Dans une vie active, la diversité reste le ferment essentiel pour pouvoir terminer le parcours sans trop de regrets. C’est vrai que quand je déciderai de poser ma besace au bord du chemin, pour m’allonger dans l’herbe verte et regarder passer les nuages de la vieillesse, je pourrai énumérer dans une tête plus très solide les différentes étapes d’un parcours plutôt complexe. Dans le fond, c’est cette richesse extraordinaire d’avoir été responsable syndical, responsable mutualiste, responsable associatif, pédagogue contestataire et élu de proximité, qui me permet peut-être de ne plus être dupe des annonces véritablement démagogiques de ce Chef de l’État Français qui demande aux cons de se casser? alors qu’il ne vit que de leur acculturation sociale. C’est vrai qu’en ayant siégé dans les Comités techniques paritaires départementaux (CTPD) de l’Education nationale durant quelques années, et avoir ainsi participé aux préparatifs des rentrées scolaires, je peux affirmer sans ambages que le Président de ce qu’il reste de la république prend les Françaises et les Français pour des nuls ou des c… ! C’est honteux de voir le mépris avec lequel il peut, devant les médias, affirmer n’importe quoi. Il croit même en ce qu’il dit, alors qu’il sait fort bien (ou alors on l’a mené en bateau) que ce n’est qu’une manière de travestir une vérité implacable.
« Hors démographie, (il n’y aura) aucune fermeture de classe à l’école primaire, c’est-à-dire que le nombre de fermetures de classes n’excédera pas le nombre d’ouvertures liées aux évolutions démographiques », a en effet déclaré le Chef de l’État Français, en déplacement à la Canourgue en Lozère. Une déclaration tronquée, fallacieuse, hasardeuse et strictement électoraliste, puisqu’il a également annoncé, dans la foulée, que le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite «continuera donc» pour préserver les finances publiques. En fait, ce n’est que du bluff, destiné à contenter les électrices et électeurs qui n’ont pas une once de bon sens.
En fait, le démantèlement du système éducatif public s’accélèrera en 2012, mais on cachera provisoirement les ravages, en évitant les mesures de carte scolaire « voyantes », qu’il faut envisager avant… les présidentielles et plus encore avant les législatives. C’est tout, mais les suppressions de postes de personnels affectés au service des enfants continueront et seront même plus importantes que les années antérieures. En fait, la situation, dès cette rentrée, va devenir tellement catastrophique dans les écoles (et plus encore dans les collèges) qu’il n’est pas envisageable d’affronter la colère des parents puisque, pour les enseignants, tous leurs efforts pour alerter l’opinion ont été muselés par le fameux service minimum !
Certes, on maintiendra des classes, mais en sabrant dans les effectifs des… remplaçants, déjà largement pillés depuis quelques années. Certes, il y aura bien des professeurs dans les écoles, mais dès qu’ils seront absents, ils ne seront plus remplacés sur de longues périodes. Ce n’est donc que de l’esbroufe technique, qui ne satisfera que les gogos, non confrontés à la réalité du terrain. Dès la prochaine rentrée, les effets de la destruction méthodique de l’enseignement public se traduira par des milliers de suppressions d’emplois, l’absence de formation professionnelle réelle, le non remplacement des congés de maladie, des effectifs augmentés… mais, bien entendu, le Chef de l’État, affolé par la grogne qui monte face à de telles réalités, a promis qu’en 2012 on raserait gratis !
Pour la rentrée 2011, il y aura donc fermeture de 1500 classes primaires, malgré l’opposition des parents d’élèves et de l’Association des maires de France (AMF). Les effectifs de l’Education Nationale auront été réduits de 16 000 postes (très majoritairement des enseignants) en 2010, Luc Chatel annonce 16 000 postes supprimés en 2012 et ils seront en même nombre en 2011. C’est ça qu’il faut savoir et faire savoir, le reste n’est qu’un tour de passe-passe, destiné à épater la galerie médiatique qui a tout de même trouvé le truc trop grossier. Une fois de plus, le gouvernement trompe ouvertement l’opinion et prétend faussement entendre les protestations des élus et des parents. En fait, on supprimera bien des postes d’enseignants au contact des élèves, mais on jouera sur les mots en parlant de… classes, pour masquer le passage de la faucheuse de la RGPP !
