Surtout en 2012 ne croyez plus en rien !

La célébration du Nouvel An est la plus vieille célébration au monde. La toute première daterait de plus de 4000 ans et était célébrée à Babylone. La nouvelle année commençait alors avec la première Nouvelle Lune qui suivait le solstice de printemps. Pour un certain nombre d’entre nous, elle pourrait débuter en 2012 le 6 mai à minuit. Ce serait un printemps similaire à celui dont les leaders de l’UMP ont vanté les mérites dans des pays où ils étaient allés faire acte d’allégeance à des dictateurs jugés « rassurants ».
Le premier de l’an I d’une nouvelle République irait bien à la saison de la renaissance, le moment où l’on plante la nouvelle récolte et où les plantes refleurissent. Les célébrations babyloniennes du Nouvel An duraient onze jours. On y célébrait le dieu Mardouk qui protégeait les récoltes.
Chaque jour avait sa propre célébration, et il est certain que nos festivités modernes de la Saint-Sylvestre sont bien pâles en comparaison… et donc il va falloir se résigner à considérer que notre réveillon n’a été qu’une éruption ponctuelle au milieu d’une chute vertigineuse des valeurs mettant l’Homme au cœur de la vie sociale. A partir de cet instant, une déferlante de vœux va nettoyer la plage des réalités. Elle va tenter d’effacer les promesses faite sur la plage des espoirs. Elle sera utile pour certains, puisqu’elle emportera vers le large, dans l’océan du temps de l’oubli, les déchets de leurs erreurs. Les vœux ne servent qu’à faire oublier que les lendemains déchantent toujours, puisqu’ils ne sont jamais à la hauteur de ce que l’on espère.
Si vous souhaitez envoyer vos « meilleurs vœux « …. ne relisez surtout pas les lettres et les cartes que vous avez écrites les années précédentes ! Tous les espoirs qu’ils portaient ont été déçus. Le monde n’est pas meilleur, mais pire, vos amis précieux ont perdu la santé, la prospérité est passée par pertes et profits,le progrès a fait machine arrière…et vous n’avez pas réussi à convaincre de la sincérité de vos actes! En fait, pour ne pas être trop déçu, je préfère donc me contenter de vœux très réduits, tellement nous allons entendre des propos de faux culs pouvant présenter le parler vrai comme étant une vertu, alors que ce n’est qu’un subterfuge judéo-chrétien pour faire faussement « pénitence », sans penser une seule minute à sa nécessité. Alors la tentation est forte de ne pas chanter les louanges d’un avenir dans lequel on ne croit pas !
En fait, l’essentiel en 2012 résidera dans la capacité que nous aurons individuellement à persuader une majorité que l’on n’a que l’avenir que l’on mérite par son implication citoyenne.
Alors, lectrice ou lecteur de cette chronique, je me contenterai de vous souhaiter d’avoir en vous la force de conviction nécessaire pour transformer des millions de consommateurs insatiables en citoyens lucides. Et ce vœu là concerne chacune et chacun d’entre nous quel que soit son statut social, son âge, son engagement et ses préférences idéologiques ! Il ne saurait y avoir d’exception, puisque les combats ne résideront pas dans des guerres civiles, mais dans la capacité individuelle à convaincre pour vaincre ! Il y aura du boulot, beaucoup de boulot, car le nouvel an ne doit pas ressembler à ceux qui l’ont précédé, faits de résignation ou de déceptions.
Lectrice ou lecteur, que vous conserviez chaque matin l’espoir de contribuer à une parcelle du bonheur des autres,
car c’est le seul moyen d’oublier ses propres difficultés. Une étincelle, un geste, un regard, un coup de main, un encouragement, une écoute, un moment, suffisent à faire basculer une vie d’un côté ou d’un autre. Certains appellent ça de la solidarité, mais il paraît que c’est une valeur dépassée qui aurait pourtant terriblement besoin de revenir sur le devant de la vie sociale. L’individualisme, la rentabilité, l’égoïsme, la passivité, l’indifférence n’entrent jamais dans le chapelet des vœux alors que souvent ces attitudes sont celles des gens qui les égrènent face aux micros et aux caméras.
Promettez moi, chère lectrice ou cher lecteur, de ne pas croire dans les vœux de « bonne santé » de ceux qui taxent les mutuelles, désorganisent les hôpitaux, sabrent les remboursements solidaires ! Refusez obstinément de croire en ceux qui mettent la jeunesse au pinacle mais qui sabordent le système éducatif, qui la privent de logement, qui lui refusent le droit au travail. Permettez moi de dénier aux porteurs de vœux institutionnels de vous parler de justice quand on vérifie chaque jour qu’elle n’existe pas, car tout est fait pour qu’elle soit au service d’un « clan » ou d’une « caste ».
Ignorez ostensiblement celles et ceux qui écrivent le mot « progrès »
dans leur bréviaire du nouvel an, alors qu’ils distillent des mesures d’une autre époque afin d’exploiter ce qu’il y a de plus misérable dans la nature humaine. Quand vous aurez passé au crible de votre jugement les milliers de souhaits que l’on formulera pour vous, il ne vous restera que quelques parcelles brillantes de sincérité au milieu de tonnes de sédiments inutiles. Récupérez les avec des pincettes et déposez les dans un écrin transparent afin que chaque matin l’amour, l’amitié et la franchise qu’ils portent illuminent chaque jour l’an nouveau. Acceptez simplement que je vous souhaite, finalement, de ne plus « croire » en rien en 2012, car c’est dans le doute que l’on avance le plus sûrement vers l’avenir !

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Cet article a 3 commentaires

  1. batistin

    Et que l’on m’explique enfin pourquoi le mot Liberté
    habille le libéralisme d’un masque d’équité.
    Égalité pour concurrence ,
    Fraternité pour AAA

  2. Nadine Bompart

    Mr Darmian, moi je vous souhaite pour 2012 de retrouver la force du combat et l’optimisme du sourire!!! Pas joyeux-joyeux tout ça… Un p’tit coup de mou ???
    Et je souhaite à mon pays la force du vrai changement, celui qui, parti d’Amérique Latine, enchante nos espoirs en l’avenir.
    Et je me battrai pour cela, et plus on sera nombreux à militer, à discuter, à expliquer, plus on aura de « chance » d’y parvenir!!!
    Jean-Marie, arrêtez de vous emmerder avec des Socialistes qui n’en ont plus que le nom et qui vous précipite tout droit vers la dépression (dans les deux sens du terme)! Rejoignez-nous, retrouvez la griserie de la lutte des classes, celle qui, malheureusement, est redevenue à l’ordre du jour de façon spectaculaire!!!

  3. « La croyance que rien ne change provient soit d’une mauvaise vue, soit d’une mauvaise foi. La première se corrige, la seconde se combat. » Friedrich Nietzsche
    Je vous souhaite le courage nécessaire pour continuer votre combat contre la mauvaise foi.
    Cordialement

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