Un précipice se creuse entre des France qui s'ignorent !

Même si l’on souhaite couper totalement de ses activités quotidiennes il est impossible de ne pas appliquer sa grille de repères aux lieux où l’on passe ses vacances. Ce défaut car s’en est un, accable surtout les gens qui doutent. Parfois de leur propre action. Souvent de ce qu’ils entendent qui est en décalage complet avec leurs constats. En profitant du fait que l’on est inconnu, pas directement concerné, on a une vision sans aucun rapport avec les pseudos réalités montrées par des reportages « arrangés » ou par des visites « organisées » ! En allant de village en village en Aveyron, dans le Lot ou le Cantal il est évident qu’une France à 3 vitesses se dessine inexorablement. Le mal est fait et malgré toutes les annonces officielles il paraît impossible d’enrayer le déclin de la ruralité.
Il y a désormais une réalité parisienne ou vue de Paris. Une autre qui concerne les grandes agglomérations présentées comme les espoirs de demain et les autres zones dont on ne mesure pas la désertification et l’état réel. Les petits bourgs centres ont perdu souvent la totalité de leurs commerces et les vitrines mortes avec un panneau « A vendre » sont supérieures en nombre aux autres ! Le vide social ! Impressionnant : boulangeries, boucheries, épiceries, quincailleries et même pharmacies ont tiré le rideau ou aveuglé leur façade. Parfois un mot écrit sur un carton jauni, par une main émue remercie la clientèle ou donne une autre adresse pour un service identique. Depuis des lustres l’occupant cherche un hypothétique repreneur ! Arpenter les rues d’un village ressemble à une promenade dans un cimetière des métiers ou des activités disparus ! Partout le vide ! Partout en lisant les panneaux officiels devant les mairies la misère financière conduit à des regroupements communaux improbables ! Partout on crie famine ! Il faudra des décennies d’efforts pour que la chanson « la montagne » de Ferrat soit oubliée ! La gestion administrative élargie des territoires, le transfert des soutiens économiques aux régions n’effaceront pas les erreurs de l’état et les mutations sociales ! On économise sur des broutilles et on transfère des problèmes massifs ailleurs ! Plus du tout d’habitant et donc plus de commerces! On se promène parfois dans des villages fantomes ou une maison sur Dix est encore occupée !!Le phénomène de l’exode touche aussi de belles et robustes bâtisses dont les volets sont clos et les jardins envahis d’herbes folles.
Comment espérer vendre des habitations ou les louer quand il ne reste plus un seul service? Dans l’un de ces bourgs j’ai vu des logements communaux neufs dans un ancien presbytère proposés à la location pour 450 € pour un T4 ou 240 € pour un T3…. Et ils ne trouvent aucun preneur quand ailleurs des milliers de gens attendent désespérément d’être logés à des tarifs acceptables ! Des centaines de possibilités existent et parfois depuis tellement longtemps que les maisons finissent par s’effondrer Cette France là existe mais loin, très loin de Bercy ou du Parlement ! Elle se meurt lentement mais comme le pouvoir en France est urbain elle ne sera que très partiellement secourue !
On s’étripe avec indécence sur les réfugiés et les migrants ! Où les loger ? Que leur proposer comme travail d’intégration ? Comment éviter les ghettos ? Qui va payer ? Des images déplorables, des débats d’un autre siècle alors que le monde rural a besoin de renouvellement de population, de main d’œuvre, d’enfants dans les écoles, de résurrection de patrimoine et de services disparus ! Seulement 3 â 4 personnes réfugiées par village dans des locaux abandonnés, une prise en charge sociale par le département et un suivi par l’état et une bonne part des arrivants aurait un avenir !
Seulement le vrai problème c’est que le FN n’a jamais été aussi puissant dans ces bourgades ayant un fort sentiment d’abandon ! Il va réaliser des scores exceptionnels dans cette ruralité tenues par de gros propriétaires fonciers ou des exploitants ayant misé sur des filières agricoles en grande difficulté. Ils gèlent des milliers de m 2 habitables (fermes, anciens locaux insalubres de domestiques) les laissant s’effondrer. Ce n’est plus une question de plan national, de volume de crédits, d’annonces globales ! Le système social a tiré un trait sur la ruralité : rentabilité, concentration, rationalisation écrasent humanité, proximité, fraternité! Sauf que depuis Paris ou depuis les métropoles les forces sont disproportionnées et donc…. On s’en fout !

Ce champ est nécessaire.

En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Cet article a 2 commentaires

  1. J.J.

    Terrible constat que l’on voit venir hélas depuis longtemps… !

    Je suis repassé il y a déjà quelques années dans un petit village prospère où j’ai travaillé. Tout avait déjà disparu : les deux épiceries « drugstore-quincaillerie, dépôt de pain et de viande», le marchand de graines, le dépôt des haras nationaux, la poste, l’école, le forgeron, le menuisier, le garagiste et la station service, le café…..
    L’ancienne épicière qui me vendait tout ce dont j’avais besoin pour me nourrir doit maintenant prendre sa voiture et faire au moins 10 km pour s’approvisionner, mais pour combien de temps trouvera-t-on encore un commerce aussi près ?

    Reste, installé depuis, un ambulancier-entrepreneur de pompes funèbres !
    Tragique, lamentable.

Laisser un commentaire