Premiers signes d'une épidémie mortelle pour les associations

L’année 2016 va réellement démontrer à bien des acteurs de la vie associative quelle est vraiment la différence entre une vision de l’action collective portée par la Gauche et celle que porte et va porter dans l’avenir la droite. Certes, il faut admettre que depuis l’adoption du Traité constitutionnel européen et le principe de la « concurrence libre et non faussée » le sort des associations loi 1901 en France est en péril. Les conséquences de ce principe ont été adoucies par plusieurs textes dont celui de l’économie sociale et solidaire porté par Benoît Hamon mais elles vont être omniprésentes dès 2015 et jouer à plein en 2016. Il faut s’attendre à un écrémage technique, financier et politique dans le milieu associatif qui va laisser des traces indélébiles socialement. Il est quasiment certain que le Front national en 2017 prendra la place dans toutes les petites communes, les quartiers où la culture, le sport, la solidarité de proximité auront disparu ou auront été contraints de diminuer leurs actions et donc de se mettre en situation de précarité financière mortelle. C’est une constante : toutes les études sérieuses le prouvent !
D’abord il y a la disette à laquelle vont être soumises les collectivités locales. Les conseils généraux en 2013 avaient considérablement baissé leur soutien financier et certains ont accentué cette diminution en 2014. Bien entendu si elle est appliquée par une majorité de droite, cette baisse est souvent plus facilement admise car jugée logique alors que si sous la contrainte budgétaire on en arrive à écorner tant soit peu les subsides antérieurs quand on est de gauche c’est une honte. Pas plus tard que vendredi soir j’ai été pris à parti par le directeur d’une structure départementale qui déclamait « je n’imaginais pas que des camarades puissent me faire perdre 90 000 €. C’est scandaleux ! » Il fulminait en pensant que parce que l’on est socialiste on doit faire eds miracles dans un contexte où les dépenses contraintes s’envolent et les recettes ne cessent de s’effriter ou de s’effondrer. Il va voir ce qu’il va arriver si par malheur la majorité départementale change. Pour qu’il en prenne conscience je lui livre les positions prises par les municipalités FN et même, exemples récents par celles de Saint Médard en Jalles (33) et Saint Astier (24) avant toutes celles qui vont tomber en 2015 dans des centaines de villes ou de villages. Comme dans certaines d’entre elles on vote le budget avant la fin décembre on commence à voir poindre « la chasse à la culture et à la solidarité ». Et le pire c’est que c’est populaire au sens populiste du terme !
Une rumeur existe sur la candidature pour la Droite à la présidence du Conseil général de la Gironde pour la Droite du nouveau premier magistrat de Saint Médard en Jalles. Suivez le guide et imaginez un peu ce qui vous attend animateurs associatifs à travers le compte-rendu que fait Sud Ouest de la dernière réunion du Conseil municipal de cette ville de la banlieue bordelaise. trésorerie. « Le maire a confirmé que Médias-Cité, Le Prado (Tepacap) et le PLI (Plan local d’insertion) ne seraient plus dans la liste des associations subventionnées. L’opposition a souligné « l’extrême violence » faite aux personnes prises en charges par le Prado (70) et le Pli (120) et « qui vont se retrouver dans la nature au 1er janvier ». Mais la question c’est qui va les défendre ?
En réponse, le maire a préféré évoquer « la réalité des faits ». « Pour Tepacap, l’efficience n’est pas à la hauteur d’une subvention de 70 000 €. Pour le PLI, l’efficience n’est pas non plus au rendez-vous pour 55 000 € de subvention, ce n’est qu’un élément parmi d’autres dans le dossier de l’insertion, auquel nous croyons et qui sera développé autour des Maisons de quartier. » Quant à Médias-cité, « Le retour est insuffisant pour 250 m² de local prêté et 40 000 € de subventions. » Et de conclure : « Ce n’est pas du dogmatisme, mais du pragmatisme. » D’autant plus que les 751 703 € de baisse de la dotation de l’État pour 2015 vont inciter sérieusement à faire des économies. L’excuse qui va servir à la mise à mal de toute la solidarité de proximité à l’égard des plus fragiles. Le rôle citoyen des associations est nettement dans le collimateur.
Même débat à Saint Astier autour de la culture. Là encore c’est la situation financière de la commune qui l’exige. La mise en péril de l’association gestionnaire de l’action culturelle se déroulera le samedi 13 décembre, à 9h30. Lors de cette réunion que la nouvelle maire UMP de la commune doit en dire plus sur l’avenir de la convention qui lie la Ville à l’association Centre de rencontres et d’actions culturelles (Crac) qui gère un lieu de cinéma et de spectacle, organisateur aussi d’un festival.  « La Fabrique » c’est son nom « n’avait pu produire seul le spectacle de Torreton et avait demandé à la mairie de prendre en charge une partie des frais (5000 euros). C’était d’accord explique Sud Ouest. Mais après le changement de majorité, la nouvelle municipalité n’a pas suivi, évoquant les difficultés financières de la commune. Élisabeth Marty expliquait alors qu’elle avait choisi entre le spectacle « pour une petite partie de la population » et les illuminations de Noël « pour toute la population » (sic). Et rassurez vous ce n’est qu’un début. Les associations ont intérêt à se réveiller d’urgence pour les cantonales ! Mais vraiment se réveiller car l’an prochain à la même heure on pleurera sur ses malheurs ! ile st encore temps de ne pas se tromper d’adversaire !

