Malgré les apparences, la neige n’endort pas toutes les activités humaines. Loin s’en faut ! Partout où elle arrive elle n’est pas désirée en effet par le plus grand nombre. Les habitué(e)s échafaudent des plans de bataille sophistiqués pour justement l’écarter de leur quotidien. La préparation suppose d’ailleurs une longue expérience des phénomènes météorologiques comme c’est le cas au Québec. C’est ce qui permet à tous les médias de jaser sur l’effondrement des cousins français lorsque quelques centimètres de blanc manteau s’invitent au menu de l’hiver. Eux ils savent ! Là-bas, au pays de ceux qui savent tout, on se lamente avant même de s’être retroussé les manches car le premier geste qui sauve devient en quelques heures, celui de la pelle. Elle est la pire ennemie de ce don du ciel. Chaque matin il faut faire la pelle emmitouflé(e) jusqu’aux oreilles afin de vérifier que la possibilité de sortir votre voiture de l’allée où elle se trouve est bien présente. Si l’on roule des pelles à profusion c’est surtout dans ce cas par désamour pour la vierge arrivée selon les prévisions avec sa dot embarrassante. La simplicité du geste est illusoire et vous fait passer, sans la technique du pousseur, pour un manche le jour où vous tentez de déblayer un quelconque chemin.
Comme dans la nuit les engins du génie anti-neige ont sillonné à fond la caisse les rues et les routes principales, les dégâts sont substantiels pour les accès de proximité. La valse du déblaiement se pratique sans ménagement un peu comme si le cavalier de blanche neige était plutôt un bûcheron qu’un prince charmant. En fait tout le monde pratique la politique des petits tas ! Le plus puissant expédie vers le plus faible les excédents qui l’indisposent de la voierie publique vers le trottoir et du trottoir vers les jardins ou les immeubles qui le bordent. Du coup il faut que le quidam désireux de se véhiculer vers sa destination matinale, se lance très vite dans la pelle au secours. A grandes brassées il dégage et re-dégage et on re-re-dégage les amas de poudreuse débarquée en douce en terre inconnue. Une lutte démoralisante lorsque les communiqués annoncent le retour de la menace.
Dans ces conditions beaucoup des envahis utilisent des « mercenaires » qui débarquent avec l’arme la plus redoutable : la souffleuse ! Installée derrière un tracteur elle va en une poignée de secondes libérer une automobile engluée dans la marée blanche ou les écueils déjà verglacés des surplus abandonnés par les chasse-neige. Le boulot des déneigeurs privés requiert une virtuosité particulière ressemblant à celle qu’aurait un boxeur s’attaquant à des plumes. Il cerne, il ramasse et il dépose ailleurs de telle manière que les clients soient enchantés par ce ballet rémunéré au forfait mensuel. Impressionnant. Ils vont. Ils viennent regardant avec condescendance ces particuliers invitant leurs voisins à se rallier au panache blanc de leur modeste « monture » dans un combat qui ne finira qu’avec l’arrivée du printemps. Les souffleurs isolés ont du mal à exister sur le théâtre des opérations de déneigement.
De partout surgissent comme des Formule 1 allant au départ d’un Grand prix des mastodontes avec de larges lames décapant les plus larges avenues. Pied au plancher des engins plus modestes roulent à fond la caisse sur les trottoirs, écartant la couche gênante pour les piétons qui cheminent à petit pas, vers les propriétés adjacentes. D’autres embarquent goulument des masses noirâtres endurcies par le gel pour aller les déposer dans des « cimetières » où ils mettront des mois avant de disparaître dans la nature. La traque est incessante. Il ne faut pas que s’installe cette neige qui transforme chaque maison en une prison blanche pour inactif. Les transports fonctionnent. Les magasins ouvrent. Les chantiers se poursuivent.
Chez le dépanneur il vaut mieux ne pas avouer que l’on est Français. « Ça panique pour un 12 centimètres de neige et un petit – 8°C dehors, alors que c’est presque la routine pour nous ! Mais vous déneigez quoi ? De la poussière ? »
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Un texte virevoltant comme des flocons de neige, éblouissant comme neige dans un ciel pur.
« C’est ce qui permet à tous les médias de jaser sur l’effondrement des cousins français lorsque quelques centimètres de blanc manteau s’invitent au menu de l’hiver. Eux ils savent !… »
J’avais rencontré cette attitude un peu « auto-suffisante »et moqueuse, quand mes élèves correspondaient avec une classe de Savoie : l’incompréhension totale des montagnards, qui accusaient quasiment de mensonge leur correspondants , lorsqu’on leur annonçait exceptionnellement nos 4 ou cinq centimètres de neige, 10 cm étant considérés comme un état d’urgence. Une galéjade !
Certains ne nous croyaient pas non plus lorsque nous déclarions qu’il n’y avait pas eu de chutes de neige. Inconcevable !
Et leur incompréhension, leur moquerie, lorsqu’on leur décrivait les difficultés de circulation, eux qui nous annonçaient comme une banalité le mètre parfois largement dépassé dans les rues du village.
A propos du jeu de mots dans le titre, ça me rappelle une blague qui avait failli coûter cher à un de nos camarades, qui avait présenté au sous off de service la pelle de dotation de la tente, quand celui-ci était venu « passer l’appel »du soir.
– Silence pour l’appel !
