La chirurgie morale peut être aussi sélective

Selon l’APM, une agence de presse spécialisée dans la médecine, l’ex-député socialiste du Lot-et-Garonne a en effet été condamné par la chambre disciplinaire du conseil régional de l’Ordre des médecins d’Ile-de-France à six mois d’interdiction d’exercice, dont trois avec sursis. L’Ordre a ensuite confirmé la radiation temporaire. « Il a été sanctionné pour avoir menti devant l’Assemblée nationale. Nous estimons que c’est amoral et qu’il a déconsidéré la profession de chirurgien. Il a un mois pour faire appel et l’appel est suspensif », a déclaré la présidente du conseil, Irène Kahn-Bensaude. C’est un bel exemple : toute personne qui désormais ment devant les députés sera immédiatement sanctionné par sa « corporation ». Allez allons un peu plus loin dans le faux-cul institutionnel en annonçant que tout « chirurgien » qui aura menti au fisc ou à la sécurité sociale sera illico suspendu par ses pairs… Et c’est bien connu ça n’existe pas ! La société se donne bonne conscience en tapant sur les femmes et les hommes à terre pour se donner l’illusion d’être irréprochable set le cas Cahuzac est très révélateur de cette tendance « moralisatrice ». il faudrait donc que bien des professions s’inspirent de cette nouvelle donne.

Dans l’actualité on trouve des cas qui méritent tout autant d’attention et au minimum une réunion d’urgence des confrères. Les chirurgiens qui sont habitués à trancher ont été plus exigeants avec les écarts de conduite que les…sénateurs. Rappelons que ces derniers ont évité à l’un des leurs l’humiliation d’une garde à vue comme l’avaient demandé des juges du pôle financier de Paris, avec le soutien du parquet. Aucun mensonge public. Aucune fraude. Aucune enjeu financier… Bref une affaire infiniment moins grave que celle de Cahuzac puisqu’il s’agit d’une fraude strictement électorale de la pire nature. L’actuel maire Jean-Pierre Bechter, poursuivi pour recel du produit d’achat de vote, financement illicite de campagnes électorales et dépassement du plafond des dépenses électorales, a été mis en examen mais laissé en liberté. Il a « nié toute irrégularité » et « récusé tout lien » entre le scrutin qui lui a permis d’être élu en 2010 avec plus de 700 voix d’écart et d’éventuels achats de vote, a dit son avocat. Deux autres personnes mises en cause dans l’affaire ont été également mises en examen, dont l’adjointe au maire Cristela de Oliveira.

Rien de grave et surtout ils seront suspendus pour les prochaines élections municipales par leurs pairs pour avoir déconsidéré la fonction d’élu local. Dans cette instruction pour achat de votes, corruption, blanchiment et abus de biens sociaux, Les juges Guillaume Daieff et Serge Tournaire s’intéressent aux élections municipales organisées en 2008, 2009 et 2010 à Corbeil-Essonnes. Le propriétaire du groupe Dassault Aviation a vu sa réélection de 2008 invalidée par le conseil d’Etat, qui avait tenu pour «établis» des dons d’argent aux électeurs. On attend encore la réunion et… la réaction de l’UMP ! Même les sénateurs de gauche ne veulent pas gâcher sa retraire sénatoriale.

Il y aussi les invisibles communiqués de l’UMP sur les inénarrables époux Balkany qui pourtant on largement dépassé la faute morale de Cahuzac et qui sont en état permanent de récidive. A-t-on vite réuni le groupe Sarkozyste sous la présidence de celui qui a dépassé ses comptes de campagne présidentielle pour se positionner sur une nouvelle babiole financière ? L’homme qui a toujours voulu, avec Schuller (Clichy) et Sarkozy (Neuilly) faire main basse sur l’un des départements le plus juteux de France est heureux de vivre. L’ancien patron de l’office HLM du 92 ­raconte pourtant partout comment il aurait convoyé au Liechtenstein des commissions tout à fait occultes versées par des entreprises de BTP. Schuller a été condamné mais jamais mis à l’écart pour avoir triché, menti, volé puisqu’il est de nouveau candidat à la mairie de Clichy. Il accuse sans ambage les ­Balkany d’avoir récupéré des sommes conséquentes, via un compte en Suisse. Avez-vous entendu une réaction de rejet de la part de « l’ordre des élus de Droite » ? On se planque !

Selon une information de Médiapart, le maire UMP de Levallois est, de nouveau ces jours-ci, visé par une autre information judiciaire ouverte par le parquet de Nanterre. Il est soupçonné d’avoir utilisé « à des fins personnelles, notamment lors de ses vacances sur l’île de Saint-Martin, des chauffeurs travaillant pour la mairie de Levallois ». Pas grave… du tout ! Rien que de plus normal. Une affaire de plus ne va pas gâcher une belle période de cocufication médiatisée. Pas de raison de suspendre de duo pour mensonge public. En outre, une enquête préliminaire pour  » blanchiment de fraude fiscale  » a été ouverte en novembre 2013 à l’encontre des époux Balkany, soupçonnés d’avoir dissimulé une partie de leur fortune au fisc français. On ne bouge pas puisque le Maire de Levallois est candidat à sa réélection en mars prochain et donc ses pairs, dont son ami de 30 ans, le soutiennent avec enthousiasme et n’oseront jamais le « sanctionner pour avoir menti ! ». Ecoeurant… mais tellement révélateur de la situation actuelle d’un pays sous influence médiatique permanente. Cahuzac quant à lui a été écarté du gouvernement, mis en examen dans l’affaire de son compte bancaire en Suisse et les municipales de son fief de Villeneuve-sur-Lot se dérouleront sans lui…Pour les autres tout va bien merci !

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Cette publication a un commentaire

  1. J.J.

    Oui, c’est comme ça dans le monde politique. si l’on veut frauder, trafiquer, escroquer, il vaut mieux être de droite que de gauche !

    Au moment de la fameuse affaire Boucheron à Angoulême, une fois sa culpabilité établie, le parti socialiste s’est immédiatement désolidarisé de lui, ce qui était une attitude « normale ».

    Boucheron a été condamné, est allé en prison, a donc « payé sa dette à la société », mais si par hasard il met les pieds à Angoulême (par exemple à l’occasion du Circuit des Remparts qu’il avait ressuscité, entre autre réalisations à mettre à son actif) les personnalité qui l’accueillent sont immédiatement accusées de complot, d’association de malfaiteurs , etc. .par les frustrés de la droite.

    Ceux là se sont d’ailleurs empressés d’oublier que le trou Boucheron avait été déjà largement inauguré par son prédécesseur. Mais à l’époque c’était resté sans suite. Bien sûr, il eût mieux valu que Jean Michel Boucheron s’abstint de transformer en abîme ce qui était déjà un respectable gouffre.

    De temps en temps, d’ailleurs, on nous ressortait le trou Boucheron (qui date d’environ 1989) pour expliquer le mauvais état des finances de la précédente municipalité (de droite….).

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