Le Grenelle de l’environnement est loué par l’ex-futur candidat des Verts à l’élection présidentielle. Le vendeur de gel douche rappelle que si cette grande initiative a vu le jour, c’est grâce à son entregent et à son poids médiatique. Il devrait désormais se poser, arrêter de se prendre pour le nombril du monde, et faire un bilan objectif des suites réelles de ce qui aura été, dans bien des domaines, un concentré de bonnes intentions pour paver les chemins de l’enfer des pollueurs. Décrets d’application non publiés, réglementations détournées, financements non assumés : le résultat est à l’image de bien des effets d’annonces des quatre dernières années.
Lentement, le milieu économique a pris le dessus sur la volonté politique, et les promesses repeintes en vert se sont envolées. On va cependant, au gouvernement, tenter de récupérer ce qui peut l’être encore. Je suis, par exemple, invité le… 13 juillet en fin de journée (un jour idéal) à un tour de table chez le Ministre des transports pour mettre en place des assises du vélo… réclamées depuis belle lurette et jusque-là oubliées ! Un parterre UMP encadrera deux élus de gauche, au cas où ils auraient des idées folles, ce qui me permet de me dispenser d’un aller-retour parisien supplémentaire, qui ne viserait qu’à me « récupérer ».
Depuis plusieurs semaines, il faut faire plaisir à tout le monde, et le phénomène va aller en s’accentuant à l’approche des présidentielles. Le Président flatte tous les « corporatismes », pour se rallier des pans entiers des strates sociales. Une opération « je viens chez vous pour vous apporter la bonne parole » est montée chaque semaine. La semaine prochaine, il se rendra chez un pote breton pour causer agriculture (c’est un fonds de commerce en perdition qu’il faut récupérer) et environnement. On sait que dans cette « province », le « ménage » ne tourne pas rond !
L’association Eau et Rivières de Bretagne a donc appelé Nicolas Sarkozy à abandonner tout assouplissement de la réglementation sur les épandages de nitrates, pour laisser priorité à la lutte contre les algues vertes… une illustration parfaite du virage pris par le sarkozisme libéral. Désormais, le vert lui va mal au teint, et le Grenelle de Borloo sert de paillasson aux UMP qui privilégient la défense du pollueur, au nom de l’efficacité économique. Ils causent « développement durable », mais tirent à vue sur tout ce qui peut freiner le profit. Avec la chaleur précoce, la prolifération des algues vertes s’est accentuée cette saison : au 30 juin, près de 25.000 m3 ont été ramassés en Bretagne (15.175 dans les Côtes d’Armor, 9.792 dans le Finistère), soit près du double comparé à juin 2010 (11.947 pour les Côtes d’Armor, 1.098 pour le Finistère), selon la préfecture de région.
En fin de semaine dernière, l’usine de traitement des algues vertes a même été saturée à la suite d’arrivages importants… Rien n’a été réellement décidé en matière de prévention. Car c’est le même comportement dans tous les domaines : dès qu’il faut contraindre des pollueurs, le chantage économique contraint l’État à reculer ! Il n’y a pas eu un seul exemple de sanctions durables quand il génère des suppressions d’emplois. La destruction de la nature ne concerne pas les actionnaires !
Les ministères ont donc décidé d’ouvrir encore plus les vannes à nitrate ! Personne ne sait qu’au moment où des millions d’euros vont être investis pour éliminer des tonnes d’algues, le gouvernement s’apprête à relever les seuils d’épandage de nitrate. C’est ça le Grenelle !
Un récent rapport du comité économique et social de Bretagne a souligné que « le coût de l’impact des marées vertes est bien supérieur au seul coût du ramassage et du traitement régulièrement communiqué ». Le rapport relève qu’actuellement la filière agricole et agroalimentaire « n’ont aucun intérêt à coopérer, puisque le coût des marées vertes est entièrement supporté par les acteurs publics (État et collectivités), et donc, par les contribuables, alors que le principe « pollueur-payeur » est au cœur du Grenelle ! Là, on fait mieux, puisqu’ on donne le droit aux pollueurs de polluer mieux et davantage !
Dans ce domaine, les agriculteurs bretons ont un sacré pouvoir… et le nitrate va couler à flots !
