Les affaires de coeur coûtent de plus en plus cher !

Les affaires de cœur sont souvent extrêmement dévastatrices. Même au pays des French lovers elles continuent de constituer la première des causes de mortalité. La France est bien moins touchée par les maladies cardiovasculaires que les pays anglo-saxons et ceux du Nord de l’Europe. A travers le monde, le nombre de décès imputables à ces maladies ne cesse, quant à lui, de s’élever au fur et à mesure que d’autres pathologies se raréfient, que les populations  vieillissent et qu’elles adoptent un mode de vie plus occidental. Alimentation trop grasse et trop abondante, manque d’exercice : nous filons vers des déboires inexorables. Toutes sortes de raisons expliquent que 180 000 décès par an, soit 32 % des décès totaux, soient encore provoqués annuellement par des affections cardiovasculaires en France, selon le Haut Comité de Santé Publique. Chaque année, 45 000 personnes meurent ainsi encore d’une affection liée à l’appareil circulatoire tandis que 42 000 autres le font d’une affection vasculaire cérébrale. En outre, les maladies cardiovasculaires représentent encore la troisième cause de décès prématuré avant 65 ans, après les cancers et les morts accidentelles et violentes (suicides…). Le système est de plus en plus fragile !

Le nombre d’infarctus du myocarde, une maladie qui est liée à l’obturation brutale d’une des artères coronaires qui irriguent le cœur et qui atteint souvent des hommes de moins de 65 ans, est estimé entre 110 000 et 120 000 par an. Celui des accidents vasculaires cérébraux, qui constitue le premier motif de handicap en France (hémiplégies, difficultés de langage…), se situerait autour de 130 000 chaque année. Ces problèmes vasculaires cérébraux sont plus volontiers observés chez des personnes plus âgées des deux sexes, en général après 70 ans. Comme je suis entre les deux… il vaut mieux que je me préoccupe de mes affaires de cœur. Je n’aime pas plus qu’antérieurement me rendre chez un « spécialiste » dont justement l’essentiel de l’activité consiste à dénicher le dysfonctionnement. Ils sont devenus des « ingénieurs » de la santé et le dialogue ne constitue pas leur préoccupation essentielle. Plus il a un secteur réduit d’activité et plus il a des chances de détecter ce qu’un autre n’a jamais vu. Il faudrait des comparatifs pour être certain que les diagnostics se chevauchent.

Pour les uns, les causes sont surtout fonctionnelles, alors que pour les autres, elles ne sont que psychologiques. On sent bien actuellement que le stress, le moral, les loisirs jouent un rôle accru dans le maintien en bonne santé surtout sur le plan cardiaque. Le phénomène « déclenchant » reste primordial dans l’évolution d’une maladie. La technologie prend une place extraordinaire dans tout le système de la médecine en France. Elle ne peut pas remplacer systématiquement l’analyse humaine. Les patients apprécient ? Selon une enquête, le mieux : les attitudes des professionnels de santé (91% de satisfaction) et leur prise en charge globale (76%), mais le moins : la commodité des chambres (66%), l’information du patient (63%) et la restauration (55%). Une confirmation que le système a jusqu’à présent parfaitement fonctionné. Il semble cependant qu’il ait atteint ses limites avec des coupes drastiques et angoissantes dans les moyens des… établissements publics ! Le personnel se suit plus, car justement la « robotisation » médicale dénie le facteur humain et oublie que l’accompagnement a une importance capitale dans ces moments où l’on va mal.

La consultation pour mes affaires de cœur aura duré un peu plus d’un quart d’heure avec la pose du harnachement classique. Exclusivement « technologique » elle s’est terminée sur un chèque de 77 euros. Une somme qu’aucune des personnes que j’avais vues au cours de ma matinée de rendez-vous personnels en mairie, n’aurait pu déposer sur la table. L’avantage, c’est que le spécialiste m’a laissé le choix, après que je lui ais remis ma… carte Vitale, entre le chèque et la carte bleue. Il a fallu que j’atteigne mon âge vénérable pour constater que, tant au restaurant que dans un cabinet médical, les banques perçoivent leur quote-part. C’est rassurant, car celui qui n’a pas un compte suffisamment garni pourra utilement se faire soigner à crédit. Il est aisé de comprendre pourquoi souvent des malades se présentent aux urgences publiques pour obtenir ce qu’ils n’ont plus les moyens d’avoir sans engager leur solvabilité.  Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en trois ans, de 2008 à 2011, on a enregistré une augmentation de 22 % des consultations dans les centres de Médecins du monde. 2.800 mineurs ont été accueillis par ces structures l’an dernier, ce qui représente une augmentation de 48 % ! Jeunes ou adultes, ce sont en majorité des personnes d’origine étrangère, mais européenne. Il y a beaucoup de Roms, mais il y a aussi 12 % de Français dans ces consultations. « On a 80 % des personnes reçues qui ont théoriquement accès à la santé, mais qui ne le savent pas. Il faut qu’on les aide à acquérir les droits prévus par la loi. Ce n’est pas normal, il se passe quelque chose… ». Il est vrai que si normalement tout le monde a une carte Vitale elle est verte et pas bleue ! Il faut me croire : n’ayez pas trop d’histoires de cœur car vous le paierez tôt ou tard !

 

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Cet article a 2 commentaires

  1. PIETRI Annie

    Et encore, ne te plains pas….Si j’ai bien compris, tu n’as encore subi ni électrocardiogramme, ni échographie cardiaque….Mon cardiologue niçois me « coûtait » bien plus cher que cela ! Et pourtant, c’était un excellent « camarade » et il me recevait à l’hopital…. En secteur dit « privé », il est vrai…..

  2. pc

    pour la même chose je ne paye que 43 €……

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