C’est à croire que Valeurs Actuelles, hebdomadaire de grand standing pour gens qui savent compter, avait prévu que les Guignols seraient en vacances cette semaine, car autrement il n’aurait pas pu diffuser la fausse interview d’un certain Nicolas Sarkozy. Le rapprochement entre quelques sketches de l’émission la plus authentique sur les faits du monde et les déclarations officiellement officieuses d’un ex-Président donneur de leçons aurait été fatal à cette mascarade journalistique. Les appréciations sur le « retour contraint », « l’enlisement au Mali » et bien d’autres sujets, sentent tellement la vanité et la suffisance que l’on revient seulement un an en arrière. On oublie en effet un peu trop que nous étions en pleine campagne électorale, il y a seulement une dizaine de mois. Le « battu » n’arrive pas à ne pas exister médiatiquement et il se comporte comme tous les grands du milieu du show-biz qui annoncent une retraite bien méritée avant de tester les réactions à leur retour. Un zeste d’orgueil blessé, une bonne dose de revanche pure et des grains de mauvaise foi suffisent à concocter un festin pour une rédaction anémiée. Le reste relève du fameux buzz qui désormais transforme toute incertitude en vérité avérée. Reprises en boucle, les fausses confidences volontaires envahissent les pages, les ondes et les écrans, grâce aux savants commentaires de ceux qui savent toujours tout, quand d’autres ont lâché la bride à des informations réputées privées et désintéressées.
Quel couillon peut encore croire dans l’absence de Nicolas Sarkozy dans le paysage politique ? Fillon et ses amis ? Probablement, car ils ne peuvent pas faire autrement, mais ils ne vont pas tarder à dégainer. Juppé et ses anciens combattants RPR ? Certainement, mais ils laissent faire en attendant les municipales revenir dans le jeu. Copé serait celui qui y croit le plus, car il se verrait bien Premier Ministre, tant que d’autres ne se sont pas alignés sur la ligne de départ vers Matignon. En fait celui qui se croit depuis des lustres propriétaire de la France occupe l’espace car il ne peut pas se permettre de voir émerger des concurrents potentiels. Il a toujours eu, quand il était acculé à exister à tout prix, l’outrance verbale et idéologique sur les conseils d’un Buisson ardent ! Le contexte est particulièrement faste puisque le Président actuel, sur tous les sujets, est pris en tenailles entre une Droite amnésique et outrancière et une Gauche, plus préoccupée d’exister pour récupérer des mécontentements légitimes que de parler vrai. Il lui fallait donc se manifester sans avoir l’air de vouloir couper l’herbe UMP sous les pieds de ses anciens complices. Il faut aussi avouer que la montée régulière de Marine Le Pen, qui sera réelle lors des municipales à la proportionnelle, où bien des supporters avanceront masqués dans les petites communes, a tout lieu d’inquiéter celui qui avait tenté de récupérer ses thèmes.
Nicolas Sarkozy a donc déjà bâti une stratégie de communication : l’avancée à petits pas comme on le fait dans ce jeu enfantin « un, deux, trois, soleil ! » où l’on ne doit pas être remarqué en avançant vers le but par celle ou celui qui tourne le dos ! Malgré tous les efforts de ce dernier, l’adversaire surgit dans les derniers mètres pour toucher le mur devant ses adversaires moins rusés. Dans le fond, le plus inquiet ne devrait pas être François Hollande, qui a d’ailleurs immédiatement répliqué sur le Mali, mais les « potes » de Sarko qui, à terme, feront les frais de ces déclarations masquées. Désormais, ils n’ont plus de place puisque l’idole de la droite a délivré ses messages subliminaux : « cassez vous, pauv’cons, c’est moi et moi seul qui compte car vos valeurs actuelles ne valent pas celles de mon passé »

Veuillez laisser ce champ vide

E-mail *

Ce champ est nécessaire.

Vérifiez svp votre boîte de réception ou vos indésirables afin de confirmer votre abonnement.