Il y a dans notre pays, et dans de nombreuses autres contrées, des femmes et des hommes qui se terrent dans des bunkers sécurisés. Ils savent qu’ils sont activement recherchés par toutes les polices du monde. Ils se doutent que, dès lundi, ils vont subir les foudres de tout ce que la planète compte comme justiciers au service du Peuple. Ce sont, en effet, de dangereux terroristes qui mettent actuellement les marchés de l’Europe à feu et à sang. Et vous pouvez faire confiance au monde politique sécuritaire pour les traquer et les sanctionner. Ces » bandits » de grands chemins tremblent quand ils entendent les menaces qui pèsent sur leur avenir. Le principe est toujours le même : on va terroriser les terroristes ; on va karchériser les voyous ; on va décimer ces hordes qui plongent le vieux continent dans le doute et l’angoisse. Dans le rôle du méchant, un homme à poigne, peu suspect d’être un affidé de ces gens-là, même s’il a été récemment leur plus fidèle soutien. Il a offert quelques milliards, il les goberge d’emprunts rentables, il les a laissé agir à leur guise, au prétexte qu’ils menaçaient ruine ! Il joue les justiciers avec une aisance diabolique, en oubliant très vite qu’il n’a réellement rien fait depuis des mois pour enrayer concrètement cette vague de « violence » faite aux braves gens qui ont cru trop tôt que la crise était oubliée.
Le sheriff en chef de l’Etat français, se croyant né sous une bonne étoile, avait une mission : défendre les banques, celles qui abritent ces dangereux spéculateurs, qui, maintenant, vont être traqués. Ce sont eux qui claquent des dents, en entendant que le sheriff est resté au village pour assumer ses responsabilités, et tenter d’éviter la banqueroute généralisée. Sa loi ? Le traité en papier mâché de Lisbonne, une sorte de texte adopté à la sauvette, contre le bon sens des citoyennes et des citoyens français, et qui n’a plus eu aucune utilité dès le lendemain de sa publication en grandes pompes. Une sorte de Titanic politique, avec un naufrage catastrophe quelques mois après son adoption.
Le sheriff qui bombe le torse, vient de recevoir le renfort d’un adjoint de poids, une terreur européenne : Michel Barnier. Ce gars-là dégaine plus vite que son ombre libérale, et se transforme en tueur à gages. Il a même le titre de commissaire européen chargé des services financiers. Il a brandi la terrible menace de sanctions judiciaires contre les spéculateurs, qui se font de « l’argent sur le dos du malheur des peuples », notamment lors de la crise grecque. Il vise probablement là l’Etat français… qui a récupéré 400 millions d’euros sur son prêt de solidarité, pris auprès des banques, et l’a envoyé chez les Grecs. Attention, il a sorti l’artillerie lourde contre les Talibans de la finance. « Les sanctions seront de toute nature, y compris judiciaires, quand les preuves seront faites. Et nous sommes prêts à augmenter ces sanctions (…) contre tous ces mouvements spéculatifs anormaux », a-t-il déclaré sur les ondes dans un appel du 9 mai qui va faire trembler toutes les places de marché !
« Je pense que toutes les enquêtes engagées par les autorités européennes doivent être rigoureuses, rapides et coordonnées, et les sanctions devront être exemplaires », a annoncé le commissaire Barnier, qui doit évoquer également le sujet avec les Américains lors de son déplacement à New York et Washington. Il sait fort bien que rien ne pourra enrayer ce hold-up en cours, car c’est véritablement absurde de croire que… les coupables potentiels ne vont pas prendre leurs précautions. D’ailleurs, il ne peut que fanfaronner ou suivre l’exemple du sheriff de l’Elysée, qui ne cesse de menacer en matière de sécurité… avec le succès que l’on connait ! Il a participé à la réunion de la Commission européenne sur la mise en place d’un fonds de soutien pour les membres de la zone euro en difficulté financière, sur lequel il s’est montré peu bavard. « Je ne vais pas dire, à deux heures de la réunion, notre plan de bataille » a-t-il lancé avec un geste du menton. Il est vrai qu’il fut une époque où on parlait de plan B. Allez, souvenez-vous, faites un effort de mémoire. Là, on envisage de créer, pour lutter contre les « terroristes » qui attaquent les Etats, un fonds de réserve, c’est-à-dire de faire ce que la Banque centrale Européenne ne peut pas faire ! La zone euro doit impérativement aboutir à un accord avant l’ouverture des marchés financiers en Asie, dans la nuit de dimanche à lundi, afin d’être en mesure de rassurer les investisseurs qui, après la Grèce, ont pris dans leur ligne de mire l’Espagne, le Portugal ou encore l’Italie (voir les chroniques publiées sur ce blog il y a quelques jours sur l’épidémie). Il faut donc être solidaires, mais comme la décision n’appartient pas aux sheriffs, on se retrouve devant une catastrophe potentielle. Les Anglais ne veulent pas tirer les premiers. La Grande-Bretagne refuse en effet de participer, en y apportant sa garantie, au Fonds d’urgence envisagé pour aider les pays de la zone euro en difficulté. « Il faut, aujourd’hui encore, montrer que nous sommes capables de stabiliser la situation en agissant ensemble, et que nous ne voulons pas mettre en péril une reprise qui s’installe lentement », a-t-il dit. « Mais pour ce qui est d’un soutien à l’euro, évidemment, c’est du ressort des pays de la zone euro », a-t-il poursuivi… A bon entendeur salut ! Soyez certains que la place de Londres n’est pour rien dans la spéculation contre l’Euro, pas plus que celle de New-York, ou de Hong-Hong. Les shériffs veillent, et dès lundi les « bandits pas manchots » du tout, qui jouent aux machines à sous monétaires, vont rester chez eux. Honteux? Ils ne le seront jamais! Responsables? Ils ne le sont que devant des actionnaires! Coupables? Peu leur impporte car seul le total compte! Apeurés? pas uns eul instant car ils savent qu’ils sont intouchables. L’Europe des peuples n’a jamais existé et comme on na construit celles des banquiers il faut en assumer les conséquences!
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