Un méli-mélo corporatiste, poujadiste et extrémiste bipolaire a aujourd’hui réussi à rassembler tous les opposants qu gouvernement à Quimper ! Une vraie réussite que personne ne cherchera à minimiser sauf pour la forme car il illustre parfaitement l’état d’esprit du pays. Toujours la même approche de la vie collective : la faute aux autres et plus encore aidez-nous à soigner les effets car les causes sont trop douloureuses à aborder. Un ami connaissant parfaitement la Bretagne me confiait que « les Bretons sont inaccessibles à une autre raison que la leur ! »… Quand on est objectif, que l’on a le courage de ne pas aboyer avec les loups ou avec les hyènes on trouve cette observation très pertinente. Dans la manifestation d’aujourd’hui il est-il neutre de constater que des « révolutionnaires » et des « réactionnaires », des « employés non syndiqués » et des « patrons de combat » ; de petits « agriculteurs » et des « industriels de l’élevage » faisaient front en affichant « Droit au travail», «gouvernement à la con», «le Francais n’est pas une vache à lait », «stop aux taxes», «Flamby démission», «Bretons oui, moutons non »… et sous chaque pont peinture fraîche, au premier : « Taubira retire ta loi », sur le deuxième : « Loi Peillon : pédophile » et sur le troisième : « Debout Chouans ! . La défense des salariés ?
D’ailleurs le piège était tellement grossier qu’un certain nombre d’organisations économiques, dont le «Collectif des acteurs économiques de la Bretagne», qui regroupe des patrons bretons, la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), le comité régional des pêches maritimes de Bretagne et la FNSEA, n’appelaient pas à participer. Ils se disaient satisfaits par la suspension de l’écotaxe et de la relance du dialogue par le gouvernement ce qui démontre amplement que le registre était strictement de l’ordre de la récupération politique.
Hormis FO (tiens donc!), plusieurs organisations syndicales se sont également désolidarisées du mouvement de Quimper. La CGT, Solidaires et FSU demandaient à leurs adhérents de venir à Carhaix car les organisateurs du rassemblent « tous contre le gouvernement », selon eux, ne portaient pas «les revendications des salariés». Pour la CGT, «les employeurs profitent de la situation de détresse des salariés, c’est malhonnête». Bien entendu ils ont eu moins d’écho et moins de monde que celle des « anti-tout » et pour rien d’autre qu’eux ! La CFDT Bretagne a même indiqué qu’elle n’appelait pas à la manifestation de Quimper ni à celle de Carhaix. «Nous comprenons l’inquiétude et la colère des territoires, des salariés et leur besoin légitime de l’exprimer. Nous ne l’instrumentaliserons pas», explique le syndicat. Le secrétaire général de la CFDT-agroalimentaire Bretagne, a expliqué que la CFDT « ne se voyait pas manifester avec les agriculteurs, car on considère qu’ils sont responsables de la situation de l’agroalimentaire en Bretagne. Ils ont toujours refusé de s’entendre pour créer de la valeur ajoutée sur l’abattage des porcs». On approche de la vérité sur la situation de la filière agroalimentaire bretonne dont on parle depuis des décennies de manière récurrente. Les manifestations se succèdent sur la mévente des choux-fleurs et le Préfet de Morlaix ne sait plus où les mettre. Quelques mois après on récolte sur les trottoirs les pommes de terre. La Préfecture de Quimper a été et reste le déversoir de tonnes de produits agricoles invendus.il en va de même pour les cochons qui ne sont pas payants… Il n’y a que les algues vertes qui tiennent le coup! Des hectares nitratés continuent à être utilisés pour des surproductions difficile à vendre ou même invendables. Chaque fois c’est à l’État de compenser, de dédommager, de négocier pour éviter le désastre annoncé jusqu’à l’année suivante.
Les milliers de litres de lisier dans les rues quand les porcs en batterie ne se vendent plus et que les cours s’effondrent… C’est pour que le gouvernement se mobilise, compense, dédommage, négocie pour une filière boudée par les consommateurs. Les cagettes de poissons vont au même endroit dans la cour de la Préfecture de Quimper quand les excédents obligent à des prix de vente faibles ou que le gazole plombent les coûts de la pêche. Quelles sont les causes de l’effondrement des abattoirs de porcs ou de volailles ? La consommation qui a chuté ? pas du tout ! Après Doux le volailler Tilly-Sabco a annoncé un arrêt de sa production en 2014. Le deuxième exportateur de poulets français ne produira pas de poulets destinés à l’exportation à compter du 4 janvier en raison de la « détérioration des conditions de marché ». Le groupe appelle les pouvoirs publics à l’aide: « En l’absence de soutiens financiers des pouvoirs publics, la filière ne peut supporter à elle seule, malgré les efforts de productivité réalisés et qu’elle entend poursuivre, la mise à zéro des restitutions, l’effondrement des prix à l’export et le niveau très élevé de l’euro ». Voici les vraies raisons du fiasco qui s’annonce. Comme dans bien d’autres domaines de l’agroalimentaire nous payons cash les conséquences du traité européen sur la concurrence libre et non faussée. C’est contre ces causes qu’il fallait manifester mais pas laisser accroire que le gouvernement pourrait maintenir des emplois produisant des tonnes de porc ou de poulet qui ne seraient achetées par personne. Le nœud du problème il est là : les bretons ne se sortiront pas seuls de cette situation ; il faut une refonte générale de la politique agroalimentaire: production de qualité, circuits courts, coopération plus conforme à l’esprit de l’économie sociale et solidaire, productivité mesurée… Le slogan de la manifestation était « Vivre, décider et travailler en Bretagne ». Je vous laisse vérifier si avoir la tête près du bonnet rouge concourt à ce résultat !
