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Plus qu'un remaniement c'est le changement qu'on attend !

Dans la situation de la France actuelle il est devenu crucial de se poser une simple question : le politique a-t-il un quelconque pouvoir sur l’économie ? Depuis quasiment une décennie la réponse ne varie pas puisque les rapports sont inversés et les gouvernements ont toujours suivi ou même subi les revendications du monde économique. Impossible de ne pas constater que malheureusement que les changements de majorité n’ont pas modifié ce rapport de forces. Chantage à la croissance, défi sur le secteur de l’emploi, éternelles revendications sur la diminution des charges sociales, déchaînement autour du manque de liberté… la pression est constante mais les résultats ne sont jamais au rendez-vous. En fait il faut de temps en temps revenir vers des femmes et des hommes indépendants pouvant redonner un sens à l’action publique. Il se trouve que 80 « économistes » reconnus ou méconnus viennent de demander une modification urgente des orientations prises le pouvoir actuel. Ils ont une chance d’être entendus mais pas nécessairement écoutés.
Le chômage, la précarité, la difficulté à boucler ses fins de mois, marquent la vie de millions de nos concitoyens », déplorent ces économistes, parmi lesquels Michel Aglietta, Philippe Askenazy, Liem Hoang-Ngoc ou bien Xavier Timbeau. Ces personnalités du monde de l’économie estiment que la piste des réformes libérales suivie ces dernières années est vouée à l’échec.
« Les partisans du libéralisme économique plaident pour réduire plus drastiquement encore la dépense publique, démanteler le droit du travail, remettre en cause la pourtant si indispensable réduction du temps de travail et diminuer le coût du travail par la compression des salaires et des prestations sociales » affirment-ils . Partout où ces principes ont été mis en œuvre sur ordre de la BCE, du FMI on a constaté selon eux « un effondrement de l’activité, une explosion du chômage et de la pauvreté ». En Grèce, en Espagne, au Portugal et bientôt en France (le RSA est monté en flèche en 2015!) ces phénomènes sont de tristes réalités. Il s’agit donc de tenir compte de ces échecs et sortir d’un processus inefficace et surtout destructeur de l’humain !
Pour répondre à « l’urgence économique et sociale », ils proposent un plan de sortie de crise construit autour de trois volets : un pacte productif écologique et social, un programme de soutien à l’activité et à l’emploi, et une remise en cause des règles européennes. Celles-ci sont qualifiées de « néolibérales » et elles « font que l’Union est devenue le grand malade de l’économie mondiale ». C’est clair, net et susceptible d’orienter différemment les décisions en cours. Concernant le pacte productif, « les besoins ne manquent pas », soulignent les économistes, qui évoquent « les investissements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, la construction de logements ou l’aide aux personnes en perte d’autonomie, afin de créer « des centaines de milliers d’emplois ». En outre, les signataires préconisent une hausse de 10% des salaires les plus faibles dans les pays européens. Autant dire qu’ils ont aucune chance d’être entendu dans le contexte actuel.
Ces 80 économistes sont même résolument iconoclastes en évoquant le redéploiement des sommes consacrées au sacro-saint pacte de responsabilité (40 milliards d’€). Ils osent même écrire que son « échec dans le domaine de l’emploi est patent »… En fait, comme le disent un certain nombre d’élus il faut avoir recours à l’endettement afin de lancer des investissements, pas seulement au niveau national mais surtout au niveau régional, départemental et local. Le pacte de responsabilité va stériliser une bonne part des décisions de construction en tous genres que prennent habituellement les collectivités territoriales. La même demande sera faite auprès de l’Union européenne où une hausse des dépenses dans les pays excédentaires (l’Allemagne en particulier) est souhaitée, afin de « réduire par le haut les déséquilibres commerciaux » et « juguler les pressions déflationnistes ».
Ces économistes engagent une véritable démarche de constitution d’une Europe à deux vitesses car le Portugal, la Grèce mais aussi d’autres, dont l’Italie et l’Espagne (ces quatre pays représentant avec la France plus de 50% du PIB de la zone euro) peuvent s’unir pour se faire avancer une nouvelle Europe privilégiant « l’urgence économique et sociale sur les règles néolibérales »,
Faute de changement de cap leur prédiction est implacable : si l’on s’acharne à poursuivre des politiques néolibérales on creusera partout les inégalités et alimentera le désastre social. Il faut garder en réserve leur contribution à la vie sociale car elle prendra tout son sens le jour où on sera vraiment au bord du gouffre… Mais eux ne sont que des économistes !

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Cet article a 11 commentaires

  1. Bernadette

    Les salaires avec les charges sont contenus dans les prix à la production.
    L’Euro est une monnaie qui est trop forte.
    La solution serait de sortir de l’Euro et trouver une monnaie juste.

  2. Bernadette

    Pourquoi une entreprise doit être compétitive et pourquoi la concurrence qui met les entreprises les unes contre les autres ?

