Le mardi 9 juillet 2024, restera le jour où… Sébastien Saint Pasteur a foulé le gravier de la cour d’accueil du Palais Bourbon. Son élection comme député fêtée il a satisfait aux obligations de son nouveau mandat. Des premiers pas qu’il n’a pas vécus comme étant exceptionnels. Une nette victoire au second tour dans une triangulaire lui a permis de ramener dans le giron de la Gauche une circonscription de la métropole bordelaise. Il entre dans la carrière sur la pointe des pieds avec discrétion et sérieux, deux valeurs qui l’accompagnent depuis toujours dans ses mandats électifs dont notamment celui qu’il conservera au Conseil Départemental.
« Je suis épuisé avoue le nouveau parlementaire. La campagne a été courte, intense et exigeante. Je sais que ce n’est pas en ce moment que je pourrai me reposer. Je ne plaindrai pas. Ce n’est pas le bagne à coté de ce que représente la fatigue pour quelqu’un qui manie la pioche ou transporte des sacs de ciment ! » Il a franchi les étapes du parcours initiatique avec le sentiment d’entrer dans un lieu privilégié. Il y est.
« Ce qui me frappe c’est l’importance des moyens mis à notre disposition pour l’exercice de notre mandat. Un personnel dont j’ai déjà perçu l’extraordinaire professionnalisme et une prise en charge qui ne laisse pas grand vide. En quelques heures tout est réglé. Et s’il reste des incertitudes, en quelques minutes elles sont levées. Partout nous sommes guidés, rassurés et assistés. » Sébastien a donc vite trouvé ses marques même s’il demeure des ajustements à trouver.
« Je ne me fais aucun souci. Je compte gérer les possibilités dont je dispose en ‘bon paysan’ avec le principe qu’un sou est un sou. D’ailleurs si je rencontre le moindre problème je sais déjà que le déontologue me conseillera utilement. » Le jeune parlementaire possède une solide culture de l’action publique, de ses obligations et de ses limites. Pour le moment il se contente donc de suivre la vie du groupe plutôt agitée. « J’observe et j’ajuste mes jugements et mes positions. Je n’ai pas encore assez de recul pour intervenir ou entrer dans les débats. » On le sent néanmoins un tantinet étonné malgré de longues années dans le milieu.
Il a dû effectuer un tri dans ses mandats électifs de telle manière « à être le plus utile et à garder un contact avec le terrain ». Ainsi dans la journée il a annoncé qu’il abandonnait son poste de conseiller municipal d’opposition car « les réunions se déroulant le mardi soir, c’est certain que je ne serai pas présent compte tenu de l’organisation de l’Assemblée nationale. Je resterai au Conseil départemental car je voudrais continuer à m’intéresser aux problèmes du handicap. Ici, j’ai postulé pour la commission des Affaires étrangères très demandée et au cas où je ne serai pas retenu j’ai opté pour celle de l’économie. En fait je souhaiterais suivre les problèmes du commerce extérieur afin d’âtre un plus les nombreuses entreprises de la circonscription que je représente. Mais j’ai déjà découvert combien il est difficile de se faire une place. » Pondéré, philosophe et prudent, Sébastien est décidé à donner du temps au temps et de s’adapter à un contexte politique qu’il découvre. Il ne lâchera pas c’est certain.
A 43 ans il entame au pas de charge une carrière nationale. Ce « jour où » grâce à sa grande stature il était aisé de le reconnaître, est dans le fond plus mémorable que celui de l’élection. « Le caractère officiel de l’accueil. La perception que l’on a de l’importance que l’on donne à votre fonction tout autour de toi, donne un réalité au résultat. Le moment qui m’aura marqué c’est quand je suis entré dans l’hémicycle et que j’ai trouvé les plaques qui marquent les sièges occupés par des personnalités célèbres. Quand tu vois Aristide Briand, Jean Jaurès, Georges Clémenceau, Léon Blum, Pierre Mendès France, Jacques Chaban-Delmas, François Mitterrand et tant d’autres ça te rend modeste. La seule certitude que j’ai c’est que je n’aurai pas l’une de ces places. »
L’autre moment fort pour lui a été son entrée le mercredi dans le cœur de l’Assemblée quand la cohorte de 125 députés du RN avança face à lui pour se rendre à leur photo de groupe. « Ils arrivaient en masse d’un pas décidé, tous identiques dans leur code vestimentaire, forts de la force qu’ils représentaient autour de Marine Le Pen, comme si rien ne pouvait résister sur leur passage. Instinctivement je me suis mis de coté. La vague est passé mais l’image restera en moi! »
Ce jour où il est entré officiellement sous les ors de la République, n’a pas changé Sébastien. Il mêle l’étonnement de celui qui doit encore se persuader de ce que lui a apporté le suffrage universel et la lucidité de celui qui a appris la fragilité du sort que ce dernier réserve aux élus. Certes la circonscription dans laquelle il a gagné son écharpe tricolore a vu durant près de 20 ans, mais cette longévité semble devenir exceptionnelle surtout par les temps politiques actuels. « Je vis au présent. J’aborde mon mandat avec calme et détermination. L’avenir ? Il se construira semaine après semaine. Pour combien de temps ? Je l’ignore. » En attendant il espère être « utile ». Et sa motivation est intacte car il est profondément heureux de représenter sa ville et son territoire. A-t-il vraiment réalisé son rêve ?
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« Ils arrivaient en masse d’un pas décidé, tous identiques dans leur code vestimentaire, forts de la force qu’ils représentaient , …comme si rien ne pouvait résister sur leur passage. »
Ça me rappelle l’arrivée glorieuse et pleine de morgue des Panzers et de leurs passagers.
J’ai eu le plaisir de les revoir plus tard faire demi tour, plutôt dépenaillés et l’air nettement moins conquérant.
Avec le b….l ambiant, je lui souhaite bien du plaisir….