Le sgrogneugneu n’avait pas apprécié la plaisanterie….
Tout ce blanc , c’ est reposant , ça nous change du jaune , la couleur à la mode chez nous , avec tout ces gens qui pensent pour les autres , les yakas et les faut qu’on dont certains sont des vrais du reste .
J’ en voit beaucoup réclamer de l’ argent , mais peu du travail , la grande famille des enfants gâtés du dieu assistanat .
Les chantiers navals de St Nazaire ne trouve pas de candidats à l’ emploi, pourtant avec tout ces chômeurs !!!!!
il est plus facile de mettre le feu au restaurant d’ un chef étoilé à Colomiers , parce qu’il ne pense pas comme les gilets jaunes , c’ est lamentable …..
Je citerai Confucius : Lorsque l’on se cogne la tête contre un pot et que cela sonne creux, ça n’est pas forcément le pot qui est vide.
et aussi : L’homme de bien ne demande rien qu’à lui-même ; l’homme de peu demande tout aux autres.
Cordialement .
Merci ! comme si on y était « pantoute » ! tu aurais vu ma gueule fendue jusqu’au oreilles en te lisant, presque à croire que tu beurres ben épais ! fais toi une grosse vie sale et capotes !
BISOUS, et ….. encore !!
C’est bien d’aller travailler sur les chantiers de St Nazaire, quand on habite à 300 km, par exemple.
Entre autre tracassin, il faudra déménager et trouver un logement (sans fiche de paye comme garantie comment fait-on ?) et l’on n’a aucune assurance de n’être pas licencié à la première occasion (voir le gros caca nerveux du M E D E F à propos du bonus / malus applicable aux CDD).
Encore faut-il avoir, pour remplir un emploi, la formation et les aptitudes physiques adéquates.
« La critique est aisée, mais l’art est difficile. »(Philippe Destouches)
D’autre part, c’est facile d’imputer aux gilets jaunes toute la casse qui se fait, il suffit d’endosser un gilet jaune avant d’aller casser, et en cherchant un peu, il serait sans doute facile de trouver les VRAIS coupables !
Étonnant, le défilé des foulards rouges dimanche, la police s’est montrée d’une discrétion de gazelle, pas de black blocks à l’horizon, pas de tentatives de « nassages » par le forces du désordre, ni les « incidents qui émaillent habituellement la manifestation en fin de parcours »(sic).
On avait d’ailleurs constaté la même bonhomie lors du défilé des anti IVG il y a quelques semaines.
Vous ne trouvez pas ça bizarre ?
Enfin il est constant que les chômeurs ne constituent pas l’essentiel des effectifs des gilets jaunes.
Salut et Fraternité
12 pluviôse 226
@ JJ , bizarre, vous avez dit bizarre , alors si ,« La critique est aisée, mais l’art est difficile. » vous conviendrez que vous vous laissez aller à la facilité en critiquant mon message et que comme disait Pierre Dac :
“Se laisser aller à la facilité, c’est faciliter le laisser-aller.
Alors , je vous dirais que si 300 kilomètres c’est loin , ma cousine partie travailler au canada doit elle s’ inquiéter de cette distance ?
D’autres parts , je pense qu’il y a des gens sincères et formidables aussi bien chez les gilets jaunes que les foulards rouges ,mais je ne cautionnerais jamais les violences physiques et la casse matérielle.
Depuis le début du mouvement beaucoup de morts et d’ estropiés , cela doit il continuer ? c’ est stop ou encore ? pour moi , c’est stop .
Chacun ses opinions et jouissons de cette liberté d’ expression que beaucoup de pays dans le monde peuvent nous envier …et de la qualité, et du plaisir que nous pouvons avoir à lire ce blog .
Cordialement .
Cordialement .
Alain E.@
Je ne critique absolument pas votre message, je rappelle seulement quelques réalités perdues de vue ou inconnues de certains. Et je ne vois pas trop à quelles facilités je me livre.
Par contre, sous entendre la prétendue paresse des chômeurs, voilà un lieu commun convenu que j’abhorre.
« Alors, je vous dirais que si 300 kilomètres c’est loin , ma cousine partie travailler au Canada doit elle s’ inquiéter de cette distance ? »
Tout dépend des conditions que l’on trouvera à l’arrivée, et du comité d’accueil, s’il y en a un. On sait ce que l’on quitte, on ne sait pas toujours ce que l’on trouvera.
La distance est une variable, j’ai dit 300 km, comme j’aurais dit 1000 ou 50 ; je connais des gens qui sont partis travailler en Chine et d’autres qui se sont faits rouler en acceptant un travail à 100 km, avec toutes les conséquences que cela peut avoir.
Pour ce qui est de la violence, il serait bon de savoir qui l’a organisée. Quand on observe le marigot dans lequel pataugent des personnages comme un ancien, nouveau, peut être futur (il faut s’attendre à tout) conseiller de l’Élysée, il est légitime de se poser des questions !
Ces gilets jaunes ennuient fort le petit prétentieux à la solde des goinfres et des nantis, et il est probable qu’il fera tout pour casser le mouvement.
La violence organisée, les mesures dilatoires et dolosives, ainsi que la désinformation (usage systématique d’infox par les « Pathé Marconi » de service) sont largement employées, sans obtenir un succès éclatant, il faut bien le reconnaître.