  3. Gilbert SOULET

    OK Jean-Marie,

    Il en est ainsi avec les notions de service public, service universel, services d’intérêt général (SIG) et services d’intérêt économique général (SIEG) …
    Je suis un ex-cheminot et nous pouvons tous mesurer actuellement ce que fut la SNCF d’hier et celle d’aujourd’hui ! Les Trains sont remplacés par des Bus (Merci M. Macron), puis peu à peu supprimés … Comprenne qui pourra. (Les GES ? les routes accidentogènes ? … etc …)
    Très cordialement,
    Gilbert de Pertuis, porte du Luberon

  4. C. Coulais

    Hier soir, au Cinéma Max Linder de Créon, bastide ou l’on se bat contre la mondialisation, diffusion du film JE PENSE DONC JE SUIS, avec une foule d’informations complémentaires apportées par le réalisateur, présent, Yannis Youlountas.
    On va en Grèce mais aussi en Espagne, à la rencontre de quartiers, de communes, de groupes qui se gèrent autrement. Avec l’aide de monnaie locale.
    Particulièrement bien réalisé, ce film issu de collectifs apporte un certain nombre de solutions, ou le maître mot est SOLIDARITE !
    On y cause même de la pédagogie Freinet en se rendant dans une école.
    Moyenne d’âge des spectateurs, 55/60 ans, c’est fort dommage !
    Le film : https://www.youtube.com/watch?v=97HTxo20c-E
    En savoir plus sur les lieux de diffusion : http://jeluttedoncjesuis.net/

  5. .

    Pensons que nous sommes en guerre contre le terrorisme islamique un combat contre cette barbarie est plus que jamais nécessaire

  6. faconjf

    Bonjour,
    les nuages noirs s’accumulent le CAC 40 plonge de 3.21% ce matin un peu avant midi. Depuis le 1/1/2016 la chute est de près de 14% et cela ne concerne pas que la France les indices Chinois sont à -24% l’Italie à -25% et l’Allemagne ( le modèle de la presse éco) à – 17%. Le secteur bancaire est au cœur de la tourmente pour la france la chute se situe pour CA, SG et BNP entre 32 et 27 %. Et pour la Deusch Bank ses pertes de 6,7 milliards d’euros additionnées à ses coûts de restructuration et les provisions rendues nécessaires par les innombrables poursuites en cours – la banque ayant été de toutes les manipulations des marchés financiers – expriment un besoin de recapitalisation estimé par la Citibank américaine à 15 milliards d’euros. Les actions de la Deutsche ont progressivement perdu 60% de leur valeur depuis 2009. Impossible de se consoler avec l’économie réelle, le pétrole s’écroule (-70 % depuis juillet 2014), le nucléaire s’enfonce dans un naufrage industriel carabiné entrainant eDF par le fond ( 10.31 aujourd’hui et mis en cotation à 25) et l’acier se met à fondre comme une vulgaire matière plastique ( Mittal Arcelor cotait 10€ en mars dernier il est à 2.62).
    Alors le remaniement ministériel et les propositions de 80 économistes iconoclastes… Vous êtes sérieux ou bien???
    La question est: les capitaines de la finance arriveront-ils à éviter l’explosion de la bulle obligataire?? Préparons nous à sauver une nouvelle fois le vieux système.
    Salutations républicaines

  7. Yvon BUGARET

    Bravo Jean-Marie, ton analyse est excellente, notamment quand tu écrits, »Faute de changement de cap leur prédiction est implacable : si l’on s’acharne à poursuivre des politiques néolibérales on creusera partout les inégalités et alimentera le désastre social ». Je ne comprends plus nos gouvernants actuels qu’on a tant voulu. Aussi, il faut s’attendre à un retour de la Droite dure qui appliquera une politique destructrice de nos acquis.
    Espérons que d’ici 1 an et demi, le peuple de Gauche se réveillera et saura s’unir mais je crois qu’il faut rêver.

  8. Bernadette

    L’écologie ne sortira pas la France de la misère. C’est faux, archi faux.

  9. MarreDesSectes

    Ces idées sont heureusement soutenues et étayées par nombre d’économistes de premier plan depuis longtemps, ce qui me fait peur, à moi, c’est les « représailles » que subissent les citoyens et personnalités qui osent en parler, ne pourrait-on pas dénoncer ce phénomène, on dirait que, bizarrement, tous les progressistes ont des « problèmes » en ce moment.
    D’ailleurs, je met un pseudo pour éviter les ennuis …

    1. Jean-Marie Darmian

      Cher ami… les représailles on finit par s’y habituer… autrement on finit sa vie avec l’échine courbée !

      1. MarreDesSectes

        Effectivement, je pense qu’un professionnel de la politique doit savoir résister à ces pressions, mais quid d’un simple citoyen qui a besoin d’un emploi pour subsister, doit-il se taire et subir les discours des plus forts dans la société civile pour vivre en paix ? Je pense que la gauche gagnerait beaucoup plus de voix, si ce risque était discuté, débattu et peut-être atténué, et si on évitait ainsi l’apeurement et le bourrage de crâne massif des citoyens les plus modestes.
        En plus clair et plus simple, je pense que la liberté d’expression des plus modestes a besoin d’être défendue activement. (peut-être par une sorte de généralisation du statut de lanceur d’alerte, ou alors un lieu et un temps pour recueillir des témoignages citoyens).

        En tous les cas, en tant que citoyen modeste parmi des millions, je tiens à vous exprimer toute ma reconnaissance pour votre action comme pour votre parole. Je vous souhaite le meilleur !

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