

Dès la fin de l'école nous avions un créneau favorable, celui de la rentrée des foins. Le propriétaires de vaches devaient parfaitement connaître les prévisions météorologiques pour déterminer le jour de la coupe car ils risquaient gros avec cette fenaison. Il leur fallait s'assurer de 48 à 72 heures d'ensoleillement intégral suivrait leur passage dans le pré.

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Pastilles d’été (6) : cette année là

Les étés sont réputés être des périodes de bonheurs intenses que l'on attend impatiemment tout le reste de l'année de pouvoir reproduire d'une années sur l'autre. Celui de 1962 échappa à cette logique sociale. Les vacances avaient mal débutées puisque j'avais brisé l'un des rêves de ma mère et j'allais tuer ceux de mon père.

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Pastilles d’été (5) : le pêcheur précoce

Chaque fois que je passais dans la boutique tabacs, épicerie, bazar de Mme Troquereau à quelques pas de l'école, outre les calabres, ces bonbons en réglisse parsemée de sucre, en forme de croissant de lune, je n'avais d'yeux que pour les lignes de pêche toutes prêtes exposées sous verre. Bien évidemment il m'aurait fallu quelques dizaines de francs que je n'avais pas pour accéder à mon rêve de pêcheur en eau douce.

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Pastilles d’été (5) : la vérité du puits

Mes rapports estivaux avec l'élément liquide n'ont pas toujours reposés que sur la couleur rosée... bien au contraire et surtout en enfance. Même si j'ai bien compris qu'à quelques degrés près les canicules d'antan sont désormais considérées comme des chaleurs anecdotiques je mesure l'ingéniosité spontanée que nous mettions en œuvre pour l'atténuer. J'ai beaucoup survécu grâce à l'amour et à l'eau fraîche. Un puits était à cet égard une source inépuisable de plaisirs.

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Pastilles d’été (4) : le bain manqué

La plage ? Un rêve construit à partir des lectures puisées au stock de bouquins laissés à l'école par la venue trimestrielle du bibliobus. Pour ma part, son image se construisait dans les descriptions que Daniel Defoe prêtait à la seule possession de Robinson Crusoe, veinard qui pouvait en arpenter des plages vierges, douces et blanches lécahées par des flots paisibles avec cocotiers inclinés.

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Pastilles d’été (3) : le lavoir et le trou d’eau

Se baigner ! A Sadirac, à la fin des années 50 et au début de la décennie suivante, il était totalement impossible de trouver une solution autre, pour savourer ce privilège, que la grande bassine à laver les draps chauffée au soleil ou au jet d'eau laissé lui aussi sur le sol. Nous ne nous baignions donc quasiment jamais sauf pour les rares enfants privilégiés (dont ceux de l'instituteur) qui allaient « à la mer » durant les vacances, soit avec leurs parents, soit en colo. Il fallait donc faire preuve d'imagination. Et nous n'en manquions pas.

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