RENTREE : OUBLIEZ LE PASSE

Sun, 04 Sep 2005 00:00:00 +0000

 Il devient de plus en plus dur de se référer au passé.  La nostalgie se porte en effet  comme un costume du deuil de l’espoir. Il parait que se souvenir du chemin parcouru, c’est du narcissisme mal placé, un peu comme si l’on méprisait celles et ceux qui ne vous ont pas accompagné dans votre parcours.

Il suffit que vous rappeliez que, peut-être,  le présent doit tenir compte de ce qui s’est déroulé antérieurement, pour que votre interlocuteur vous réplique « mais c’est du passé. Maintenant c’est différent… » Rappeler le bon vieux temps, ce n’est pas le vénérer c’est simplement relativiser les réalités du présent.

Les faits ne sont jamais différents. La manière de les juger, de les apprécier, est différente. La valeur d’un fait demeure la même, mais son poids sur la société a varié. Il a les mêmes fondements mais sa matérialité est différente. Désormais le fond perd son sens, les références sont méprisées. Ce qui compte, ce sont l’apparence et la forme.

Tenez, prenez  l’éducation. Osez dire que la réussite scolaire n’est pas liée au nombre d’enfants dans une classe, mais plus prosaïquement à la motivation, au sérieux, à la compétence de l’enseignant, et vous risquez une pendaison haut et court à la poutre d’un préau. Passez, il n’y a rien à voir…Autrefois, tout était catastrophqiue.

Expliquez calmement qu’une classe à plusieurs cours constitue, avec un pédagogue enthousiaste,  une chance plus grande pour un enfant fragile qu’une classe uniforme dans laquelle il ne suivra pas le rythme commun. Halte à l’hérésie. Disparaissez du paysage! 

Risquez- vous à dire que vous avez réussi à apprendre à lire et à écrire dans une classe unique, et vous serez fossilisé en quelques minutes.

Avancez que les parents doivent s’intéresser à la pédagogie choisie, et pas nécessaiement à la longueur des frites à la cantine, à la remarque faite par une employée à une enfant turbulent, et vous vous retrouverez,  tel un mamouth,  congelé dans une aire glaciaire.

Ne dites surtout pas que ce n’est pas dans la cour, à la garderie, lors de l’interclasse que se joue l’acquisition du savoir, mais à partir du moment où l’on met les pieds dans une classe, vous serez banni des instances officielles.

Et alors, si vous abordez le nécessaire soutien du mileu familial aux apprentissages scolaires, vous ressemblez à un dinosaure. C’est d’allieurs pris comme une culpabilisation coupable  des parents, libres d’élever leur progéniture comme bon leur semble.

Avant même que commence l’année, elle est présentée, dans de nombreuses structures publiques, comme étant vouée à l’échec, tant la liste des manquements matériels est étendue. Un peu comme si l’on prenait ses précautions sur des résultats inférieurs aux espoirs. D’ailleurs,  parfois, en conseil d’école,  je me pose la question de savoir comment des parents intelligents et lucides maintiennent leur confiance à un tel système éducatif… Ils sont inconscients de ne pas choisir l’école privée, où les effectifs surchargés ne posent aucun problème,  où les services non subventionnés sont payés sans sourciller et  toujours,  eux, remarquablement gérés, si on en croit leurs utilisateurs. Leur image de marque n’est surtout pas entachée par des campagnes d’auto-dénigrement,  ressemblant souvent à  du masochisme!

Le passé n’est plus de mode. Les vieux cons non plus…D’ailleurs ils sentent le moisi des idées.

Mais je déblogue…

 

 

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