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Pourquoi ? Vous attendiez autre chose de cette manifestation de Quimper ?
Et quand un syndicat défile au côté du Medef, on peut honnêtement se poser des questions. Tout comme dans la Manif pour Tous on trouvait Copé et Guaino défilant de concert avec les caciques du FN.
Les Bretons ne demandent donc plus leur indépendance ? Étonnant non ?
Chacun en pense ce qu’il veut,un commentaire que j’ai publié par ailleurs.
Bonjour(?),
Un peu trop facile de tout mettre sur le dos du gouvernement actuel qui certes a commis l’erreur de réformer impôts et taxes dans ces proportions mais lorsque l’on voit des salariés d’un même groupe se foutre sur la gueule avec les laissés pour comptes d’un coté et les égoïsmes de l’autre que dire ??? Cette manif orchestrée n’amènera rien de bon pour les Bretons et ne changera pas l’économie mondiale pour autant et les profiteurs et requins du système seront les grands gagnants aux détriments des salariés!
Moi j’ai surement pas un mot à rajouter à l’analyse de Jean Marie, et je n’en ai pas le talent de si bien le faire que lui, mais au delà de tout çà, j’ai encore vu de la nourriture gâchée alors que nombreux crèvent la dalle .. çà me révolte .
Bonjour,
Souvenez-vous du 1er novembre 1993. A cette date entrait en vigueur le traité de Masstricht, du nom à la petite ville néerlandaise où il fut signé. Rallié de justesse par un référendum en France, il jetait les bases de la création de l’euro. Il est resté célèbre pour ses fameux critères en matière de déficits publics et de dette, qui n’ont jamais été respectés.
Vous vous rappelez toutes les belles promesses au moment du référendum sur le traité de Maastricht ?
« Si le traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL).
« L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche).
« Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France).
« Les droits sociaux resteront les mêmes — on conservera la Sécurité sociale — l’Europe va tirer le progrès vers le haut » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2).
« Pour la France, l’Union économique et monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter).
« C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune).
Et pendant que l’économie Française s’écroule par pans entiers la Commission européenne vient de publier un « rapport technique » de 60 pages sur la consommation d’eau des toilettes. « Avec plus de 26 millions de chômeurs dans l’UE, la CE a décidé de se concentrer sur la question essentielle de notre temps – la chasse d’eau des toilettes et des urinoirs. Ces gens se moquent de nous, cela dépasse la parodie ». (Derek Clark eurodéputé Britannique Lincolnshire Echo 29 octobre 2013).
C’est la m****e partout en Europe, mais je suis rassuré les €urodéputés surveillent le niveau de la chasse d’eau !!!
Bon dimanche
Le volailler Tilly-Sabco a annoncé un arrêt de sa production en 2014 ……par un étrange hasard, juste la veille de la fameuse manif.
Etonnant, non ?
La maison Armor Lux a soudainement décuplé sa production de bonnets rouges.
Etonnant, non ?
On pourrait accumuler des « détails »étonnants comme ceux-ci, qui ne feraient que confirmer le coup monté.
Ce n’est pas des bonnets rouges qu’ils devraient porter mais des cagoules !
Une fois de plus, les bretons se sont faits avoir, comme pendant la Révolution, en prenant le parti des responsables de leurs malheurs et de leurs peines, ci-devants nobles pendant la Révolution, Medef et organisations de droite anti-sociales actuellement.
Les organisateurs ont bien assimilé l’apophtegme de Picrocole :
« Oignez vilain, il vous poindra,
Poignez vilain, il vous oindra. »
Iront-ils, comme en 93, jusqu’à devenir des ennemis déclarés de la Nation ?
Il semble assez naturel que les pollueurs soient aussi les payeurs, bretons ou autres, du producteur aux consommateurs !
L’écotaxe est un moyen parmi d’autres pour inciter à moins polluer.
C’est triste de voir à quel point nous pouvons être égoïstes !
Tu es plus documenté que moi (ce n’est pas un surprise) mais intuitivement je ne voyais pas autrement ce détournement du bonnet phrygien. Merci