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Cet article a 4 commentaires

  1. batistin

    Ce qui est à noter est le désengagement de l’Etat, des Régions, des Communes, dans le soutien des associations. Certes.
    Mais ce qu’il faudrait peut-être aussi dire c’est que le fait même de l’existence de certaines associations est à lui seul la preuve du désengagement de l’Etat !
    Chacun, chacune, trouvera un exemple, pour ma part j’en donnerai un ou deux:

    _ pourquoi le Téléthon existe-t-il alors que le trou sans fond de la sécurité sociale ne sert qu’à justifier le fonctionnement inhumain de la guerre commerciale que se livrent les laboratoires pharmaceutiques ?!
    En humanisant la recherche, et ses résultats, les sommes d’argent faramineuses qu’engrangent les laboratoires (privés) pourraient allègrement couvrir les recherches sur les maladies .

    _ pourquoi existe-t-il des associations de soutien de vie aux vieilles personnes, nos anciens, alors que leurs retraites diminuent au point qu’elles descendent parfois (souvent) en-dessous du minimum décent ?!

    Alors , toutes les associations qui résisteront, sans le soutien de l’Etat, ne seront au fond que la preuve, s’il en fallait, de l’ignominie de nos chefs .
    Et quand elles auront toutes disparu, ou nous seront tous morts, ou nous seront enfin libres, égaux et fraternels !!

    Ceci étant, l’association des joyeux fêtards de village, autrement nommé « Comité des fêtes » devrait perdurer, révolution ou pas !

    1. luclim

      100% d’accord avec Batistin !!!

  2. Michel d'Auvergne

    La Gauche au pouvoir, à ne pas confondre avec la Gauche, mène une politique de complaisance aux lobbys financiers qui gène même Sarko soi-même puisqu’il est poussé dans les bras de Marine tant il estime ses dérives dépassées, c’est surtout cela qui lui est reproché; le no-future s’installe dans les esprits et pas seulement dans les milieux associatifs…
    https://www.facebook.com/michel.quere/posts/10203188969140887?notif_t=like

  3. Cubitus

    Le problème essentiel, c’est l’intervention oppressante du politique dans le milieu associatif. Dans beaucoup trop de cas, le politique ne subventionne une association (il est très généreux avec l’argent du contribuable) que dans la mesure où elle sert ses intérêts. : image de marque, propagande, paix sociale ou… intérêt particulier ou personnel. Le politique pèse de tout son poids dans l’association pour l’utilisation de la subvention. Ce n’est certes pas la généralité mais si on n’y prend garde, le danger est permanent. Il est bien entendu normal qu’une subvention soit accordée avec un but bien défini. Mais parfois, c’est le politique lui même qui décide a priori et arbitrairement de la destination de cette subvention avant même qu’elle ne soit octroyée, sans tenir compte des besoins réels de l’association concernée ou des objectifs qu’elle poursuit. Et trop souvent le politique s’ingère de façon insupportable dans le fonctionnement de l’association pour en faire son instrument quand il ne s’en considère pas comme le propriétaire.

    Les comptables publics ne s’y trompent pas et sont particulièrement sensibilisés à ce problème car, comme tout un chacun, ils n’ignorent pas que les moyens les plus utilisés de détournement de fonds publics par les politiques se font par l’intermédiaire de subventions versées aux associations.

    N’oublions pas l’affaire du Carrefour du Développement. Je crois me souvenir que Christian Nucci et Yves Chalier n’étaient pas vraiment de droite… Moi non plus d’ailleurs et je suis heureux que l’âge n’ait pas trop altéré ma mémoire.

    M’enfin, ce que j’en dis, vous n’êtes pas obligé de me croire.

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