Le seul objectif, c’est d’arriver à une dégradation progressive irréversible de la qualité de l’enseignement public qui sera plus facilement « privatisable ».
On a en effet oublié que, désormais, il existe un article 3 d’une loi, dans laquelle on trouve cette phrase lourde de sens pour 2012 : « Tout enfant scolarisé dans une école maternelle ou élémentaire publique ou privée sous contrat est accueilli pendant le temps scolaire pour y suivre les enseignements prévus par les programmes. Il bénéficie gratuitement d’un service d’accueil, lorsque ces enseignements ne peuvent lui être délivrés en raison de l’absence imprévisible de son professeur et de l’impossibilité de le remplacer… » L’absence imprévisible ? Il est facile de comprendre qu’une « absence est toujours imprévisible quand elle liée à la maladie… et quand il n’y aura plus de remplaçants, on mettra en place le service minimum, avec des personnels fournis par les mairies, ou il n’y aura plus personne face aux élèves, surtout dans les maternelles, réputées « garderies améliorées ».
Toute une génération va être sacrifiée, sans aucune retenue, par ce Chef de l’État démagogue et tricheur, car le budget 2012 maintient le recrutement de seulement 3 000 postes au concours de professeurs des écoles alors que… 11 000 départs à la retraite sont programmés au 1er juillet 2012, ce sont 8 000 postes d’enseignants du primaire qui seront donc encore supprimés l’année prochaine, mais bien entendu… on parlera de classes maintenues dans les médias, simples traducteurs des promesses biaisées du candidat UMP aux présidentielles ! Et dire qu’il y a encore des sondages qui affirment que 30 % de Françaises et de Français lui font confiance !
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Difficile quelquefois de comprendre les « modérateurs » du Post … Il n’y a rien votre article qui va à l’encontre de la charte du journal précité.
Que l’on puisse discuter tel ou tel passage de votre post, soit. Mais le « censurer » (quel vilain mot), c’est incompréhensible !
Bonjour « CREON » du Post.
Voici le commentaire que j’avais écrit à la suite de votre article « Étrange disparition… » :
@CREON
Ah, l’univers irrationnel, kafkaïen, de la modération façon Netino (le sous-traitant qui gère la modération : http://www.netino.fr/) sur Le Post !
Je ne suis pas même sûr que cette remarque tiendra le temps que vous en preniez connaissance.
Les équipes à la rédaction du Post, comme chez Netino, sont loin d’être homogènes et unanimes dans leurs appréciations. Selon les jours et les heures, certains commentaires passent ou ne passent pas…
Et pire que les prises de position politiques partisanes, j’ai souvent remarqué que l’Anastasie locale ne supportait absolument pas l’ironie mordante, l’humour.
Rassurez-vous, comme d’autres lecteurs-commentateurs du Post, intéressé par un article bien écrit, et même intrigué par le pseudo « CREON » (que j’ai d’abord pris pour le nom du roi Créon, l’oncle raisonnable d’Antigone la révoltée), je suis allé sur votre page perso, pour voir qui vous étiez. J’ai trouvé vos liens, votre bio, vos qualités, vos articles, l’origine de CREON. Je pense n’avoir pas été le seul à cheminer ainsi, puisque d’autres lecteurs ont donné vos liens dans certains commentaires.
Continuez votre participation intéressante et d’utilité publique !
Posté à 14h08, mon commentaire a tenu presque 6 heures. À 19h54, il a été censuré par la relève de la garde. J’avais bien raison, selon les heures, les valets d’Anastasie n’ont pas les mêmes critères de réactivité. Le commentaire passe ou ne passe pas selon l’équipe présente aux manettes de la modération. Les critères sont, selon les individus, à géométrie variable. Comme votre article, passant de la UNE du Post aux oubliettes de la Censure.
En attendant, bonne continuation, et cordialement.
Nicolas