Je suis écœuré, démoralisé par toutes les conneries que bavent des médias donnant sans cesse la parole à tous les escrocs en bande organisée que compte le milieu politique de Droite au nom de l’équité. C’est épouvantable, démagogique, honteux mais personne n’ose broncher sous cette avalanche de mensonges en tous genres. On entre encore une fois après la séquence Tapie, dans une utilisation massive de la victimisation… et surtout dans la fallacieuse inversion des rôles. Le plumitif Guaino déverse sa mauvaise foi comme d’autres vomissent leur bile sur le Conseil constitutionnel, qui a infligé une sanction disproportionnée à un écart aux lois, dont on sait fort bien qu’elles n’ont pas été appliquées lors des élections présidentielles antérieures. Encore une fois, en face, on oublie de préciser que cette instance remplit son rôle, et qu’elle est aux deux tiers composée par des gens devant leur nomination à… Nicolas Sarkozy, directement et indirectement, par l’UMP que l’on n’accusait pas alors de main mise sur l’organisme de validation des campagnes électorales. Mais bientôt, ce seront eux les tricheurs, puisque selon les caciques de l’UMP, ils ont pris une décision « politique », ce qui va révulser le bon peuple qui ne bronche pas quand des lois qui lui sont favorables sont détruites pas ces « sages » ! C’est insoutenable, mais comme plus une insinuation malsaine est grosse, plus elle contente les supporteurs et les fans, on va en absorber des tonnes. Combien de députés de gauche, dont les deux derniers représentant les Français de l’étranger, ont été destitués pour des faits plus anodins… Pour quoi ne le rappelle-t-on pas ? Aviez-vous entendu des critiques acerbes sur la décision ? Pourquoi le roitelet qui en 2006 avait cumulé sans sourciller les fonctions de « Ministre-candidat-Président » de l’UMP bénéficierait-il d’une exception à la règle ? Tenez, rappelons une petite histoire.
En mars 2008, Gérard Schivardi est réélu conseiller général du canton de Genestas avec 63 % des voix. Son élection est invalidée, non pas par le conseil constitutionnel (ce serait trop d’honneur) mais par le tribunal administratif de Montpellier, qui l’avait dans la foulée également condamné à un an inéligibilité. D’après la décision de justice, Gérard Schivardi avait effectué une dépense de campagne de… 223,45 euros (une tournée au bistrot!) sans être passé par un compte de campagne. Il avait fait appel de la décision auprès du conseil d’État, instance aussi importante que l’est le Conseil constitutionnel, car beaucoup moins liée au pouvoir. Le 10 juin 2009, sa requête avait été rejetée, et on avait démis d’office Gérard Schivardi, candidat aux présidentielles, de ses fonctions de conseiller général… Copé, Fillon, Guaino, Moranao, Estrosi, Apparu et toutes les pleureuses horrifiées par le fait que la campagne de celui qui est empêtré dans une foultitude de dossiers tordus ou au minimum nauséabonds, sont-ils allés de plateaux de télé en plateaux de télé pour défendre un candidat aux présidentielles, privé pour 223,45 euros de son mandat local ?
La honte, c’est que l’on puisse donner la parole à des élus du peuple qui contestent sans vergogne et fielleusement les décisions prises par un conseil constitutionnel mis en place par la Vème République, fondée par les ancêtres peu glorieux. Les journalistes restent silencieux et retransmettent des propos qui ne servent qu’à victimiser le « karchériseur » de la République de moins en moins propre. Sont-ce les juges qui sont responsables des fautes de celles ou ceux dont ils instruisent les dossiers ? Sont-ce les juges qui portent la responsabilité des situations liées à l’attentat de Karachi, aux enveloppes de chez Mme Bettencourt, aux centaines de millions de Tapie, aux sondages de l’Élysée, aux dettes de l’UMP… Ce n’est pas de la chasse à l’homme, mais tout simplement la chasse à une vérité que l’on a volontairement ignorée ou dissimulée.
Effarant qu’un coupable puisse lancer un appel, avec le soutien de médias complaisants, un appel à des dons à un parti politique ! Le Front de Gauche, le PCF, le NPA, les Verts, le FN qui ont connu ou connaissent de graves difficultés financières devraient réclamer le même temps de parole sur les médias, au nom de l’égalité de traitement. En plus, c’est admettre une nouvelle escroquerie vis à vis de l’État, puisque ces dons bénéficieront d’un reçu fiscal générant une déduction sur les impôts (plus de 200 000 euros se sont déjà volatilisés!)
Voici des donateurs qui vont encore accentuer leurs profits en sauvant une personne qui n’a pas respecté les règles en matière de financement de sa campagne ! Ils hurlent tous les jours sur un surcroît d’impôts et, comme le diraient les UMP du Conseil général contre le « matraquage fiscal » des socialistes, et ils osent aller faire les poches des gens aisés qui veulent sauver un parti dont on découvre qu’il ne vit que par le pognon et pas par les idées ! Leur combat n’en sera pas modifié s’ils sont convaincants. En tous cas, sur TF1 au ailleurs, Sarkozy, comme Tapie, viendra faire l’Audimat pour son retour blanc comme neige sur la scène !
Je n’en peux plus de cette passivité de la sphère politique nationale qui n’a plus aucun courage pour affirmer qu’un tricheur pris la main dans le sac n’est pas un « héros » mais simplement un tricheur ! Le vrai problème, c’est qu’il faille près de 24 millions d’euros pour accéder à un poste réputé ouvert à chaque Français…

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