Cette situation n’a rien d’exceptionnel. Le virage est pris au nom de la sacro-sainte rentabilité avec, en arrière plan, la production dans tous les domaines ainsi que les prix de revient. Or, depuis 40 ans, l’apport d’azote dans la mer est très important en Bretagne, en raison des nitrates dont sont gorgés les cours d’eau.
En 2009, 9 % des stations de suivi des cours d’eau dépassaient le taux autorisé de 50 mg de nitrates par litre, et 75 % avaient une qualité d’eau « médiocre », avec un taux situé entre 25 et 50 mg par litre, faisant condamner la France par l’Europe à une amende considérable à la fin de cette année. Pourquoi ces nitrates ? En raison des engrais utilisés pour l’agriculture (100 000 tonnes d’azote produites chaque année dans la région) et des déjections du bétail et des cultures fourragères pour l’élevage (250 000 tonnes), soit un apport à la terre annuel de 350 000 tonnes d’azote, bien plus qu’elle ne peut en supporter.
Résultat : plus d’un quart (80 000 tonnes) de cet azote est en trop et part à la mer, drainé par les rivières…Le retour à des pratiques agricoles moins intensives est délicat, car les autorités, qui n’ont jamais cessé de délivrer des permis d’élevage, se préparent à publier des décrets et arrêtés permettant d’augmenter de 20 % les taux d’épandage du lisier, la limite étant pour l’instant fixée à 170 kg d’azote par hectare. On ramassera des tonnes d’algues supplémentaires, sauf si Grenelle leur rappelle quelque chose !
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Vous avez bien raison, le gouvernement et Toopty 1er copient honteusement les industriels en pratiquant la « mascarade écologique ». Pour coder les messages en mode écolo, utilisation de 5 critères pour une bonne mascarade écologique :
1. La pub jongle avec les mots afin de nous faire croire en un aspect écologique qui en réalité n’est pas.
2. La pub utilise des images associées à l’environnement dans le seul but de paraitre écologique.
3. La pub présente un fait ou un slogan flou nous laissant croire à un bénéfice environnemental.
4. La pub exagère la qualité ou le rendement écologique de son produit/entreprise.
5. La pub camoufle des faits importants instaurant le doute et la confusion chez le consommateur.
Vous pouvez remplacer la pub par l’UMP ça marche aussi très bien.
Bonne journée
Et le processus est le même avec l’énergie atomique qui fait courir à notre pays et à l’humanité entière des risques graves.
Sans vouloir être alarmiste, il faut bien reconnaître que le Japon vient de nous donner un avant goût de ce qui pourrait nous arriver.
D’ailleurs on peut se poser des questions à propos de la situation en France, n’en déplaise à monsieur Allègre : le niveau des cours d’eau est tel, avec la sécheresse qui sévit et qui persiste, que la situation dans certaines centrales pourrait devenir à court terme critique.
Et que fait-on, pour mettre en place des sources d’énergie alternatives, non pour sortir immédiatement du nucléaire, ce qui n’est pas possible, mais dans quelques décennies ?
Et que fera-t-on quand les sources d’énergie nucléaire, pas plus intarissables que le pétrole, seront épuisées et qu’il n’en nous restera que les déchets et les sites pollués des centrales (si nos apprentis sorciers-actionaires n’ont pas réussi à anéantir l’humanité…)?
Gouverner c’est prévoir dit l’adage.
Sans commentaire……
Gouverner, c’est actuellement prévoir de faire du fric le plus vite possible car, ça aussi, ça risque de finir un jour et c’est la seule chose à laquelle pense « Toopty 1er » (j’aime !) et ses amis, c’est la seule chose qui les inquiètent réellement alors qu’il n’est plus donné grand perdant pour 2012 bien qu’ils savent aller dans le mur d’une façon ou d’une autre, pour eux y a rien d’autre à prévoir.
Leur préoccupation du moment est de mettre les cotisations retraites à niveau pour que ça soit décemment privatisable.
(C’est passé comme une fleur pour l’age… pourquoi ne pas continuer ?)
Je suis désolé d’avoir dévié un tant soit peu mais comprenez que l’environnement ne fait pas partie des cotations du « caca 40 »