La campagne devient beaucoup plus concrète

En fait, je vais avoir beaucoup de mal à assumer une chronique quotidienne, ce qui va soulager votre boite des courriels… puisqu’elle reçoit, si vous êtes abonné(e) une alerte par jour depuis maintenant, pour certains, près de 7 ans ! La campagne des législatives a débuté et chaque soir, d’une manière ou d’une autre, je vais être sur le terrain pour dialoguer aux côtés de Martine Faure, députée de la Gironde, avec les électrices et les électeurs qui veulent encore entendre parler de… campagne électorale. Cet investissement au service des valeurs qui me sont chères va nécessiter beaucoup de temps, dans une circonscription étendue, allant des limites du Lot et Garonne aux portes de Bordeaux. Même pour quelqu’un qui est né sur le territoire, qui y a toujours vécu et qui en connait tous les clochers, une campagne électorale de proximité est vraiment exigeante. Le soir, il ne me sera donc pas toujours possible de suivre l’actualité. A Gironde sur Dropt, près d’une centaine de personnes étaient venues s’exprimer sur les sujets qui les préoccupent quelques jours après l’élection de François Hollande. La première de leur préoccupation réside dans l’égalité territoriale : ils savent tous que le gouvernement Fillon, passé ce jour à la postérité pour ses records en matière du nombre de pauvres, de chômeurs, de prisonniers, de volume de la dette, de déficit de la balance commerciale… a détruit le système social français. Une « reconstruction » sera beaucoup plus complexe que prévu, d’autant que l’Europe veille ! La clé de bien des difficultés repose sur le système bancaire : c’est le sentiment général.

La baisse terrifiante des liquidités disponibles pour relancer les investissements privés ou publics reste extrêmement préoccupante. Lentement, l’économie meurt étranglée par cette frilosité des banquiers au plus haut niveau. Ils engrangent des dotations de la BCE, mais ils se complaisent dans des « replacements » sans risques… mais improductifs. La relance passe nécessairement par cette reprise en mains d’un système, responsable de la crise mais vite dédouané par des États complices. Quand on constate que le gouvernement espagnol ultra-libéral va nationaliser une part de la 4ème banque du pays, ruinée par des placements immobiliers hasardeux, on se prend à rêver en pensant aux milliards confiés, sans contre-partie, aux établissements français ! Il est illusoire de croire que la régulation par le marché ouvrira des opportunités de relance, car les banques s’entendent de manière voyante mais impunie. Pour les prêts aux collectivités territoriales, elles se sont réparti les rôles. Au Crédit agricole les communes et les intercommunalités de petite taille. Le réseau des Caisses d’Épargne a tiré le rideau dans tous les secteurs. On annonce par ailleurs que pour les grandes villes, les départements, les régions… les disponibilités ouvertes en matière de prêts bancaires ne dépassera pas 20 % de la demande. Une manière comme une autre de… restreindre l’endettement de la France, en empêchant les gros investisseurs d’emprunter par la raréfaction des liquidités. Et on enclenche alors le recours aux marchés obligataires, ce qui nécessite une notation des fameuses agences ! C’est l’un des legs du sarkozysme qui avait obtenu visiblement le concours des… prêteurs ! Il va plomber l’atmosphère durant des semaines ou des mois, car c’est une nouvelle approche inconnue du monde « politique ». Tout a été soigneusment miné et plombé

On parle aussi d’insuffisance de la production agricole, des énergies renouvelables, car on attend, là encore, une véritable offensive du futur gouvernement. On interpelle également beaucoup sur l’éducation et la formation dont on attend qu’elles redeviennent les priorités des politiques publiques. L’environnement prend sa place, et les services publics occupent le devant de la scène. Enfin, on peut dialoguer sur autre chose que l’immigration, le vote des étrangers ou la place du Front national. Les gens ont parfaitement conscience qu’ils ont choisi un chef d’équipe, mais qu’il lui faut maintenant une équipe solide et des soutiens permanents au Parlement. La situation de la Grèce préoccupe bien des participants à ces rencontres. Pas pour la dette, mais pour son incapacité à dégager une majorité de gouvernement. Cette inquiétude pèsera sur les législatives ! C’est indiscutable… L’UMP va jouer à  fond sur de faux débats, pour occulter l’essentiel : la reconstruction d’un pays fissuré, effrité, ravagé et dont il faut d’urgence consolider les murs, avant d’envisager de le repeindre en rose !

 

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